Aliénor d'AQUITAINE
Aliénor d'AQUITAINE
Reine de FRANCE

  • Née en 1122
  • Décédée le 7 avril 1204 (mercredi) - Fontevraud-l'Abbaye, 49590, Maine-et-Loire, Pays de la Loire, FRANCE,à l'âge de 82 ans
  • Reine d'Angleterre, Croisée lors de la 2è Croisade (1146-1149)
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 Fratrie

 Grands parents paternels, oncles et tantes

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Aliénor d'AquitaineUn article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.Aller à : navigation, RechercherHistoire > Histoire de France > Reines de France > Dynastie capétienne

Alienor díAquitaine, détailAliénor díAquitaine (dite également Éléonore de Guyenne), née en 1124 et morte le 1er avril 1204, à l'abbaye de Fontevraud, près de Saumur, est une femme qui joue un rôle pivot dans líOccident du XIIe siècle : duchesse díAquitaine, elle épouse successivement le roi de France Louis VII, puis le futur roi díAngleterre, Henri II, renversant le rapport des forces en apportant sa dot à líun puis à líautre des rois. Elle tient une cour fastueuse dans son domaine aquitain, y jouant un rôle de mécène pour les troubadours.Sommaire [masquer] ? 1 Jeunesse ? 1.1 Líhéritière díAquitaine ? 1.2 Les premières années de mariage avec Louis VII de France ? 2 La IIe croisade ? 3 La duchesse díAquitaine ? 3.1 Mariage avec Henri II d'Angleterre ? 3.2 La révolte de 1173-1174 ? 3.3 Son action de gouvernement ? 3.4 La mécène ?? ? 4 Sources et bibliographie ? 5 Voir aussi[modifier]

Jeunesse[modifier]

Líhéritière díAquitaineElle est la fille aînée de Guillaume X, duc díAquitaine, fils de Guillaume IX le Troubadour, et díAénor de Châtellerault, fille du vassal de Guillaume X, Aymeric Ier de Châtellerault. Aliénor, "l'autre Aénor" en langue d'oc, est ainsinommée en référence à sa mère Aénor. Le prénom devient Eléanor en langue d'oïl.Elle est élevée à la cour díAquitaine, líune des plus raffinée du XIIe siècle, celle qui vit naître líamour courtois (le fin amor), entre les différentes résidences des ducs díAquitaine : Poitiers, Bordeaux, le château de Belin où elle serait née. Elle y reçoit líéducation díune femme noble de son temps, apprend à lire et à écrire le latin, la musique et la littérature de líépoque, mais aussi à monter à cheval et à chasser.Deuxième née de Guillaume X, elle devient líhéritière des territoires de son père quand il meurt à 38 ans (1137), le Vendredi Saint lors díun pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. Craignant que sa fille soit enlevée (et épousée) par un de ses vassaux ou de ses voisins, il propose au roi de France, avant de mourir, díunir leurs héritiers, offre acceptée par Louis VI. Le domaine sur lequel régnera le roi de France s'accroît de ces terres entre Loire et Pyrén‚ees ; mais le duché díAquitaine níest pas rattaché à la Couronne, Aliénor reste duchesse, et le fils aîné du couple sera intitulé Roi de France et duc díAquitaine, la fusion entre les deux domaines ne síopérant quíune génération plus tard.Héritière díun des plus importants domaines du royaume de France, elle épouse le 25 juillet 1137 à Bordeaux le futur roi de France Louis VII. Comme de coutume, les festivités de mariage durent plusieurs jours, au palais de líOmbrière à proximité deBordeaux, et se répètent tout au long du voyage vers Paris. La nuit de noces à lieu au château de Taillebourg, les époux sont couronnés ducs díAquitaine à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (aujourdíhui remplacée par une cathédrale gothique). Ils apprennent la mort de Louis VI pendant le voyage.[modifier]

