Emmanuel JosephLE GALL

AD22 Saint-Hervé N 1880-1890 p. 41 / 292

Demeure chez ses parents à Berlouze, Saint-Hervé.

Bureau de recrutement de Saint-Brieuc, Classe 1902, n° matricule 1646.

Réside à Uzel.
Description physique : taille 1,72 m.

10/11/1903 : Incorporé au 10° Régiment d'Artillerie. Arrivé au Corps et 2° Classe le dit jour.
06/04/1906 : 2° Canonnier conducteur.
18/09/1906 : Envoyé dans la disponibilité en attendant son passage dans la réserve de l'armée active
Se retire à Uzel, canton du dit (C. du N.). Affecté au Rég. d'Artillerie de Campagne stationné à Rennes.

04/10/1911 : Passé au 71° Régt d'Infanterie. Don au Commandement du 10° CA.

AD22 Maroué M 1909 p. 11 / 21

- Emmanuel-Joseph LE GALL, 27 ans, cocher, domicilié à Bures (Seine-et-Oise). Parents vivant à Uzel (Côtes-du-Nord)
- Honorée-Anne-Marie BOBET, 23 ans, cuisinière, domiciliée à Versailles (Seine-et-Oise)

Témoins du côté de l'époux :
- Jean-Baptiste LE GALL, laboureur à Uzel, père
- Marie-Joseph LE BIHAN, ménagère à Uzel, mère
- Jean-Baptiste LE GALL, 33 ans, cultivateur à Uzel, frère (qui signe)
- Pol de la GATINAIS (qui signe)

Témoins du côté de l'épouse :
- Joseph BOBET, cultivateur à Médréac, père (qui signe)
- Jean-Baptiste JOUBEAUX, 30 ans, employé de chemins de fer à Caulnes, beau-frère (qui signe)
- Joseph SALAN, 55 ans, cultivateur à Médréac, oncle (qui signe)

AD22 Maroué Liste nominative 1911 p. 15 / 70

Demeure chez Pol de LA GATINAIS, propriétaire au Plessix, à Maroué, en tant que jardinier.

01/08/1914 : rappelé à l'activité par décret de mobilisation générale
14/09/1914 : parti au front
21/06/1915 : nommé caporal
14/02/1916 : passé au 1er Régiment de Génie
18/04/1917 : trouvé malade. rapatrié du front vers le dépôt
15/07/1917 : nommé sergent
15/11/1917 : retour au front. passé au 1er Régiment de Génie, puis au 21e Génie et 4e Génie
07/03/1919 : se retire à Maroué

AD22 Maroué Liste nominative 1921 p. 12 / 62

Demeurent au Plessix :
- Emmanuel LE GALL, né en 1882, cultivateur
- Honorée BOBET, née en 1885, ménagère
- André LE GALL, né en 1913, écolier, fils
- Emmanuel LE GALL, né en 1918, fils

AD22 Maroué Liste nominative 1926 p. 45 / 65

Demeurent au Champ-Trois-Coins :
- Emmanuel LE GALL, né en 1882
- Honorée BOBET, née en 1885
- André LE GALL, né en 1913, fils
- Emmanuel LE GALL, né en 1917, fils
- Roger LE GALL, né en 1923, fils

AD22 Maroué Liste nominative 1931 p. 45 / 65

Demeurent au Champ-Trois-Coins :
- Emmanuel LE GALL, né en 1882
- Honorée BOBET, née en 1885
- André LE GALL, né en 1913, fils
- Emmanuel LE GALL, né en 1917, fils
- Roger LE GALL, né en 1923, fils

AD22 Maroué Liste nominative 1936 pp. 44-45 / 65

Demeurent au Champ-Trois-Coins :
- Emmanuel LE GALL, né en 1882, propriétaire exploitant
- Honorée BOBET, née en 1885
- André LE GALL, né en 1913, menuisier, fils
- () LE GALL, né en 1917, tôlier chez M. RAULT à Lamballe, fils
- Roger LE GALL, né en 1923, fils

