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(4076 ancêtres directs de mes enfants - les personnes de leurs familles et de leurs lieux de vie)

Explications sur les sources

 Chronique familiale



 Gaston NOEL, mon grand-père maternel

 Sa famille

Hermonville – Acte n° 19 du 29 novembre 1885 :

"L'an mil huit cent quatre vingt cinq, le vingt six novembre, à midi, par devant nous, Communal Paul, Maire et officier de l'Etat civil de la commune d'Hermonville, canton de Fismes, arrondissement de Reims, département de la Marne, a comparu Noël Jean François, âgé de quarante-deux ans, tailleur de pierres, domicilié à Hermonville, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin , né chez lui aujourd'hui à une heure du matin de lui déclarant et de Charpentier Juliette Léontine, son épouse, âgée de trente-six ans, vigneronne, domiciliée avec lui, auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Gaston Clément. Ces déclaration et présentation ont été faites en présence des sieurs Noël Jean Pacôme, âgé de soixante-quatorze ans, et de Charpentier Louis Isérie, âgé de cinquante-neuf ans, tous deux propriétaires vignerons et domiciliés à Hermonville, grands-pères de l'enfant, lesquels ainsi que le père ont signé avec nous le présent acte après lecture faite."

C'est ainsi qu'entre dans le monde mon grand-père maternel Gaston Clément Noël. C'est le dernier né de Jean François Noël et Juliette Léontine Charpentier, qui s'étaient mariés à Hermonville le 31 janvier 1870. Huit naissances avaient précédé celle de Gaston, mais plusieurs bébés n'avaient pas vécu longtemps :

  • Louis François né le 3 décembre 1870. Il est charcutier, épouse Elvire Rogez le 1er mars 1897 à Pouillon et décède le 21 janvier 1912.
  • Marie Louise Adélaïde née le 16 décembre 1871 et décédée le 9 août 1872.
  • Gabriel Alexis né le 24 mars 1873. Il est charcutier, ne se marie pas et décède le 11 juin 1918 à Vitré, réfugié civil, en lisant un communiqué de victoire à la mairie.
  • Léontine Juliette née le 10 mai 1874 et décédée le 5 octobre 1874.
  • Blanche Léontine née le 22 mars 1877. C'est la seule fille de la fratrie qui vit, mais elle décède le 2 janvier 1900, apportant le chagrin dans la famille.
  • Henri Louis né le 9 avril 1878 et décédé le 18 mai 1878.
  • Jules Henri né le 9 juin 1880 et décédé le 9 décembre 1880.
  • Charles Léon né le 3 novembre 1881. Il est charcutier, se marie une première fois le 8 août 1906 à Saint-Thierry avec Jeanne Louise Janin et une seconde fois le 15 octobre 1918 à Paris avec Marguerite DUFOUR, et décède le 8 novembre 1966 à Liesse.

Gaston est baptisé à Hermonville le 1er janvier 1886. Ses parrain et marraine sont Alexis (12 ans) et Blanche (8 ans), ses frère et sœur. Dans l'acte de baptême, sa naissance est notée comme ayant eu lieu le 23 novembre au lieu du 26.

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L'entrée dans la maison familiale se faisait par le porche gris. La charcuterie était à la place du Point Coop.

Gaston est lui aussi charcutier. Le 9 février 1911, il reprend un commerce faisant café et charcuterie à Reims au 89 avenue de Paris, juste à la limite entre Reims et Tinqueux.

En 1910, il fait la connaissance d'une jeune ardennaise dont le père venait d'être nommé à Hermonville comme employé des contributions directes ("rat de cave", comme disait ma mère, sa petite-fille). Pauline Chausson est née le 4 décembre 1887 à Séry. Ils se marient à Hermonville le 14 mars 1911 et s'installent à Reims au-dessus du commerce de Gaston. La naissance de deux enfants les remplit de joie : Renée en mai 1912 et André en janvier 1914.

