Family Book




Ceci est l'arbre généalogique de nos deux filles : Marie-Eve et Emmanuelle.

Il est dédié à nos 5 petits enfants, soit, par ordre d'entrée en scène : Malo (2004), Zoé (2006), Lila (2007), Sacha (2008), 'Noé(2010).



Les ancêtres de Lucette :



Ils sont venus d'horizons différents, avec leurs maigres bagages, mais tous animés du même désir d'une vie meilleure, d'un coin de terre "à eux"... Ils ont débarqué, après un voyage éprouvant, dans des conditions précaires, sur ce nouvel Eldorado qu'ils croyaient offrir à leur descendance... Ils ont dû travailler durement, mais du courage, ils en avaient tous, pour résister au climat débilitant, aux maladies, aux intempéries, aux crues. Ils se sont mariés sur cette nouvelle terre, leurs enfants y sont nés, et ils y sont morts, beaucoup encore jeunes. Mais certains ont pu voir que ces enfants, nés sur place, réalisaient leur aspiration profonde de promotion : les "sans terres" d'origine, engendraient des petits employés, fonctionnaires, commerçants, instituteurs, voire curé (le rêve de mon arrière grand mère d'Espagne !), et même notaire, député, puis ingénieurs, médecins, dentistes... Ai-je moi-même bien reçu le "témoin" en faisant l'ENA (1966-1968) ?

d'où venaient-ils : les voici par ordre d'arrivée en Algérie :



  • (avant ? )1840 : mon arrière arrière grand mère Antoinette Champval accouche, le 16 juillet 1840 d'un petit Léonard, de père inconnu. Elle vit avec sa mère à El Biard, sur les hauts d'Alger, où celle -ci ( née Martialle Tiriejol , ou Tereygeol ) tient une auberge. Antoinette est originaire de la Corrèze. J'ignore quand elle en est partie. Son père, Léonard Champeval , caporal à la première compagnie de fusilliers vétérans, est en garnison à Mende, au moment du mariage d'Antoinette avec Joseph Carray en novembre 1847. Celui-ci est fraichement arrivé en Algérie, plus précisément le 12 mars 1846 (j'ai trouvé cette date au SHAT de Vincennes) : mon arrière arrière grand père Joseph Carray , né en 1818 en Haute Saône, débarque à Alger. Il est alors gendarme à cheval, issu d'une famille de vignerons de Melecey . le couple donnera naissance notamment à mon arrière grand père Hippolyte, en 1850, et Antoinette décédera en 1854. Joseph se remariera en novembre 1855, et, bien que simple maréchal des logis dans la gendarmerie (3ème compagnie), sera fait chevalier de la légion d'honneur en 1864 après avoir eu la médaille militaire en 1861. Il était, je pense, un admirateur du grand Empereur, car il appellera Napoléon un de ses enfants, né en 1853 (et mort à 14 mois).

  • 1842 : le couple Joaquim Pons-Zaragoza et Maria Vivès-Berenguer , comme beaucoup d'Espagnols de la Province de Valencia, quitte le petit village d'Orba, sur les hauts de la Costa Blanca, pour aller s'embaucher comme saisonniers. Ils sont accompagnés de leurs garçons en âge de travailler, dont Joseph Pons-Vivès, né en 1833, mon arrière grand père. Il est donc âgé de 9 ans. Il semble que cette famille ne réside pas en permanence en Algérie alors même que, lorsque Joseph fait, en 1885, une demande de naturalisation pour devenir Français, il reconnait avoir fait "quelques voyages de courte durée en Espagne". Toutefois, les actes de mariage et de naissance trouvés à Orba montrent que c'est "au pays" qu'il s'est marié en 1859 avec Maria Josefa Morell-Ballester, et que ses premiers enfants y sont nés (1860, 1864, 1867). La première naissance en Algérie d'un enfant du couple remonte à 1870. Mon grand père, Jean Baptiste Pons, leur petit dernier, nait en 1877 à Oued el Alleug. Il sera employé aux Chemins de Fer d'Algérie. A noter que sa mère Josefa refuse, quant à elle, la naturalisation, souhaitant rester Espagnole."