" Le 29 juillet 1944 vers 21h45 (après le couvre-feu), 4 cultivateurs ( Emmanuel LE GALL , Robert GUIHO, Baptiste HERVÉ et Raymond HOLLO) suivis du jeune Francis MINIER quittent la ferme de M. et Mme Adrien LANGLAIS au Plessix à Maroué (22) après leur journée de travail pour rentrer chez eux - Deux voitures allemandes surgissent - Croyant être tombés sur des résistants, les allemands ouvrent le feu - Emmanuel LE GALL est mortellement blessé et décède le lendemain matin à son domicile - Les autres se cachent - Robert GUIHO se rend en levant les bras - Il est fouillé et laissé de côté - L'officier allemand jusque là inactif s'avance à son tour dans le champ et aperçoit Francis MINIER qui se cache - Il lui tire dessus puis l'abat froidement d'une balle de pistolet dans la tête - Baptiste HERVÉ se réfugie chez Louis LE GOELLAËT, un vieillard à demi-paralysé - Les allemands assistent à la scène et tirent sur l'entrée - Ils lancent ensuite par une ouverture une grenade qui atteint mortellement le vieillard - Il décède le surlendemain à l'hôpital de Lamballe (22) - Dissimulé derrière la porte, Baptiste HERVÉ est épargné par la grenade - Raymond HOLLO parvient à se cacher dans un épais fourré qui le dissimule aux yeux des allemands qui repartent - La scène a duré en tout une dizaine de minutes."

"Père de 3 enfants, il exerçait la profession de carrier au Champ-trois-coins en Maroué et fut abattu par les Allemands, lors de la fusillade meurtrière du samedi 29 juillet 1944. C'était par une belle fin d'après-midi d'été. Il avait, avec 3 autres voisins (Robert Guiho et son ouvrier Raymond Ollo ainsi que Baptiste Houzé), participé aux travaux de moisson à la ferme Langlais dans le village du Plessix et l'heure du couvre-feu étant décrétée, chacun, au moment de la fusillade, s'empressait, la fourche sur l'épaule, de regagner son domicile, lorsque surgit une patrouille allemande qui fit feu sur le groupe. Grièvement atteint, Emmanuel LE GALL s'écroula. On le veilla à son domicile toute la nuit et dès la fin du couvre-feu le lendemain matin, il fut transporté mourant à l'hôpital Villedeneu, avec la voiture de la ville de Lamballe conduite par Jean Gomet, garde-chapêtre. Il décéda à 8 heures ce dimanche matin 30 juillet 1944. Il avait 62 ans."

Sources : Brochure de la mairie de Maroué, "1900-2000 à Maroué, un siècle d'Histoire", 2000, pages 6 et 10.


Voici d'autres détails racontés en famille.

Notamment qu'Emmanuel était aussi accompagné d'un autre garçon de 4 ans, son petit-fils André (mon oncle).

Lorsqu'ils ont entendu les voitures d'Allemands approcher, ils se sont précipités dans un fossé rempli d'orties. Hypothèse : prétextant de ramener le lait à la maison, Emmanuel aurait fait fuir son petit-fils avant que les Allemands n'approchent.

Emmanuel dans sa fuite a été blessé à la jambe. Arrivé dans sa maison voisine, il a dit à sa femme de l'aider, sans doute pour la dernière fois, à enlever ses bottes.
Il est mort d'une hémorragie le lendemain matin, comme l'atteste le témoignage de son voisin Adrien LANGLAIS.

Source : témoignage familial.

Lecture sur la stèle commémorative au bord de la route, au niveau du 21 rue du Plessix à Maroué (commune rattachée à Lamballe en 1973) :
"La commune de Maroué à ses enfants victimes de la guerre, MINIER Francis 7 ans, LE GALL Emmanuel 62 ans , LE GOALAET Louis 70 ans tombés sous les balles allemandes le 29 juillet 1944"

Inauguration de la Stèle commémorative, 21 rue du Plessix (Maroué), par le préfet Henri AVRIL, M. COEURET, conseiller général et maire de Lamballe et de M. DE LA GUERRANDE, maire de Maroué - Sources : Brochure de la mairie de Maroué, "1900-2000 à Maroué, un siècle d'Histoire", 2000, page 6.