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Cette photo doit dater de 1913 : la petite fille debout sur la table est ma mère, Renée, née en mai 1912. A sa droite, Gaston, à sa gauche, Lucie Putaut, mère de Pauline, et à gauche de Lucie Putaut, Pauline. Je pense à un 14 juillet, à cause des lampions et des drapeaux.

 Sa vie militaire

Gaston est recensé au bureau de Reims dans la classe 1905 sous le numéro 1203. On apprend de sa fiche matricule qu'il habite alors Hermonville et qu'il est vigneron. Il est incorporé dans le 151ème régiment d'infanterie et il arrive au corps le 6 octobre 1906.

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Il devient musicien le 12 juillet 1907 et est finalement envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1908. Il est alors affecté dans la réserve de l'armée active et accomplit une période d'exercice du 30 août au 21 septembre 1911.

Il est rappelé sous les drapeaux lors de la mobilisation et est affecté au 147ème régiment d'infanterie qu'il rejoint le 4 août 1914.

Le 15 octobre 1914, il écrit une lettre à son frère Alexis dans laquelle il annonce une lettre qu'il va écrire à sa femme Pauline. Mais il doit remettre à plus tard car ils partent à l'assaut des tranchées ennemies…. Il ne reviendra pas et cette lettre à sa femme ne sera jamais écrite…

Il est signalé disparu au Bois de la Gruerie le 15 octobre 1914. Cette date sera celle fixée pour son décès selon un jugement rendu par le tribunal de Reims le 29 octobre 1920. Ce jugement est transcrit le 21 décembre suivant à la mairie de Reims dans l'acte 679.

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Dans le bois de la Gruerie, les combats sont acharnés pour la possession de quelques croupes ou ravins. En septembre 1914, les troupes françaises se sont enfoncées sur un plateau bordé de chaque côté par un ruisseau alors que les Allemands veulent atteindre la vallée de la Biesme en s’infiltrant par les ravins. Les combats sont continuels. Attaques et contre-attaques se succèdent, les tranchées adverses sont à trente mètres seulement de distance, parfois moins, séparées uniquement par des chevalets de frise. Derrière les barrages constitués de sacs de sable, c’est l’angoisse et, pour la chasser, les soldats sortent et attaquent, souvent à la baïonnette, parfois même au poignard.

Le journal de marche et des opérations du 147ème R.I. mentionne cette guerre d'usure. Le 15 octobre 1914, on peut y lire : "Par suite des lenteurs de la reconnaissance, des difficultés d'entente pour le réglage du tir des deux artilleries, l'attaque à la baïonnette a été plusieurs fois différée. Le moment opportun a passé. Cependant vers 9 heures, la 10ème compagnie, sans qu'une préparation efficace ait pu être réalisée par l'artillerie et le tir des mitrailleuses, essaie par trois fois de se lancer à l'assaut. Chaque fois que les deux premières sections, chargées d'attaquer, se lèvent, des décharges de mitrailleuses la fauchent. A son PC le capitaine Werner est lui-même englouti…"

Le journal de la 4ème division d'infanterie dresse le tableau des pertes pour cette journée. Pour le 147ème R.I. sont comptabilisés : 1 tué, 18 blessés (dont 2 officiers) et 80 disparus (dont mon grand-père).

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Suite à sa disparition, ses enfants sont adoptés par la Nation le 20 septembre 1919. Voici l'avis de la décision concernant Renée.

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Gaston est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile d'argent par arrêté ministériel du 28 mai 1921 publié au Journal Officiel le 23 mai 1922.

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La citation qui accompagne ces décorations dit :"Soldat brave et dévoué. Tombé glorieusement pour la France au Bois de la Gruerie, le 15 octobre 1914, en s'élançant à l'assaut des tranchées ennemies."

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Son nom figure sur le monument aux morts de la commune d'Hermonville.

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Un mémorial a été dressé non loin des lieux de ces combats. Au lendemain de la guerre, il était entouré de nombreuses croix de bois. Aujourd'hui, une crypte accueille les corps retrouvés. Gardons-leur une place dans nos mémoires !

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