Family Book




TITLE=== Ce que je sais de Charles Albert Picard,mon grand pére maternel ==.

Un vécu de la guerre 14/18

Charles Albert laissait dire qu'il était d'ascendance bretonne,sans doute de coeur,mais en fait ses origines familiales sont lorraine,( Meurthe et Moselle).Par contre il est né comme deux de ses fréres (Armand et Auguste) au 1 rue Montée des prisons(maison Rey,du nom du propriétaire)à Digne les Bains dans les Basses-Alpes sans doute suite à l'affectation de son pére à la Trésorerie générale/Caisse d'Epargne en cette ville (avant ils étaient à Séte dpt.34)Au recensement de 1886,la famille est presente à Digne depuis moins de 8 ans avec aussi la grand-mére maternelle Josephine,mais la famille a disparu au recensement suivant de 1896.Par contre les garçons s'engageront dans l'armée à Vannes (Morbihan)des 1899 en déclarant y habiter(chez leurs parents);on pourrait en conclure qu'ils ont regagné leur Bretagne,à tort car il ne s'agit que d'une nouvelle affectation de leur pére.Preuve de leur attachement à cette Bretagne, 2 de ses fréres à la retraite s'y retireront mais à Vitré (Ille et Villaine)

Donc le 5 octobre (à 18 ans),il s'engage comme volontaire pour 4 ans dans l'infanterie à la subdivision de Vannes,ou il réside.Il est affecté au 70° R.I à Vitré comme soldat de 2° classe.Il sera caporal le 28 mai 1905,sergent le 3 décembre 1905,Sgt.fourrier le 9 juin 1906, et il rentre à l'école militaire d'infanterie de St.Maixent comme sous-officier-éléve officier le 1° octobre 1911,d'ou il sort sous-lieutenant juste 1 an plus tard en 1912.Il est alors affecté au 16° R.I à Clermont-Ferrand-Montbrison.En 1913 il rencontre sa future femme Anne-Pauline,ravissante clermontoise agée de 19 ans,d'ascendance auvergnate,mais hypocondriaque,depuis une typhoide enfantine maintes fois proclamée....jusqu'à 71 ans !En 1914 le régiment est commandé par le colonel Pentel.Charles Albert est sous-lieutenant dans la 1° compagnie,commandée par le Cpt.Debenedetti,et qui appartient au 1° bataillon placé sous les ordres du Cdt.Hertz.Le medecin de ce groupe est l'aide-major Peyrache.Le régiment est dans la 1°Armée,13°Corps,25°Division,50°Brigade.Il se compose de 3 bataillons de 4 compagnies chacun,soit au total 63 officiers,193 sous-officiers,3118 hommes de troupe,et 178 cheveaux.Il est stationné pour partie à Montbrison (Loire)pour la troupe et à Clermont-ferrand pour les officiers(dont Charles Albert)

Voici la suite....

