Ordonné prêtre en 1932, l'abbé Joseph de La Martinière était en 1940 vicaire de Gien (Loiret) où, deux ans plus tard, il fut arrêté en raison de son aide à des évasions et au passage de la ligne de démarcation. Interné à Orléans puis à Fresnes, il fut déporté comme NN à Hinzert en juillet 1942, l'un des premiers convois de ce type.
Un long périple suivit : Wittlich, Breslau (Wroclaw), Schweidnitz et enfin Dachau le 9 août 1944.
Depuis son retour de déportation, l'abbé de La Martinière avait consacré une grande partie de son temps à la recherche historique, en particulier à la déportation NN et aux mécanismes qui lui furent appliqués, publiant plusieurs ouvrages, dont Nuit et brouillard à Hinzert et Le Décret et la procédure NN. Des travaux de pionnier qui le conduisirent à consulter nombre d'archives en France et en Europe, et qui constituent maintenant une référence incontournable dans l'étude de cette histoire.
Lors de ses obsèques le 6 novembre à Tours, la FNDIRP était représentée par le Dr Claude Meyroune, membre de la présidence. Il devait rappeler dans son allocution l'apport considérable fait à l'histoire par son ami et camarade de déportation, qui avait notamment établi les listes nominatives de 7 000 NN, le sort qu'ils connurent, les convois et leurs dates.Le Dr Meyroune souligna également que sa « préoccupation de tous les instants, en déportation, et après le retour, a été d'assurer auprès de tous, une présence fraternelle et combien réconfortante ».L'abbé Joseph de La Martinière était officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre.