AndreFABRE

Du haut de l’Aigoual. Hiver 2011.

Ici est un pays, qui nulle part ailleurs n’a jamais eusemblable. Devant moi s’étend à l’infini les courbesimmortelles, des vallons historiques, dont les contoursbleutés, se noient dans la verdure des pauvreschâtaigniers. Quelques taches de  brume enveloppent encore, dessentiers mystérieux, des drailles du passé .De grandsarbres dressés tout au bord du chemin, me tendent leurslongs bois, comme des bras nourriciers.Immensessentinelles, soldats de la nature, et de lavie.Perdus,parmi les branches, dans le profond de la foret,d’innombrables cachettes, de rochers recouverts par la moussedu temps. De larges trous  béants, et de simplesabris. Quelques murailles empilées, au hasard durelief.Ici,la forge des destins a trouvé son foyer, et  sous ses cendres chaudes, quelques braises a jamais, sont comme desyeux de diables, rougeoyants dans les flammes, et hurlants dedouleur, en attendant l’improbable bise,qui les ranimerait.Lapaix de mon esprit chemine doucement, accompagnée de tous les miens…Iciest mon pays.