Le samedi 1°aout 1914à 07h30 les officiers sont convoqués dans la salle d'honneur de la caserne d'Estaing pour apprendre que l'on commence les opérations de mobilisation.La date officielle est fixée à compter du lendemain Dimanche.Le 2 aout à 00h35 départ en train pour Montbrisson ou on arrive à 08h45.Le 3 aout à 17h00,le colonel Pentel réunit les officiers à la mairie pour arreter l'ordre de bataille du régiment.Le 6 aout''départ de Montbrisson à pieds pour la gare.Pendant tout le trajet,la population fait au régiment de véritables ovations;des femmes et des enfants apportent des bouquets au colonel à cheval,et des fleurs aux soldats"pedestres".Itinéraire du chemin de fer :depart 17h00 de Balbigny,puis Roanne,Vougy,Pouilly,Mardigny,St.Yan,arrivée à Paray le Monial à 22h45.Halte repas avec café chaud et tafia pour les hommes...abreuvoir pour les animaux.le 7 aout à minuit passé,Monchanin,Chagny,St.Jeande Losne.Halte repas....à 05h00 arrivée à Gray,débarquement à Harol,puis par Rué,Ville sur Illion;cantonnement à Pierrefitte à 18h30,le trajet s'effectuant au pas cadencé avec musique dans les traversées des villages.A 19h00 pluie.Le 8 aoutl'apres- midi est consacré à faire des exercices de déploiement avec bonds.Le colonel Pentel donne des ordres sur les inscriptions à porter sur la correspondance...la possibilité de la présence d'espions...les pigeons voyageurs....Le 9 aout04h00 reveil; 05h00 tout le monde pret à partir;06h00 annulation,on décharge les voitures et les animaux;à 07h00 exercices d'entrainement dans la campagne environnante avec déploiements,tirs simulés,service en campagne....;à 10h00 nouvelles instructions de Pentel sur l'hygiéne,la situation,les renseignements,les cafés,le bronzage des gamelles,la communication,la garde des issues....Le 10 aout à 04h00 départ de Pierrefitte;halte de 10 minutes à l'entrée de Ville sur Illon,d'autres troupes obstruant la route;il faut marcher sur le coté gauche,l'artillerie marchant sur le coté droit.Cette marche continue ensuite normalement jusqu'à Mazelay;à 07h00 coups de fusils et de canon dans la direction de l'est,c'est en fait sur un aéroplane allemand sur lequel on tire,mais celui-ci indemne s'enfuit par le nord.A partir de Mazelay la marche devient pénible car le soleil est ardent,manque d'air,coups de chaleur nombreux;à tel point qu'à Mazelay il faut réquisitionner 2 voitures à cheval pour transporter les hommes qui tombent,faire des haltes plus fréquentes et plus longues.D'eux meme dans tous les endroits habités,les habitants ont disposé des récipients plein d'eau,et les femmes et enfants remplissent au passage les quarts et bidons.A 10 h 15 nouvelle halte à la sortie du bois de Thaon.De pauvres gens habitant une maisonnette tentent d'obliger les hommes d'accepter la seule chose précieuse qu'ils possédent,un paquet de sucre.Le Ltc. Didier arrive à les convaincre de le garder pour eux ou pour leur fils déjà mobilisé .A 15h00 nouvelle halte dans des vergers à la lisiére de Girmont.Le Maire donne l'autorisation de couper les clotures pour y accéder.A 15h15 arriveée à Girmont pour cantonnement avec nouvelles instructions :sur factionnaires aux issues,sur aménagements des feuillés (w.c),sur l'alimentation,sur l'interdiction de toute sonnerie de clairon à l'approche d'aéroplanes suspects.A 21h00 repas du soir avec difficultés et retard.Le 11 aout à 00h50 ordre de mouvement pour la journée.A 06h00 départ de Girmont,ordre de marche : 2°,3°,1° bataillon (dont Charles Albert fait parti).A noter qu'au moment du départ deux femmes viennent se plaindre pour brancards de voiture à cheval cassés et leurs champs de blé abimés.A 06h35 Pentel donne l'ordre au 1° bataillon de garder les directions de Pallegney,d'Hadigny et de Rogemont et de "cercler" les autres directions.A 11h00 installation du cantonnement à Badmesnil.A 15h00 on entend distinctement le canon qui tonne.Le 13 aout à 02h40 départ de Magemont;on commence à voir des blessés qu'on évacue en gare de Rambervilliers.Des hommes du 17° et du 149° RI affirment que les allemands qu'ils ont en face d'eux achévent les blessés et massacrent les prisonniers .Le 14 aout à 05h00 départ.Itineraire : Mervillier,Vacqueville,croisée des routes de Montigny à Badonvillers et de St.Maurice à Peronne .Bivouac sur place.Le 15 aout à 03h00 réveil;itineraire :Neuviller,Parcme,Montigny,Cirey. A 15h00 le régiment est regroupé à l'est de Neuviller.A 08h00 le régiment arrive à Parux.Les allemands ont détruit l'église,les maisons et massacré la population.A 11h00 le 1° bataillon reçoit l'ordre d'attaquer Cirey,puis contre ordre car Cirey aurait été évacué par les allemands.Le régiment marche derriere le 98° RI et passe par Montigny détruit,le bois de Haut de la Tour,la route de Cirey ou sur les hauteurs on trouve des morts du 139° laissés lors de l'attaque du 14 aout.A 23h00 cantonnement Cirey.

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== Ce que je sais de François DuchesneUn vécu de la guerre 39/45

