Perpétuelle 1103 du 28 août 1889, caveau de 12 cases, Esteva-Collin.
Notes concernant l'union
Cf. Eugène Dupont, « La Vie Rémoise en 1878 » : Les Esteva continuent à faire souche de bons et indéfectibles Rémois. La majeure partie de notre meilleure citoyenneté est faite de ces alluvions. Pierre est né à Épernay en 1853 de François-de-Paul Esteva-Menuet, lequel vint installer, vers 1860, ses pénates dans la rue du Barbâtre, 93, avec son outillage de bouchonnier. Il épouse Héloïse Collin, 22 ans, fille de Hubert Collin-Millet, marchand de laines dont les affaires ont prospéré aussitôt la guerre 1870-71 terminée, et qui a ses bureaux et magasins de blousses rue de l’Écu, 16. Collin-Millet, qui a pour associé son frère Julien Collin, beau-père d’un lieutenant aux 132e de ligne, Bléger, eut la fantaisie de créer à Cernay une propriété comportant maison d’habitation et vaste jardin à fleurs et légumes. Comme l’eau potable était difficile à se procurer dans le village, il fit construire un élévateur hydraulique avec roue à ailettes fonctionnant sous le vent. Le coût de l’entreprise se révéla comme devant dépasser les devis prévus, et Collin ne put se retenir d’avouer soudain à ses amis qu’il avait fait une folie, – d’où ce surnom de Folie-Collin que l’on donna dès lors à ladite propriété. Pierre Esteva est décédé pendant la guerre , mais sa veuve et ses enfants sont venus après le grand exode réhabiter leur immeuble reconstruit, avenue de la Suippe, à proximité des ateliers de bouchonnerie qu’ils exploitent rue de Chevigné. Des parents et amis qui signèrent à l’état civil à l’occasion de ce mariage, il ne reste plus que des noms et des souvenirs, s’effaçant peu à peu de la mémoire des survivants pour disparaître en dernier ressort à l’extinction de la race. Ils étaient quatre, comme dans la chanson : l’oncle Julien Collin, chevalier de Thélème, dégustateur émérite de nos crus champenois devant l’Éternel et le comptoir de Rolin, rue Rogier ; âgé alors de 50 ans, il habitait rue de l’Avant-Garde, 2 ; un autre oncle paternel, Jean-Louis Collin, meunier à Vouziers ; le bel et imposant Noblesse, orgueil de la Chambre des huissiers, et M. Barbier, fabricant de poudrette, priseur émérite, habitant boulevard des Promenades, 71.