Les premières années de mariage avec Louis VII de FranceAliénor est couronnée reine de France à Noël 1137 à Bourges (son époux avait déjà été sacré du vivant de son père, à líâge de neuf ans, mais il est recouronné). Díesprit libre et enjoué, Aliénor déplaît à la cour de France, plus froide et réservée ; elle est critiquée pour sa conduite et ses tenues indécentes, tout comme ses suivantes et tout comme une autre reine de France venue du Midi, Constance díArles. Ses goûts luxueux (des ateliers de tapisserie sont créés, elle achète beaucoup de bijoux et de robes) étonnent. Les troubadours quíelle fait venir ne plaisent pas toujours : Marcabru est renvoyé de la Cour pour avoir exprimé son amour de la reine.Surtout, elle est critiquée pour líinfluence quíelle a sur le roi. Le jeune couple (ils ont tout deux moins de vingt ans) prend plusieurs décisions inconsidérées :? après la constitution de Poitiers en commune, la ville est prise sans effusion de sang par Louis VII, qui exige que les bourgeois livrent leurs enfants en otage ; líabbé Suger intervient pour lui faire renoncer ;? après cette intervention de Suger dans le domaine de la jeune reine, celle-ci líécarte du conseil ;? Louis VI soumet Guillaume de Lezay, qui avait refusé líhommage à Poitiers ;? il tente de conquérir Toulouse, sur laquelle Aliénor estimait avoir des droits (de sa grand-mère Philippa de Toulouse), dans une expédition sans lendemain ; pour le remercier, Aliénor lui offre un vase taillé dans un bloc de cristal,monté sur un pied díor et orné de pierreries et de perles ; il est encore aujourdíhui visible au Louvre.? elle pousse le roi à faire dissoudre le mariage de Raoul de Vermandois, pour que sa sœur Pétronille d'Aquitaine, amoureuse, puisse líépouser, ce qui causa un conflit avec le comte de Champagne Thibaud.Au cours de ce conflit, la ville de Vitry-en-Perthois est prise, et líéglise dans laquelle síétaient réfugiés ses habitants est incendiée. Líinterdit est jeté sur le royaume, et le couple nía toujours pas díenfant. Pour faire lever cetinterdit, comme pour obtenir du Ciel une naissance, elle pousse Louis VII à participer à la deuxième croisade et l'accompagne, comme cíétait habituel, la croisade étant un pèlerinage.[modifier]

La IIe croisadeElle invite le troubadour Jaufré Rudel à la suivre lors de la deuxième croisade, et emmène toute une suite, avec de nombreux chariots. Imitée par les épouses des autres croisés, la Croisade française se retrouve encombrée díun énorme convoi qui la ralentit. La découverte de líOrient, avec ses fastes et ses mystères, fascine Aliénor et rebute Louis.Les causes de discorde entre les deux époux síajoutent aux difficultés du voyage :? la bataille du mont Cadmos, où líimprudence díun de ses vassaux manque causer la perte de la Croisade ;? les manquements des Byzantins (qui leur cachent díabord que les Allemands ont été battus, puis ne leur fournissent pas les navires promis) ;? les retrouvailles avec son oncle Raymond de Poitiers, qui accueille les croisés mais ne reçoit aucune aide de leur part ;? líéchec calamiteux de la Croisade ;Tout cela provoque, avec des infidélités supposées de sa part, une rupture entre les deux époux. Ils font le retour séparément, en bateau jusquíen Italie, puis remontent vers la France. Le pape Eugène III à líabbaye du Mont-Cassin, puis Suger, réussissent à les réconcilier. Une fille naît díailleurs l'année suivante. Mais le désaccord est trop grand, et le mariage est annulé le 21 mars 1152 par le synode de Beaugency (le divorce n'existe pas à l'époque).Deux filles naissent de ce mariage :? Marie (1145 - 11 mars 1198), qui épouse en 1164 Henri Ier de Champagne, comte de Troyes, dit ´ Le Libéral a, et devient régente du comté de Champagne de 1190 à 1197,? Alix (1150 - 1195), qui épouse Thibaud V de Champagne dit ´ Le Bon a (1129 - 1191), comte de Blois 1152 - 1191.[modifier]

