Le 1er août 1914 au lendemain de l’assassinat de Jean Jaurès c’est la mobilisation générale et dès le surlendemain Lucien est de retour à la caserne briviste du 126e Régiment d’Infanterie. Le temps de revêtir l’uniforme garance et de s’équiper et le 7 août le régiment est prêt à être passé en revue avant de partir par le train le 8 en direction de la frontière en passant par Limoges, Troyes, Saint-Dizier avant une longue marche qui commence le 10. Le 21 août, à 13h, Lucien et ses camarades entendent la canonnade pour la première fois. Alors que le régiment s’approche pour prêter main forte aux régiments en action un violent orage interrompe les hostilités. Le 22 août le régiment marche sur Recogne à travers la forêt d’Herbemont, cette fois ci le combat s’engage avec une courte préparation d’artillerie, les hommes pénètrent dans la village de Rossart qu’ils enlèvent à la baïonnette. Dès le lendemain malgré cette première avancée le régiment reçoit l’ordre de se replier sur la lisière de Saint-Médard. L’infanterie adverse progresse vite couverte par la puissance de son artillerie, malgré des contre-attaques de certains régiments il faut battre en retraite sur Blagny. C’est une douloureuse marche en arrière qui commence. Le 28 le régiment fait face à l’ennemi et pour essayer de retarder sa progression, un combat violent s’engage pour quelques heures ; combat à l’issue duquel Lucien est porté disparu.
Il faudra attendre la fin de la guerre et le jugement du tribunal de Guéret en date du 7 aout 1920 pour qu’Alfred Lucien Biard soit officiellement reconnu Mort pour la France le 28 aout 1914 à Yoncq (Ardennes) il avait 24 ans.