Eugène RogerPENON

Disparu le 29 aout 1914 avis officiel du 22 septembre 1916Tué à l'ennemi le 29 aout 1914Un secours de 150 Francs est accordé à sa veuve le 3 mars 1917

• Quittant leurs foyers dès l’ordre de mobilisation,les réservistes du 236e, composés en majeurepartie de Normands et de Parisiens, viennent à Caen, où s’organise leur régiment.Plein d’entrain et au milieu d’un enthousiasme indescriptible, le régiment, sous le commandementdu lieutenant-colonelMAURIOT, quitte la ville le 9 août 1914.Après un voyage de 24 heures, il vient prendre sa place dans l’ordre de bataille et occupe dans lajournée du 11 août les cantonnements de Fontaines-les-Vervins, Etreaupont et La Cloperie.Le 236eRégiment d’Infanterie fait alors partie de la 105ebrigade, 53edivision, 4egroupe dedivision de réserve.Les jours se passent dans les mêmes cantonnements,le régiment continue son entraînementcommencé à Caen et organise défensivement la valléedu Thon.Les nouvelles du front les plus diverses viennent augmenter la fièvre du départ ; certains ont peurde ne pas être à l’heure au combat.Heureusement, la division reçoit l’ordre de se porter en avant, le 21 août, direction Maubeuge.Le 236emontrera bientôt ses belles qualités manœuvrières,sa forte résistance à la fatigue et à sadiscipline.Après la marche joyeuse, à la rencontre du Boche, le 24 août, le régiment reçoit l’ordre de sediriger vers le sud.La retraite commence sans avoir combattuLe canon se fait entendre de plus en plus et le 29août l’ordre est donné au régiment de prendreHinacourt et Benay et de garder les passages de l’Oise. Mais, non soutenus, les deux bataillons,arrêtés par des forces supérieures appuyées par unenombreuse artillerie, sont obligés de battre en retraite vers 17 heures ; heureusement sans trop depertes, grâce à la bravoure de la 23ecompagnie qui, sous le commandement du capitainede BREUVERY, résiste à Ly-Fontainependant 2 heures à des attaques allemandes fortes de 3 bataillons permettant ainsi au régiment dese replier partie par Vendeuil, sur la Fère, partiepar Moy, sur Renansart.Le commandantBREMONDest blessé grièvement au début de l’action, ainsique le capitaineGUINARD, le sous- lieutenantBAUXégalement au moment où il pointait ses mitrailleuses. Sefait remarquer le soldatGUILBERTqui, avec un mulet blessé, réussi à rapporter lespièces de sasection de mitrailleuses laissées sur le terrain.Malgré les fatigues de la veille, le régiment reçoit une nouvelle mission : interdire les passages del’Oise entre Bethenicourt et Alaincourt (rive droite) et sur Séry - les-Mézières.L’artillerie ennemie très nombreuse cause beaucoupde pertes. L’infanterie boche attaque et vientoccuper le pont en se faisant précéder de civils, mettant ainsi nos fantassins dans l’impossibilitéde se servir de leurs armes, sauf le sous- lieutenantFOCHqui avec ses mitrailleuses fauche desrangs entiers.La 17ecompagnie contre-attaque pour reprendre le pont, la 19el’appuie à droite, les pertes sontgrandes. Malgré le courage des soldats, le sang- froid et l’allant des officiers, le pont ne peut êtrerepris, une préparation d’artillerie serait nécessaire ; d’ailleurs le 18erégiment d’Infanterie fléchitau nord, l’ennemi a passé la rivière et presse le 5ebataillon de face et de droite. L’ordre est donnéde se replier, le mouvement se fait par échelons àla tombée de la nuit.Le commandantHURVOYest blessé ainsi que le capitaineJACQUETet le lieutenantSAUVAGE; le capitaineMENAGERtrès grièvement blessé reste sur le terrain, le sous-lieutenantBARISIENest tué.Dans ce premier combat qui a duré deux jours, le régiment a fait preuve de beaucoup de courageet d’énergie ; malgré ses nombreuses pertes, sa fatigue très grande, il continue sa retraite vers lesud, à travers la forêt de Saint-Gobain, où il reçoit mille hommes de renfort, et traverse Fresne,Septvaux et Aulers à Quincy où il cantonne.source : Historique du 236eRI (anonyme, Imprimeur-Editeur A. Olivier, 1920) retranscrit par Benoit IZABELLE (ancestramil.fr)