  • (Avant) juin 1845 : Clarisse Sebellin mon arrière grand mère accouche, à Miliana de son troisième enfant d'avec Louis Joseph Eloy Fremeaux, avec qui elle s'est mariée à Lyon en 1840. Elle-même est née à Lyon en 1820, d'un père (Louis Joseph Sebellin ) galochier, puis marchand de vin, d'une famille de vignerons de Seyssuel, dans l'Isère, là où le phylloxéra a fait des ravages...Sa mère,Marie AnneMoution , est originaire de l'Ain, où ses parents étaient "paysans teinturiers". Louis Joseph Eloy Fremeaux meurt en 1849 à Miliana, âgé de 40 ans, laissant une veuve de 29 ans et 3 petits enfants (le quatrième étant mort à 18 mois, juste 15 jours avant son père...). Elle se remarie en mars 1851,à Miliana, avec mon arrière grand père Jacques Vincent Sebastien Guiter, né en 1815 à Claira qui exerce alors la même profession que son défunt époux : menuisier. Jacques Guiter a dû arriver en Algérie avant 1850. Probablement en 1844, après le décès de sa mère Thérèse Baleste, en janvier 1844. Jacques Guiter est un Catalan, toute son ascendance paternelle et maternelle se situe dans la région de la Salanque, dans les Pyrénées Orientales, et essentiellement dans le petit village de Claira, à l'église duquel, son père Jean Joseph François Guiter , menuisier, a offert une magnifique porte... Avec Clarisse Sebellin, ils auront encore 4 enfants, dont ma grand mère, la petite dernière, Augustine Guiter, née en 1862 à Miliana. Est-ce en l'honneur du grand Saint Augustin, né aussi en Algérie (à Thagaste - actuel Souk Arhas - en 354 qu'ils l'ont ainsi prénommée ?

  • 1870 : Honorine Thibault veuve de Louis Etienne Rouillard quitte Courtenay où elle résidait avec ses 3 enfants, et vient s'établir à Duperré, près de Miliana. Mais si l'on remonte un peu leur ascendance, c'est dans l'Yonne qu'on trouve l'origine de leurs parents. L'un et l'autre sont donc Bourguignons, et non pas "tourangeaux" comme le croyait mon père... Leur fille ainée Théonile Rouillard se marie sans doute à leur arrivée en Algérie , avec Pierre Jules Frémeaux, fils du défunt Louis Joseph Frémeaux et de Clarisse Sebellin . Les deux autres enfants : Arthur Rouillard (mon grand père) et Adèle Léonie Rouillard nés respectivement en 1854 et 1857, étaient donc âgés de 16 et 13 ans lorsqu'ils partent de Courtenay où ils sont nés. Comme leur sœur ainée, ils se marieront tous deux avec des enfants de Clarisse Sebellin, mais issus de son deuxième mariage avec Jacques Guiter. Trois frères et sœurs, vont donc épouser trois sœurs et frères... Arthur Rouillard épouse ainsi Augustine Guiter, en 1890. Ils auront 3 enfants, dont mon père, Adrien Rouillard, né en 1893. Arthur meurt en 1899, laissant une veuve de 37ans, qui ne se remariera pas, et trois enfants de 7, 6 et 4 ans. Pour survivre avec ses 3 enfants, Augustine ouvre une petite épicerie à Alger, où elle s'est réfugiée, habitant dans la grande maison de son frère Pierre, qui est bien établi comme notaire, et a épousé Adèle Rouillard.