Article de Ouest France :

Fête du souvenir, à Maroué, en l'honneur de trois victimes de la dernière guerre

Dimanche matin, au village du Plessix, régnait une animation peu fréquente, en ce lieu si tranquille à l'ordinaire.
Une cérémonie toute particulière était en effet prévue en cette journée dominicale de septembre, afin de célébrer le XXe anniversaire de la fusillade du 29 juillet 1944, qui fit de 3 enfants de la commune, 3 innocentes victimes de la barbarie allemande.
Pour aimer les faits s'étant déroulés sous l'occupation, voici quelques lignes rappelant cette odieuse tragédie…

Cela se passait en 1944…
Le 29 juillet de cette même année, vers 21h45, 4 cultivateurs suivis d'un enfant de 7 ans s'en allaient tranquillement, leur travail terminé, vers leurs foyers respectifs. Surgirent tout à coup 2 voitures transportant des soldats allemands accompagnés d'un officier. C'était l'époque de la Résistance et sans doute pris pour des maquisards, ces graves gens furent l'objet d'un tir d'armes automatiques.

L'un d'eux, le plus âgé Emmanuel Le Gall , 62 ans, fut de suite atteint et mortellement blessé. Les autres réussirent à se cacher mais les mitraillettes balayaient le terrain.
Roger Guilliot se voyant découvert leva les bras, fut fouillé et finalement laissé de côté.
L'officier resté jusque là inactif, pénétra à son tour dans le champ et apercevant le petit garçon Francis Minier, qui cherchait lui aussi à s'enfuir, fit feu sur lui et froidement, sauvagement, l'immobilisa pour toujours d'un coup de pistolet à la tête.
Baptiste Houzé réussit à trouver asile près d'un vieillard à demi paralysé, mais les Allemands témoins de la scène dirigèrent le feu vers l'entrée et lançant une grenade par la porte entrouverte atteignirent le malheureux vieillard qui décéda le lendemain des suites de ses blessures.

Son protégé, Baptiste Houzé, dissimulé derrière la porte fut donc ainsi épargné.

Il en fut de même pour l'employé de Pré Faruel, un Portugais du nom d'Aouda soigneusement caché dans un épais fourré qui le dissimula aux yeux des criminels soldats.
Tous ces faits horribles, honteux, suscités par la fureur, la haine d'un ennemi qui sentait la défaite toute proche, et se vengeait avec rage, n'avaient duré en tout que l'espace d'une dizaine de minutes, avec un bilan de 3 morts dont un jeune de 7 ans.
Afin de commémorer dignement ce XXe anniversaire un Comité organisateur avait élaborer hier un programme de choix.
M. Hamoniaux, recteur de la paroisse, chanta la messe en plein air au cours de laquelle la chorale interpréta quelques beaux cantiques de circonstance. Rappelant les faits, dans une brève allocution, il apporta la note chrétienne, invitant les fidèles à s'unir à se grouper dans une charité fraternelle pour le règne et l'extension d'une paix mondiale et durable.
Après l'absoute, de jeunes enfants, parents et amis des défunts, et des délégués des sociétés communales déposèrent des gerbes devant le monument érigé à la mémoire de ces 3 victimes, tandis que les clairons et les tambours de la Penthièvre de Lamballe exécutaient les sonneries d'usage, et le jeune Chauvel Maurice de sa voix magnifique entonna La Marseillaise.
Le colonel du Fretay, maire de Maroué, prit alors la parole pour bien situer les faits déjà cités plus haut et dans une brillante allocution rendit hommage aux innocentes victimes, au courage des rescapés, compatissant à la douleur des familles endeuillées en les assurant de sa sympathie et de celles de tous ses compatriotes.
C'était en effet réconfortant de voir en ce grand jour presque toutes les familles de Maroué représentées, participant à cette émouvante cérémonie. Autour de M. le Maire on reconnaissait en effet l'adjoint, les Conseillers municipaux, MM. Uguen et Gesberts, principaux organisateurs de cette journée, les religieuses de la commune, les instituteurs et institutrices, les délégations des A.P.G. et Anciens combattants, Résistants avec leurs drapeaux respectifs, les voisins et amis, etc.
Avant la séparation, le colonel du Fretay tint à remercier les citoyens présents, les membres du Comité d'organisation, la Penthièvre de Lamballe, et particulièrement les personnes chargées de l'entretien, de la floraison, du monument et qui s'en acquittent depuis l'inauguration avec le plus grand soin et avec un complet dévouement.