Chronique familiale



 GAROBEAN, de quoi s'agit-il ?
Ce sont les 2 premières lettres de mes grands-parents : GAUTIER, ROUX, BESNARD et ANJUBAULT.


Ces familles sont originaires du Saosnois (nord est de la Sarthe) et du Perche, à part une branche ancienne de vignerons du sud de la vallée de Chevreuse.

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Sommaire

 1 - Famille GAUTIER



 1.1 - les origines

Le Gautier le plus anciennement connu se prénommais Pierre. Il vivait vers 1650 et était marié à une Barbe, dont le nom exact est assez difficilement identifiable. J'ai opté pour Balrick mais sans certitude, il pourrait s'agir de Besnier. Ils vivaient à Saint Rémy des Monts. De nombreux autres Gautier sont présents à cette époque sur cette commune, mais l'absence de précisions dans les actes ne permet pas de les relier à notre arbre. Reste l'espoir de trouver un acte notarié qui fasse avancer le Schmilblick.

Ci-dessous figure l'acte de baptême de Mathurin, le deuxième enfant de Pierre et Barbe :

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Suivent ensuite 2 François, 1 Nicolas, 1 Pierre et de nouveau 1 François.

Ils vont rester dans un périmètre très restreint : Mamers, Saint Vincent des Prés, Avesnes en Saosnois.



 1.2 - le 19ème siècle

Ce François, né en 1795, nous laisse plus de détails que ses prédécesseurs grâce notamment à l'Enregistrement.

D'un premier mariage, il aura 2 enfants dont le premier ne vivra qu'une douzaine d'année et le second même pas un mois.Il se remariera ensuite avec une jeune orpheline s'appelant Renée Anne Beaufils. Une très jeune fille, puisque de 23 ans sa cadette.

Fermier au Grand Buffay à Avesnes en Saosnois (photo ci-dessous) jusqu'à l'âge de 71 ans, où il passe le relais à son fils aîné. Voir mémoire des lieux

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Il va acquérir des terres à plusieurs reprises, et subir une saisie sur une de celles-ci à un moment.Sur la fin de sa vie, le couple acquiert le bordage de la Petite Gombaudière à Saint Pierre des Ormes1.Ils auront ensemble 4 enfants : Basélie, Léopold, Ernest et Thaïs.



 1.2.1 - Basélie

Elle va exploiter la ferme du Grand Epinay à Avesnes1 avec son mari, Phiippe Jean Principe Royer, qui est l'oncle de la femme de son beau-frère. Elle va mourir jeune à 29 ans en laissant 2 enfants. Son mari va se remarier mais va tomber dans l'alcoolisme et la folie. Il décédera à l'hôpital psychiatrique du Mans peu après avoir été interné. Voir mémoire des lieux

Voici le périmètre d'exploitation du bordage du Grand Epinay en 1877.

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 1.2.2 - Léopold

C'est mon arrière grand-père. Il naît en 1845 à Avesnes en Saosnois. Il reprend, avec sa femme Marie Anne Royer (la nièce du mari de sa soeur aînée), la ferme du Grand Buffay à la retraite de son père en 1971. Une dizaine d'année plus tard, il gère une auberge à Mamers. Mais les affaires ont-elles mal tournées ?

En 1881, on les retrouve en vallée de Chevreuse. D'abord à Gazeran où naîtra mon grand-père Albert. Ensuite à Rambouillet ils seront employés au château de Grange Colombe et ensuite à la ferme nationale (aujourd'hui nommée bergerie nationale). Marie Anne sera cantinière dans ce dernier établissement.

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Ils reviendront dans l'ouest vers 1905 pour s'installer d'abord à Saint Fulgent des Ormes, puis finir leurs jours à Avesnes où ils reposent.

Ils auront 7 enfants dont 3 mourront en bas-âge. Les 4 autres sont :

- Paul Jean Victor, jardinier qui restera célibataire. Atteint d'une cataracte à l'oeil droit, il sera exempté de service militaire et échappera ainsi à la Grande Guerre.

- Marie Virginie, mariée à Alcindor Grouasil palfrenier au haras du Pin. Ils n'auront pas d'enfant.

- Gustave Henri. Il a appris le métier de berger à Rambouillet. Atteint de bougeotte, il a changé plus de 20 fois de domicile en 30 ans. Il a été affecté aux services auxiliaires pendant la Grande guerre, du fait d'une insuffisance musculaire. On perd sa trace à l'école d'agriculture de Saint Bon à Colombey-les-Deux-Eglises, en Haute-Marne.

