Le mariage, qui eut lieu à Lisbonne, unissait deux familles distinguées et réputées nobles dans leur pays.Peu après, les nouveaux mariés débarquaient à Nantes sur le quai de la Fosse, avec la joie au cœur et toutes les belles espérances d'un bonheur prolongé. Les parents étaient accourus pour recevoir dans leurs bras les nouveaux arrivants et offrir leurs félicitations avec tous leurs vœux. L'heureux cortège se mettait en marche quand un pauvre vieillard, témoin du spectacle, lança cet horoscope : « Voilà la mariée, elle aura trois garçons dont l'un sera couronné ». Tous les manuscrits du temps mentionnent la présence de ce vieillard et ses paroles. […] Les nouveaux époux ne tardèrent pas à fixer leur demeure soit sur l'antique place de Bretagne, soit dans la rue du Marchix. C'était le quartier préféré de nombreux commerçants étrangers. Leurs navires étaient ancrés sur la Fosse, mais leurs habitations s'étageaient sur les hauteurs du Bignon-Lestard dépendant de Saint-Nicolas ou sur celle du Marchix. […] le fils aîné s'appelait Simon Suero Netto. Sa signature claire et magistrale se trouve encore aujourd'hui sur le registre des délibérations de la ville et communauté de Saint-Brieuc où il s'était fixé comme docteur médecin. […] De son vivant, on le qualifiait déjà du nom de saint ; il mourut célibataire en odeur de sainteté, et la ville de Saint-Brieuc le pleura. Les trois filles refusèrent des partis avantageux pour vivre dans le célibat et la piété. Le dernier des garçons fonda une nouvelle famille, et, au dire d'un historien, il aurait rempli les charges les plus honorables dans la ville. Sa maison était respectée et avantageusement connue dans le Nantais et la Bretagne. Celui qui devait être le P. Cassien est donné comme le second des enfants mâles. Il naquit le 14 janvier 1607 et fut baptisé avec sa sœur jumelle, le lendemain, dans l'église Saint-Similien ou Saint-Sambin, comme on disait alors.