La duchesse díAquitaine[modifier]

Mariage avec Henri II d'AngleterreElle rentre immédiatement à Poitiers, et manque díêtre enlevée deux fois en route par des hommes qui convoitent sa main. Six semaines après cette séparation, elle épouse Henri díAnjou, futur roi díAngleterre, aperçu à la Cour quelques semaines plustôt. Celui-ci est de onze ans son cadet, et a le même degré de parenté que Louis VII avec elle. Dans les 13 années qui suivent, elle lui donne 5 fils et 3 filles :? Guillaume Plantagenêt (17 août 1153-1156),? Henry dit Henri le Jeune (28 février 1155-11 juin 1183), qui épouse Marguerite, fille de Louis VII le Jeune, roi de France ;? Mathilda (1156-1189), qui épouse Henri le Lion (?-1195) duc de Saxe et de Bavière en 1168 ;? Richard (1157-1199), qui devient roi d'Angleterre sous le nom de Richard Cœur de Lion, qui épouse Bérengère de Navarre, mais ils n'ont pas eu de fils ;? Geoffroy II de Bretagne (1158-1186) duc de Bretagne, qui épouse en 1181 Constance de Richemont (?-1201) ;? Aliénor (septembre 1161-1214), qui en 1177 épouse Alphonse VIII de Castille (1155-1214) ;? Jeanne (oct. 1165-1199), qui épouse Guillaume II roi de Sicile puis Raymond V comte de Toulouse. Veuve une seconde fois (1194), elle devient abbesse à Fontevrault ;? Jean (1166-1216) dit Jean sans Terre roi d'Angleterre (1199-1216)qui épouse Isabelle d'Angoulême, leur fils Henri devient plus tard Henri III.Malgré sa réputation de femme légère, forgée a posteriori par des chroniqueurs, Aliénor est excédée par les infidélités de son mari. Ainsi, son premier fils Guillaume et un bâtard díHenri sont nés à quelques mois díécart ; Henri eut beaucoup díautres bâtards tout au long de leur mariage.Aussi, vers 1168-1170, elle décide de ne plus suivre son mari, et síétablit à Poitiers pour y régner en souveraine. Elle y règne au nom de son fils Richard, proclamé duc d'Aquitaine en 1170. Elle y crée la Cour díamour, dont quelques règles ont étérédigées par André le Chapelain (ou Andreas Capellanus). Elle y combat aussi les tentatives díHenri de contrôler son patrimoine et sa cour de Poitiers.Líassassinat de Thomas Becket dans sa cathédrale de Cantorbéry provoque des réactions díhorreur chez Aliénor.[modifier]

La révolte de 1173-1174En 1173, elle réussit à soulever ses fils Richard, Geoffrey et Henri le Jeune contre leur père, Henri II. Cette révolte est soutenue par Louis VII, le roi díÉcosse Guillaume Ier, ainsi que les plus puissants barons anglais. Aliénor esp·ere lui reprendre le pouvoir mais, lors d'un voyage, elle est capturée et Richard finit par rallier son père.Aliénor est emprisonnée pendant presque quinze années, díabord à Chinon, puis à Salisbury, et dans divers autres châteaux díAngleterre.En 1183, Henri le Jeune, endetté et auquel son père refuse la Normandie, se révolte à nouveau. Il tend un guet-apens à son père à Limoges, soutenu par son frère Geoffrey et par le roi de France Philippe Auguste. Mais il échoue, et doit subir un siège à Limoges, puis síenfuir. Il erre ensuite en Aquitaine, et meurt finalement de dysenterie.Après la mort de Henri II, le 6 juillet 1189, elle est libérée par le nouveau roi, Richard Cœur de Lion, qui est sur le point de partir pour la Troisième croisade. Sur le chemin du retour, Richard est capturé en Autriche. Régente díAngleterre durant la croisade, Aliénor arrive à rassembler l'énorme rançon qu'elle apporte elle-même à Mayence à Henri VI, fils de Frédéric Barberousse.[modifier]