François est né le 17 octobre 1914 à Chinon(37)dans la propriété dite de "la Haute Olive",comme avant lui tous ses autres fréres et soeurs (4 garçons et 2 filles),maison appartenant à ses parents,qu'ils achétent à un certain M.Thibault) et occupent 7 mois après leur mariage,car auparavent ils résidaient dans la propriété ancestrale de Rocheteau,commune de Sammarcolles (86)à mi-chemin entre Richelieu (37)et Loudun (86).
François ne connaitra pas son grand-pére paternel François Marie Auguste Duchesne,propriétaire de "La Grille" à Chinon (37),voisine de "la Haute Olive",sur la route de Cravant,qui y meurt en janvier 1914,mais par-contre son aieule coté maternel(veuve de Jean Marie Emile Guiard qui y meurt en mars 1914)à savoir Marie Aline Geneviéve Talamon,familiérement appelée "Amatchi",signifiant grand-mére en béarnais,province dont elle est originaire, ainsi que toute sa famille,(de Nay dept 64).
Il est le dernier enfant du couple,donc le plus jeune et sera parait-il, le "chouchou de ces dames".
Il fait ses études à Chinon.La famille quitte la "Haute Olive" vers 1926/27 et s'installe à "La Grille",plus spacieuse,et dont il faut s'occuper de la gestion,(vignobles,terres et ferme)aprés le décés en mai 1926 de Marie Eugénie Berthe Billouin,veuve Duchesne,la grand-mére coté paternel.
La "Haute Olive",elle sera vendue, terres et vignoble, plus tard en 1938 à un citoyen suisse.
Faits anecdotiques dans le courant de son adolescense :
- vers 13 ans on lui offre une trés belle carabine artisanale française(9m/m)avec laquelle il se tirera une décharge de plombs dans le pieds;cette meme arme sera offerte pour ses 12 ans à son propre fils Jacques, pour lui sans incident, autre que le décés "accidentel"d'une oie du troupeau de la ferme voisine.(Raffault)
- il participe en 1929(15 ans),déguisé en gentilhomme moyenageux aux fetes annuelles chinonaises données en l'honneur de Jeanne d'Arc.
- il s'achéte, avant son service militaire, un canoe type canadien en acajou,dont il semble bien profiter sur la Vienne (plage de la belle-laveuse) avec soeurs et belles-soeurs.
Il est appelé pour son service militaire avec sa classe 1934(à 20 ans),mais incorporé que le 22 octobre 1936,aprés une demande de sursis.
Il est envoyé à l'Ecole d'Administration de Vincennes le 24 novembre 1936.(Chateau de Vincennes,Pavillon du Roi,durée formation 10 mois).
Il est nommé sous-lieutenant de réserve par decret du 11 avril 1937.(J.O du 15/04/1937 à effet du 10/04).
Il passe dans l'infanterie le 12 septembre 1938 et fait l'école militaire d'infanterie de Saint-Maixent comme éléve officier de réserve (E.O.R).Il en sort sous-lieutenant confirmé d'infanterie à compter du 1/10/1938,affecté au 92°R.I de Clermont-Ferrand (dpt 63).
Il est autorisé à sa demande à servir en situation d'activité pendant une année supplémentaire à compter de la date normale de libération de sa classe prévue le 15 octobre 1938 et passe à cette occasion au grade de lieutenant.
C'est pendant période 38/39 que ce jeune lieutenant "de 25 ans,brun,d'1.90 m,mince,yeux verts,sourire enjoleur" ,fait la connaissancen lors du bal annuel des officiers de la garnison,de Madeleine,fille ainée du lieutenant-colonel de son propre régiment,le 92°RI.C'est semble-t-il le "coup de foudre".Madeleine a 19 ans et lui donc François 25.
Fiançailles,suivi d'un "beau" mariage à la cathédrale de Clermont-Ferrand le 3 Juillert 1939,par un temps resplendissant;puis départ vers la campagne Chinonaise en pleine fenaison avec meules de foin fort acceuillantes pour les amoureux.
Auparavant on passe un contrat de mariage chez Maitre Jean Goigoux,notaire à Clermont.
En date du 30 juin,François est domicilié 77 bd Cote Blatin,ou va s'installer le couple,et ou naitra "officiellement" l'année suivante leur fils Jacques.
Bien entendu,jeune fille, Madeleine habite encore chez ses parents.
Les parents de François,(Duchesne-Guiard)eux,ne pouvant se déplacer du fait de l'infirmité du pére,pour signer ce contrat se font représenter par un officier de leur connaissance,le lieutenant Guillaume Martel,muni pour se faire d'une procuration.
De cet officier,il pourrait s'agir de Guillaume Adrien Marie Martel,né le 08 mai 1900 à Paris VIII° et décédé le 10 juin 1940 à Armentiéres sur Ourq avec le grade de capitaine dans le 159 RI.(déduction faite sur la base de dépendance de la meme paroisse "du Roule" que les Guiard,et q'un des fréres serait "banquier" comme les Guiard).