  • 1878 : André Louis Régis décède à Ribeval (Algérie) et en 1879 c'est son épouse, Marie Laurence Chaumond , couturière, qui décède à Mustapha. Depuis quand étaient-ils en Algérie ? Ils sont partis, avec leurs trois enfants, d'Avignon où ils avaient une petite librairie. Mais auparavant, on les trouve, lors de leur mariage, en 1856, à Nyons, où André Louis Régis était relieur "place de la Fontaine». C'est là qu'est née Marie Régis, mon arrière grand mère en 1857. la branche du côté Chaumond, est originaire de la Drôme, mais en remontant un peu, surprise, on trouve un ancêtre Suisse : Mathieu (Mathias) , fils de Hans Petremann , jeune officier originaire du canton de Lucerne, qui, avec un régiment catholique vient au secours du roi de France en 1574, Henri III pendant la guerre de religion. Mathias épouse la fille d'un notable (drapier) de Crest et s'y établit... la branche côté Régis a été plus difficile à localiser, car elle est passée de l'Ardèche au Gard puis à la Lozère. Et là, nouvelle surprise : en recherchant l'ascendance du père d'André Louis, qui était coutelier à Joyeuse, dans l'Ardèche, je suis tombée sur cette fameuse "autoroute généalogique" dont rêvent tous les généalogistes... un ancêtre "noble" qui m'a fait remonter en quelques générations des chevaliers "pariers" de la Garde Guérin, aux comtes de Toulouse , et de là, à tout l'armorial de France, de Navarre et d'ailleurs, Marie Régis , qui l'ignorait, était donc une descendante, entre autres d' Aliénor d'Aquitaine , Guillaume le Conquérant , du Cid , de Frédéric Barberousse et même d'Attila...et peut-être 'BALTHAZAR', l'un des trois Rois Mages, dont Hugues des Baux, le premier à porter ce patronyme, disait descendre...et bien sûr d' Hugues Capet et de Charlemagne . Elle se marie vers 1881 avec Hippolyte Carray qui, après avoir été, comme son père, gendarme à cheval, entre comme surveillant de travaux aux chemins de fer de l'Est Algérien. Hippolyte aura une fin tragique le 31 mars 1866 : âgé de 35 ans à peine, il meurt noyé dans un oued en crue. Son épouse, Marie, qui n'a que 29 ans et qui est déjà mère de 3 petits enfants de 4, 3, et 2 ans (ma grand mère Laurence Carray est née en 1884 à Tizi Ouzou), vient juste de tomber enceinte : son fils Paul, enfant posthume naitra le 21 décembre 1886. Elle se remariera, toutefois, et aura encore 2 autres enfants

  • Mon père : Adrien Rouillard né à Duperré en 1893 fils d'Arthur Rouillard et d'Augustine Guiter, et ma mère : Emma Pons née en 1905 à Alger, fille de Jean Baptiste Pons et de Laurence Carray, se marient à Alger en 1928 : à noter que le mariage est célébré par l'oncle de la mariée qui l'avait déjà baptisée en décembre 1905 : Joachim Pons, né en 1870 à Blida, et qui était curé de "Dalmatie" petite ville proche de Blida (voir ici l' histoire du village de Dalmatie :

    http://dalmatie.ouledyaich.free.fr/historique.htm ).



Le nouveau couple s'établit au Maroc, à Rabat, qui sera ma ville natale, où j'ai vécu mes 21 premières années, et que je porte toujours dans mon cœur... Maroc, mon beau pays, il y a des souvenirs qui ne s'effacent pas…



les Ancêtres de Rémy



Rémy Dhuicque est né dans le petit village d'Etrépilly (Seine et Marne), dans la ferme familiale, où son père (Robert Dhuicque) en 1901, et avant lui son grand père (Henri Jules ) en 1867, et son arrière grand père Edmond Léon) en 1837, étaient également nés...

