Henri Paul Maurice JosephBONDUELLE

Le 20 Août 1914, âgé de 18 ans, il se rend à Versailles, au dépôt des dragons. A peine y est-il arrivé qu'il sollicite le départ pour le front. Sa demande est agréée, avec un groupe de cyclistes-éclaireurs il gagne la frontière. Il est au feu depuis 18 jours, quant son allant at sa bravoure le signalent à l'attention des chefs. Ils le mettent à la tête du détachement, en remplacement d'un brigadier disparu ; A peine a-t-il conquis ses premiers galons sur le champ de bataille, qu'i quitte le groupe. Cavalier émérite, il rendra plus de services à cheval que sur un vélo. Maréchal des Logis, il a plus que personne le secret de chasser le "cafard" de l'âme de ses soldats qui l'adorent et d'élever ceux-ci à la "hauteur"... sa pensée le ramène sans cesse à sa chère cité natale de Marcq, d'où sa mère, lui a-t-on dit, a été emmenée prisonnière pour avoir refusé les fameux sacs de l'ennemi. Ah ! quand lui sera-t-il donc donné de conduire ses soldats de ce côté ?... Mais non c'est une destination toute différente qui lui est imposée. Il est envoyé à Salonique, et non, hélas ! pour y combattre, mais pour y remplir le triste emploi de geôlier. Il a la garde d'un vaste camp de prisonniers russes, toujours prêts aux mauvais coups, et auxquels seule la terreur impose. Nuit et jour le maréchal des logis doit garder ses armes. Le camp est éloigné de la ville et les rares aumôniers, minés par la fièvre et surchargés de besogne, n'y viennent jamais. Henri n'aura donc pas, durant de longs mois, la consolation de se confesser et de communier. Cette souffrance s'ajoute à celles que nous avons dites, celle d'un ciel et d'une terre embrasés. Un jour que le chasseur se baigne dans un étang voisin, le mouvement de l'eau le porte au milieu des lianes. En vain veut-il à la nage regagner la rive, ses mouvements sont arrêtés par les herbes perfides... personne aux environs qui puisse lui porter secours.