Par ce contrat on choisit d'adopter le régime de la communauté de biens,réduite aux acquets futurs.
Le futur époux déclare apporter en mariage et se constituer personnellement en dot différents meubles,objets et valeurs pour un montant de 155.130 frs(71.651 euros).
Ses parents rajoutent une somme de 50.000 frs (23.000 euros)en espéces à percevoir le jour du mariage.
Coté de la future épouse,elle déclare apporter en mariage et se constituer personnellement en dot un trousseau pour un montant de 5.940 frs (2.744 euros).
Ses parents rajoutent en constitution de dot des valeurs boursières(d'origine maternelle)pour un montant de 40.000 frs (18.500 euros) à transférer là aussi le jour du mariage.
Donc au total pour un jeune couple d'origine "bourgeoise",(mixée terrienne,commercante et militaire) 251.000 frs de 1939 soit 116.000 euros 2011.
Il ne reste à ce jeune couple qu'à profiter de leur bonheur.
Mais 2 mois plus tard,le 3 septembre 1939 tombe "l'ordre de mobilisation générale" (début conflit 39/45).
Commence alors ce que les historiens vont appeler "la drole de guerre" qui va durer jusqu'au 10 mai 1940.
Départ du 92°RI de Clermont pour le Nord en Septembre.
chronologie
Pendant ce séjour,mobilisé mais inactif,François logera chez l'habitant,(Madame Lépidodendron,La Commune,par Bayenghen-les-Eperlecques).
Le pére de François,Henri François René Marie décéde le 11 novembre 1939 à "La Grille" à Chinon(37)aprés un long calvaire diabétique déclaré dès 1933,avec amputation de la jambe droite,progressivement gangrénée jusqu'à hauteur de la cuisse et d'un état comateux final.
Le dimanche 21 janvier 40,François bénéficia de sa premiére permission pour 15 jours.
Le 7 fevrier Madeleine reçoit de lui une carte de Calais.
Le dimanche 24 mars François rend visite à sa mére à Chinon,veuve depuis déjà 4 mois.
Le 3 avril Madeleine reçoit une longue lettre de François
Le 5 avril elle reçoit 2 lettres,l'une de "mére" de Chinon qui donc a vu son fils,l'autre de Marcel Guiard,oncle maternel de François,secrétaire d'ambassade.
Le 10 avril à 21 h 15 naissance (à domicile chez ses grands-parents) de Jacques(fils de François et de Madeleine)"J'ai un gros garçon de 8 livres 1/2 et suis trés heureuse quoique toute endolorie".
Le 24 avril permission de François exceptionnelle de 5 jours,pour la naissance de son fils.
Donc le 29,départ à nouveau pour le nord,mais en partant il se montre déjà trés pessimiste sur la suite des événements.
Le 10 mai c'est effectivement la guerre.
Le 13 mai derniére lettre de François en route vers son destin.
Son régiment commandé par le colonel Charles joseph Gaston Damidaux (1891-1980),va faire partie de la VII° armée,commandée par le général Giraud,dans le 1°corps d'armée motorisée (1°C.A) commandé par le général Sciard,et dans la 25° division d'infanterie motorisée (25° D.I.M) commandée par le général Molinié.
François commandera en mai 40 au moment du déclenchement effectif des hostilités,la 5° compagnie du 92°RI.
Au préalable,l'Etat Major sous les ordres du généralissime Gamelin(officier supérieur avec mentalité 14/18 non rénovée)a préparé des hypothéses fumeuses d'opérations"offensives" dont l'une prendra le nom de "DYLE-BREDA",villes de Hollande.
Cette opération que l'on va exécuter donc à partir du 10 mai,consiste à vouloir prendre de vitesse les Allemands ! (au moment ou ils commenceront l'invasion de la Hollande),nos forces devant partir du nord de la France, traverser la Belgique(via St Nicolas),pays qui s'étant déclaré neutre ne souhaite pas collaborer et a menti sur ses dispositions défensives de "retardement",et tout celà afin de "soutenir" la supposée capacité de résistance des hollandais (soi-disant eux aussi neutre)devant l'invasion des Panzers allemands déjà massés à la frontiére depuis un certain temps.
Il faut préciser que dans la VII° Armée,ne sont motorisé que 2 D.I.M dont fait partie Francois;le reste étant des fantassins à pieds,donc à véhiculer comme on peut,avec du materiel dont l'état n'est pas précisé,le tout à acheminer par le rail français,puis belge(peu coopérant),puis enfin hollandais mais déjà en quasi déroute,avec des trains roulant en sens inverse dans un imbroglio total, car transportant des milliers de réfugiés fuyant déjà les combats.