Son action de gouvernementAliénor síétait renseignée sur les conventions maritimes en Méditerranée orientale, et jeta les bases díun droit maritime avec les rôles d'Oléron en 1160, et qui est encore à la base de la loi de l'amirauté. Elle passa également des accords commerciaux avec Constantinople et les ports des Terres Saintes.Elle modernise la ville de Poitiers : charte de commune, construction de halles, d'une enceinte nouvelle, agrandissement de son palais, etc.[modifier]

La mécène ??On lui attribue traditionnellement un rôle important de mécène auprès d'artistes et de troubadours. Mais récemment, ce rôle est de plus en plus contesté par les historiens. Il n'y a guère que les personnes suivantes qui la citent dans leurs oeuvres: le troubadour Bernard de Ventadour qui lui dédicace l'une de ses chansons en la surnommant "la duchesse de Normandie", les Normands Benoît de Sainte-Maure (qui lui dédie son Roman de Troie) et Wace, qui compose son Brut enson honneur.En fait le seul troubadour que l'on trouve dans les chartes au même endroit qu'Aliénor est Arnaut-Guilhem de Marsan, co-seigneur de Marsan (Landes) lors d'un plaid tenu à Bordeaux. Il était l'auteur d'un célèbre (au Moyen Age) "Ensenhamen de l'escuder", un guide qui expliquait comment se comporter en bon chevalier.On a souvent affirmé -en suivant l'oeuvre d'André le Chapelain- qu'elle accueillit une cour littéraire avec sa fille Marie de Champagne (protectrice de Chrétien de Troyes) au début des années 1170. Mais il apparaît que les cours d'amour sont des inventions d'André le Chapelain qui poursuivait peut-être des buts politiques en voulant discréditer Aliénor. Il était en effet un clerc du roi de France Philippe Auguste...Aliénor se retire en 1202 à l'abbaye de Fontevrault, où elle meurt, à l'âge de 80 ans, le 31 mars 1204. Elle y est inhumée et l'on peut toujours voir son superbe et célèbre gisant qui voisine avec ceux de son second mari Henri II Plantagenêt et de son second fils arrivé à l'âge adulte Richard Coeur de Lion.

Précédée par Guillaume X duchesse d'Aquitaine comtesse de Poitiers Suivie par Richard Cœur de Lion[modifier]

Sources et bibliographie? Régine Pernoud, Aliénor d'Aquitaine? Alison Weir, Aliénor d'Aquitaine : reine de cœur et de colère (traduit de l'anglais par Aline Weill). ñ Laval : Éditions Siloë, 2005. ñ 525 p., 22 cm. ñ ISBN 2-84231-318-6. ñ Titre original : Eleanor of Aquitaine : by the Wrath of God,Queen of England.[modifier]

Voir aussi? Tout savoir sur Aliénor d'Aquitaine? Maison de Poitou | Liste des comtes de Poitiers | Poitou? Le film Le Lion en hiver de Anthony Harvey avec Peter O'Toole dans le rôle d'Henri II et Katharine Hepburn dans le rôle d'AliénorAliénor, duchesse d'Aquitaine, successivement mariée au roi de France puis au roi d'Angleterre, est morte le 31 mars ou le 1er avril 1204 à l'abbaye de Fontevrault (on écrit aujourd'hui Fontevraud) au coeur de cet Anjou qui vit naître la dynastie Plantagenêt. Ella avait quatre-vingt-deux ans.

