La chaptalisation a immortalisé son nom, mais on oublie que ce chimiste de renom, né en Lozère en 1756, fut aussi sous Napoléon un homme politique de premier plan. Ministre de l'Intérieur de 1799 à 1804, il démissionna de cette fonction afin de se consacrer à ses travaux scientifiques. Créé comte de Chanteloup en 1810, il n'en renoua pas moins avec le pouvoir, Napoléon l'ayant ainsi remercié de son soutien lors des Cent-Jours en le nommant directeur du Commerce et des Manufactures.
Ce fut en fait lors de la Seconde Restauration qu'il s'exila sur ses terres de Chanteloup, ancienne propriété de Choiseul puis du duc de Penthièvre confisquée sous la Révolution.
De 1815 à 1819, il y développa l'élevage des moutons mérinos, y mit au point le principe de la chaptalisation des vins et surtout, y développa la culture de la betterave sucrière, récoltant soixante tonnes à l'hectare.
Son Mémoire sur le sucre de betterave exposera dans le détail les principes de cette culture, de l'extraction du sucre et des coûts du nouveau procédé selon ses propres expériences menées à Chanteloup. Ruiné par les dettes de son fils, Jean-Antoine Chaptal dut vendre son domaine en 1823, les spéculateurs de la Bande Noire n'ayant épargné de la démolition que la pagode. Il mourut en 1832.