Autre hypothése de ce meme Etat-Major Français;la "Ligne Maginot" est infranchissable ! ce que pourtant feront les 300 chars,3.000 véhicules et 10.000 hommes des panzers allemand à Sedan en 2 jours, à travers le massif des Ardennes par le Luxembourg et le Belgique orientale,contournant ainsi les fortifications et prenant de vitesse notre VII° armée par revers,cette derniére essayant de revenir en toute hate de son expédition hollandaise stupide et inutile.
On saura aprés, que cette manoeuvre allemande (plan jaune)était prévue de longue date,la tactique étant d'attirer le meilleur des troupes française en Hollande et ainsi de les neutraliser en les prenant à revers (sichelschitt en allemand,principe de la faucille en français).
Gamelin (68 ans et sans doute malade)sera limogé sur le champs le 17 mai pour incompétence et remplacé par Weygand(73 ans),futur ultra pétainiste et ministre dans le futur gouvernement de Vichy,(Pétain lui ayant 85 ans !!).
L'encerclement se fera dans la banlieue de Lille,ou l'on sacrifiera nombre d'hommes pour retarder au plus possible l'avancée des Panzers vers Dunkerque,port français d'ou l'état major anglais au vu objectif de la situation réelle ,a déjà "discrétement" préparé depuis quelques jours une évacuation de son propre corps expéditionnaire,l'opération "DYNAMO".
C'est dans ce contexte que François sera cité comme d'autres à l'ordre du corps d'armée,avec remise de la croix de guerre avec palme: "officier d'un courage,d'un dévouement et d'une énergie hors de pair,qui s'est brillamment conduit dans les combats du 14 mai et du 22 au 26 mai 1940".
Le colonel Damidaux,lui(qui parlait trés bien l'allemand),sera fait prisonnier et envoyé à l'Oflag IV D d'ou il tentera de s'évader en compagnie du colonel Monne,basé à Clermont-Ferrand comme lui,mais seul ce dernier réussira.
François avec quelques hommes tentera et reussira à franchir l'encerclement,emportant avec eux le drapeau du régiment,puis à gagner les plages à hauteur de Braye-les-Dunes et à descendre en longeant celles-ci jusqu'au port de Dunkerque,déjà sous bombardement intensif allemand.
Ils parviendront épuisés à s'embarquer le 30 mai au soir sur le torpilleur français SIROCCO,avec d'autres, et à se glisser dans les recoins d'une soute mitoyenne à celle des munitions du batiment.
Le commandant du bateau,le capitaine de corvette De Toulouse Lautrec,qui a donc embarqué en sus de ses 7 officiers et 131 marins,750 soldats du 16° R.A.T et du 92°RI entre 21 h et 21 h 30,décide de partir vers l'Angleterre pour Douvres par la route "y",la plus longue mais réputée la plus sure.
Vers 2 h du matin,par temps trop claire et lune levée,alors qu'il vient de passer la bouée "R" 2 torpilles foncent sur lui vers l'avant.
Le commandant fait manoeuvrer son navire trop chargé et réussit à éviter de peu les 2 engins;mais 2 autres arrivent par l'arriére,et malgré une nouvelle tentative de manoeuvre d'évitement,l'une d'elle atteint son but,le gouvernail et les 2 hélices sont arrachés,immobilisant totalement le navire.
Ce coup a été porté par une vedette rapide allemande lance-torpille en embuscade,la S23 commandée par le lieutenant Georg.Christiansen(26 ans),accompagnée d'une autre vedette ,la S26 commandée par le lieutenant Fimmen.Ces vedettes partaient du port d'Ostende en Belgique,tout juste occupé.
Pour ce fait d'arme et un autre exécuté dans les memes conditions,Christiansen sera décoré de la croix de fer 1°classe à dater du 29 mai 1940,il montera en grade jusqu'à commander l'ensemble de la flotille des vedettes,survivra à toute la guerre et s'éteindra paisiblement dans une station balnéaire (Krusau) sur la cote adriatique au Danemark en 1997 à 83 ans.
Le SIROCCO,lui sera achevé par un avion Stuka en piqué sirène hurlante qui lui enverra une bombe touchant la soute à munitions,et occasionnant une terrible explosion qui amputa d'au moins un tiers la structure arriére du navire.
Le SIROCCO coulera rapidement,emportant avec lui 660 hommes dont François à environs 32 Kms de la cote par 50 métres de fond avec de forts courants
Le 4 juin à 10 h,l'armée allemande investit Dunkerque
L'histoire du couple François et de Madeleine s'arrete là,lui à 25 ans,elle 20 ans,ils ont vécu ensemble que 2,5 mois "effectifs" et leur enfant Jacques "pupille de la nation" à 1 mois et 20 jours.


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