Elle en a quinze quand elle rencontre son fiancé, le dauphin Louis, fils du roi de France Louis VI le Gros. L'adolescent est tout de suite ébloui par la jeune fille blonde aux yeux verts qui a grandi dans le château bordelais de l'Ombrière que la disparition de son frère a érigée en héritière de l'immense duché d'Aquitaine, étendu des Pyrénées au Poitou et à une partie de l'Auvergne, bien supérieur en superficie au modeste domaine capétien.

A peine mariée, Aliénor va se retrouver reine de France par la mort de son beau-père Louis le Gros. D'abord, elle exerce une influence sans partage sur son jeune époux devenu Louis VII. Le monarque accepte d'enmener sa jeune femme - qui lui a donnéune fille - dans la nouvelle croisade prêchée en 1146 par Bernard de Clairvaux. Aliénor part pour l'Orient comme pour une fête et, comme les autres dames de l'expédition suivent son exemple, c'est une immense théorie de chariots chargés de tout cequi peut satisfaire la coquetterie d'une femme qui se dirige vers la Palestine.

A Antioche, survient le drame entre les deux époux. Aux yeux de Louis VII, et non sans raisons, Aliénor passe beaucoup trop de temps avec son jeune oncle Raymond de Guyenne , ami d'enfance, qui a hérité de cette principauté. Le roi de France somme sa femme de poursuivre la croisade à ses côtés en direction de Jérusalem. Elle s'y refuse et lui annonce son intention de divorcer avant de se résigner à le suivre. Mais le mal est fait.

Un divorce, au Moyen Age, est chose impensable. Aliénor fait valoir un lointain cousinage avec son époux, ce qui, en droit canonique, frappe leur union de nullité. Pourtant, les époux paraissent se réconcilier. Un second enfant naît. Par malheur, il s'agit encore d'une fille. Donc, un sérieux problème pour la succession au trône. Louis VII, las des caprices de sa femme qui, de son côté, se plaint d'être mariée à un moine, se rend à la raison d'Etat. En mars 1152, un concile réuni à Beaugencyprononce la dissolution du mariage contracté quinze ans auparavant et Aliénor récupère ses domaines personnels.

Pour la couronne de France, c'est une catastrophe. La seconde ne se fera pas longtemps attendre : ce même printemps, Aliénor se remarie avec Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie. Ce puissant vassal du roi de France, du moins en théorie, est alors âgé de dix-neuf ans. Plus jeune qu'Aliénor d'une dizaine d'années, il déborde d'énergie et d'ambition. Il était, nous dit l'Histoire de France de Lavisse, "fortement charpenté, le ventre un peu proéminent, une face léonine, rougeaude, de gros yeux gris, à fleur de tête, qui étincelaient dans la colère". Tel est, pourtant, l'homme qu'Aliénor, avant même l'annulation de son mariage, a choisi. Elle lui donnera huit enfants dont cinq fils.

Pour le petit royaume capétien, l'union de la Normandie, de l'Anjou et de l'Aquitaine, représente un péril majeur. Régine Pernoud observe : "De la Bresle aux Pyrénées, presque tout l'ouest du royaume se trouvait réuni entre les mêmesmains." Le pirereste, cependant, à venir. Le 6 novembre 1153, Etienne de Blois , petit-fils de Guillaume le Conquérant , reconnaît Henri Plantagenêt comme héritier au trône d'Angleterre. Le 19 décembre 1154, Henri, deuxième du nom, et Aliénor se voient solennellement couronnés dans l'abbaye de Westminster. C'est de l'Ecosse aux Pyrénées que s'étend, désormais, leur empire.

Du rêve grandiose d'Aliénor et de son second mari devenu roi, la France pourrait mourir, d'autant que Louis VII n'est pas de la trempe de son rival. Il possède les qualités d'un honnête homme avant la lettre. Mais un honnête homme ne fait pas forcément un grand roi. Heureusement, le fils qu'il a de sa troisième épouse, Adèle de Champagne, célébré par l'histoire sous le nom de Philippe Auguste , va se montrer à la hauteur de circonstances extrêmes. Il saura jouer des dissensions survenues, fort opportunément pour le royaume de France, au sein de la famille Plantagenêt.