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- Albert Théophile, mon grand-père dont il sera question ci-dessous



 1.2.3 - Ernest

Ernest va se marier avec Adolphine Anne Besnard. A noter que cette dernière ne semble pas faire partie de la branche BESNARD étudiée plus loin.Il seront cultivateurs à Saint Vincent des Prés, notamment dans la Vallée de Moire (photo ci-dessous). Voir mémoire des lieux

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 1.2.4 - Thaïs

La petite dernière du couple Léopold - Marie Anne, va se marier à Armand Louis Anjubault. Ce dernier fait partie de la branche ANJUBAULT qui sera traitée plus loin. Ils auront un fils, Georges Louis, qui sera tué à la Main de Massiges en 1915. Il repose dans la Nécropole Nationale de Pont de Marsan

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Leur fille Alexandrine ne semble pas avoir eu de descendant.



 1.3 - le 20ème siècle

 1.3.1 - Mon grand-père paternel : Albert

On a vu précédemment qu' Albert est né pendant le séjour en vallée de Chevreuse, en 1882, à Gazeran.De retour dans la Sarthe, il va s'installer à Moncé en Saosnois. Il est charron, et plus précisément carrossier, métier qui n'a bien sûr rien à voir avec celui d'aujourd'hui. Il consiste alors à construire et réparer les carrioles et tombereaux seuls engins de transports existants à l'époque.

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Source photo : Musée de la maréchalerie et du charronnage de Misy sur Yonne

Il ne va pas rester très longtemps à Moncé puisqu'il doit faire son service militaire. Il va rester presque 3 ans au 22ème régiment de dragons, à Alençon.

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Alençon n'est pas très loin de Moncé, et c'est peut-être à l'occasion d'une permission que le jeune conscrit fait la connaissance de Georgette ROUX, née en 1890 à Monhoudou.

Ils se marient en 1908 et s'installent au début de 1910 rue Bellevue à Marolles les Braults.

et auront 4 enfants : Paulette, André, Raymonde et Marcel GAUTIER, mon père, né en 1914 à Marolles les Braults. Il n'aura pas le bonheur de connaître longtemps sa mère qui meurt d'une angine de poitrine en 19152.

Albert fait 2 périodes d'exercice d'un mois chacune à Chartes, une au 13ème régiment de cuirassiers en 1909 et une au 4ème escadron du train et des équipages en 1911. En août 1914 éclate la guerre avec l'Allemagne, Albert rejoint le 4ème escadron du train des équipages. En octobre, son père Léopold meurt. En novembre, son fils Marcel naît. Et alors que ce dernier n'a pas encore 9 mois, en août 1915, c'est la femme d'Albert qui disparaît. Les enfants ont certainement été répartis entre famille et nourrice, car le soldat reste au front. ll va ensuite changer 2 fois de corps, d'abord au 3ème escadrons du train des équipages fin 1916 et ensuite au 5ème régiment du Génie 2 jours avant la date de l'armistice. Par contre, il n'est pas de retour immédiatement puisqu'il n'est démobilisé qu'en janvier 1919.

Un mois plus tard, il se remarie avec la veuve de guerre de Georges PERRONY, qui était cultivateur à la Gaillarderie à Avesnes en Saosnois avant de trouver la mort en 1917, et dont elle a eu 4 enfants. Voir mémoire des lieux

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La famille recomposée va rester 17 ans dans cette ferme, Albert ayant abandonné son métier initial pour celui de cultivateur. Et c'est ici que naîtront 5 nouveaux enfants : Albert, Germaine qui ne survivra pas, Yvonne, Maurice et Robert.

En 1928, le couple va acquérir un bordage, la Louvetière à Marolles les Braults, qu'ils réservent pour leurs vieux jours, en le louant en attendant.Entre 1931 et 1934, la famille va déménager à Saint Vincent des Prés, dans la ferme de l'Orcière. Voir mémoire des lieux

En 1934, la vente de l'ancienne maison des parents de Victorine, ainsi qu'un pré à Avesnes provenant également de cet héritage, va probablement apporter un peu de beurre dans les épinards.

En 1938 et 1940, il va perdre respectivement son frère aîné3 et sa soeur.Pendant cette période éclate la seconde guerre mondiale. Elle verra plusieurs de ses enfants et gendres mobilisés. On y assistera aussi à 3 mariages : Albert, Marcel et Yvonne.

La date de leur installation à la Louvetière est comprise entre 1938 et 1946. Voir mémoire des lieux

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En 1951, il perd sa seconde épouse. En 1954, malade , il vend la Louvetière et se retire à l'hospice de Marolles où il décédera le 29 mai 1955. Albert a du mener la vie dure aux bonnes soeurs qui tenaient l'établissement, car celles-ci pour se venger, mirent son cercueil sur le perron en attendant que sa famille le récupère.