Racines profondes que celles de ces "grands fermiers d'Ile de France" implantées dans cette région de Brie , et, si l'on remonte quelque peu l'ascendance, en Picardie, essentiellement dans l'Oise. Ils étaient fermiers de grandes exploitations, aux terres fertiles, affermées par de riches d'abbayes ou couvents (ferme du chapitre, ferme de l'évêché, ferme des incurables, ferme des Ursulines...sont des noms évocateurs). C'étaient de véritables chefs d'entreprises, employeurs de nombreux ouvriers agricoles, bons gestionnaires, hommes cultivés de surcroit, et qui, la plupart du temps cumulaient leur fonction de fermiers laboureurs, avec celles de procureurs fiscaux, ou receveurs et parfois, de maitres de la poste aux Chevaux en Ile de France.

Dans son remarquable ouvrage "Les fermiers de l'Ile-de-France - L'ascension d'un patronat agricole (XV°-XVIII° siècle)", Jean Marc Moriceau , qui les a bien analysés, parle de "dynasties agricoles" . Il évoque la stratégie matrimoniale de ces familles : on se mariait dans le même milieu, souvent proche par le sang (cousins, petits cousins...) et on trouve ainsi en faisant la généalogie des ancêtres paternels de Rémy, de très nombreux implexes. Monde fermé, où l’important était le nombre d’hectares qu’allait apporter le conjoint, et le nombre d’hectares à laisser à chacun des enfants… Les épouses, souvent cultivées elles aussi, pouvaient continuer à exploiter seules les terres en cas de veuvage.

Du côté de la mère de Rémy : Il faut d'abord remarquer qu'en se mariant en 1930 avec Juliette Moret, née en 1907 à Fontenay Trésigny, Robert Dhuicque a innové : il est allé chercher son épouse de l'autre côté de la Marne ! On trouve aussi dans l'ascendance de Juliette plus de diversité. Elle est, bien sûr, elle-même fille d’agriculteur. Son père, Fernand Moret , né en 1880 à Fontenay Trésigny, était fermier à Chaubuisson. Mais son grand père, Gustave Etienne Moret né également à Fontenay Trésigny en 1845, était marchand de bois. Il avait acquis une certaine fortune dans ce métier, et a pu installer confortablement ses 5 enfants dans l'agriculture. Fernand Moret a épousé en 1906 Geneviève Jouas''' , qui est née à Gretz en 1885, fille d'agriculteurs, bien sûr (mais de la rive gauche de la Marne) et, aussi loin que j'aie pu remonter, ses aïeux, qui étaient agriculteurs, vivaient tous dans le sud de la Seine et Marne. C'est avec le grand père Gustave Etienne, marchand de bois, qu'on trouve une épouse, Juliette Goix, née en 1852... à Paris ! Il est vrai que le père de Juliette, Eloi Goix , était originaire de Misy sur Yonne (en Seine et Marne) avant de "monter" à Paris et de s'y marier en 1846 avec Victoire Joséphine Mananne , couturière, elle-même née en 1816 à Fontenay Trésigny (toujours la rive gauche de la Marne). Pourtant... ces Mananne, si l'on remonte encore de deux générations, on trouve le grand père de Victoire Joséphine : Jean Mananne , né en 1746 du côté de Limoges, à Bessines sur Gartempe . Il en était parti, toutefois, car il se marie en 1780 à Mortcerf (Seine et Marne) avec Marie Françoise Desqueux , d'une longue lignée originaire de cette même ville de Mortcerf...

Ce sera Rémy qui, le premier « sortira » de l’agriculture, pour embrasser une carrière sociale dans l’Administration, après avoir fait l’ENA où il rencontrera sa future épouse…


C’est à ces lignées d’ancêtres auxquels nous devons d’exister, que Rémy et moi dédions la belle récompense que la République Française nous a attribuée, après les nombreuses années que nous avons consacrées à son service, et au Service Public : la Légion d’Honneur. Nous en sommes fiers, espérons en être dignes, ainsi que nos enfants et petits enfants, pour lesquels cet arbre généalogique a été réalisé


Comme le dit si bien ce très beau proverbe juif : "On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes."


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