Trop vaste pour résister aux pressions centrifuges (alors que le domaine capétien occupe en France une position centrale), l'empire d'Henri II est trop juteux pour ne pas susciter les convoitises. Classiquement, les fils vont se dresser contre le père pour réclamer leur héritage. Et leur mère, Aliénor, se rangera dans leur camp après s'être estimée bafouée par l'homme qu'elle avait épousé par amour autant que par calcul.

Le conflit, latent, surgira à propos d'une jeune anglaise, Rosamond Clifford , la "belle Rosamond" , dont Henri II, après bien d'autres aventures amoureuses, s'est épris en délaissant du même coup son épouse vieillissante. Rancunière (la rumeur lui imputera la mort de sa rivale), Aliénor prendra fait et cause pour son fils préféré, Richard, que dépeint bien son surnom de Coeur de Lion, entré en lutte ouverte contre son père. En représailles, Henri II l'emprisonnera pendant près de quinze ans en Angleterre en lui interdisant l'Aquitaine. Mais quand le vieux lutteur sur le déclin apprendra que son fils Jean "sans Terre", son préféré malgré son caractère fantasque et cruel, lui aussi l'a trahi, il se laissera mourir.

Revenue en Aquitaine, qu'elle va administrer avec sagesse, Aliénor verra progressivement s'écrouler ses illusions. Après mille aventures qui nourriront l'imagination des romanciers, Richard trouvera la mort en 1199 en assiégeant le château de Châlus, dans le Limousin, abandonnant le trône à son frère Jean dont Aliénor avait pu mesurer la médiocrité et le caractère dangereux. Réfugiée à Poitiers, capitale de son duché, puis à l'abbaye de Fontevraud, elle y apprendra juste avant sa mort, la chute de Château-Gaillard, la puissante forteresse qui barrait aux Français la route de la Normandie. Cette chute préludant à la reconquête, que la vieille reine ne verra pas, de la plupart des fiefs continentaux des Plantagenêts.

Réconciliés dans la mort, Aliénor et Henri II reposent aujourd'hui côte à côte dans l'église abbatiale de Fontevraud.

De son vivant comme après sa disparition, la flamboyante duchesse d'Aquitaine a donné naissance à une légende noire. Pour beaucoup de ses contemporains, son divorce suivi de son remariage rapide, fut un objet de scandale majeur. Pour sondernier biographe en date, Jean Flori, Aliénor, "femme hors du commun en son temps", symbolise "l'inquiétante et troublante irruption de la Femme dans un monde jusqu'alors conjugué au masculin".Mais faut-il le redire ? Par cette femme sujette à ses passions comme à ses ambitions, le destin de la France et de l'Europe aurait pu basculer.Sources:- personne: ppmr ; F-L. Jacquier (Encyclopaedia Britannica),S.Fourlinnie (d'après un article de Claude Jacquemart dans le Figaro)- naissance: B.Yeurc'h (Le Lien)

  Photos & documents

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 Aperçu de l'arbre

Guillaume IX (Le Troubadour) d'AQUITAINE, Duc d'Aquitaine (FRANCE) 1071-1126 portrait
Mahaut Philippa de TOULOUSE ca 1075-1117
 Aimeri Ier de CHATELLERAULT, Vicomte de Châtellerault (86) 1077-1151 portrait
Maubergeonne de L'ISLE BOUCHARD ca 1080-
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Guillaume X d'AQUITAINE, Duc d'Aquitaine (FRANCE) 1099-1137 portrait
Aénor de CHATELLERAULT 1103-ca 1130
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portrait
Aliénor d'AQUITAINE, Reine de FRANCE 1122-1204