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 2 - Famille ROUX

 3 - Famille BESNARD

 3.1 - les origines

Le premier couple connu était constitué de François Besnard et Magdelaine Bodier. Tous deux originaires de Monhoudou, ils s'y fiancent le 16 juin 1664 et s'y marient le 3 juillet de cette même année.
On ne sait pas exactement où ils habitaient mais Magdelaine étant veuve est citée sur un plan terrier pour des terres située à Egreffain sur le fief des Harangères.

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Il est possible de retrouver ce lieu-dit sur le cadastre napoléonien, document qui est postérieur d'environ 2 siècles.

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Ils auront au moins 5 enfants dont 3 n'ont pas de descendance connue. Par contre, pour les 2 autres, Julien et Pierre, la descendance est assez touffue. Nous descendons du premier cité.

 4 - Famille ANJUBAULT

Marcel fait son service militaire au 2ème régiment de zouaves à Oran (Algérie) et exerce ensuite différentes professions : étalonnier, couvreur, ouvrier agricole. Il est notamment embauché à l'Epinay, la ferme de Charles BESNARD né en 1884 à Saint Vincent et de Fernande ANJUBAULT née à Moncé en Saosnois en 1891.

C'est par la mère de cette dernière, Angélique BOULAY, née aux Mées en 1853, épouse de Auguste ANJUBAULT (né à Saint Pierre des Ormes en 1857) qu'émerge la souche de vignerons du sud de la vallée de Chevreuse (Saint Martin de Nigelles - Eure et Loir). Son père aurait-il été faire des vendanges providentielles ?

Revenons à Charles BESNARD, initialement réformé pour problèmes gastriques, il est finalement mobilisé au 65ème bataillon de chasseurs à pieds (3) en septembre 1915 et fait prisonnier en novembre 1917 (4). Il aura 4 enfants : Rachelle et Fernande (jumelles) ainsi que Charles et Thérèse BESNARD, née en 1924 à Saint Vincent.

Entre Thérèse, la fille du patron, et Marcel l'ouvrier agricole va naître une idylle temporairement interrompue par la déclaration de guerre de 1939 ; mobilisé au sein du 117ème RI, il sera blessé par un éclat d'obus à Estrée Deniécourt (Somme). Sauvé par le gong, il sortira de l'hôpital militaire de Saint Quentin (Aisne) après l'armistice et pourra donc rentrer dans le Saosnois où il pourra se marier avec Thérèse à Saint Vincent des prés en 1942. Naitront de cette union 4 enfants dont s'occupera Thérèse : Marcel (1942 St Rémy - 2007 Le Mans), Yvette (1943 St Rémy - 1991 Bayonne), Jean-Pierre (1948 Le Mans) et Patrice (1958 Le Mans). Marcel père fera carrière dans l'administration pénitenciaire, d'abord à Fontevrault puis ensuite au Vert Galant au Mans. Ils vivent à Saint Rémy des Monts (1942~1947), au Mans (~1947-1972) et Coulaines à partir de 1973.

Revenons à Marie ROYER, mon arrière grand-mère citée en début de ce texte. Elle ne le savait bien sûr pas, mais elle descend de personnages illustres qu'elle n'a sans doute pas eu l'occasion de croiser dans un livre d'histoire : Charles Martel, Pépin le Bref, Charlemagne, Charles II le Chauve, Clovis, Guillaume le Conquérant, etc... Tout ça parce qu'un petit nobliau de Meurcé (seigneur de la Martinière) s'est marié à une fille issue de l'illustre famille de Puisaye.

Cette fameuse ascendance reste à développer et/ou corriger sur les périodes les plus anciennes dans notre arbre. Elle n'enlève pas le mérite de tous nos ancêtres anonymes qui ont réussi à survivre pendant des périodes beaucoup plus difficiles que la nôtre et à qui je dois la vie.

C'est la fille de Basélie SAINLOT née dans cette même commune en 1866 et d' Auguste ROUX, né en 1860 à Moncé en Saosnois, exerçant successivement les professions d'aubergiste et de journalier.

1 - Ce bordage a aujourd'hui disparu.

2 - Voir famille Roux.

3 - Les date et lieu de décès de Gustave sont aujourd'hui méconnus.

3 - Réformé N°2 le 10 09 1914 pour dyspepsie chronique avec crises de gastralgie, reconnu propre au service le 15 06 1915, arrivé au corps le 08 09 1915 (livret matricule 1206 bureau de Mamers qui comporte des erreurs sur le N° du bataillon).

4 - Vosges jusqu'à juillet 1916, Somme jusqu'à fin 1916, Vosges au début 1917, Aisne d'avril à octobre 1917 puis les Vosges à nouveau. Il est fait prisonnier le 10 12 1917 au Hartmannswillerkopf, interné à Giessen et rapatrié d'Allemagne le 12 12 1918.


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