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Parents
Charles Arthur Oscar DELANNOY 1868-1906
Anastasie Eugénie Aline BIBLOCQUE 1866-1946
Union(s) et enfant(s)
- Marié le 22 septembre 1919, Berck sur Mer (Pas de Calais), avec Zoé Marthe TITRANT 1890-1945 dont
Marguerite Marthe Pauline DELANNOY 1920-1977
Fratrie
Angèle Marie Eugénie BIBLOCQUE puis DELANNOY 1885-1956
Emelie Jeanne Eugènie BIBLOCQUE puis DELANNOY 1886-1975
Eugène Jules Paul dit "Paul" BIBLOCQUE puis DELANNOY 1889-1939
Raymond Arthur Louis DELANNOY 1892-1917
Eugène Emile Henri DELANNOY 1894-1978
Marie Jeanne Berthe DELANNOY 1895-1984
Adelphin Eugène Henri DELANNOY 1897-1960
Notes
Notes individuelles
Il est identifié dans sa famille avec le prénom usuel de Paul. Celui-ci sera utilisé dans le document pour respecter cette tradition.LE SERVICE MILITAIRE DE PAUL DELANNOYLe 5 octobre 1910, Paul Delannoy de la classe 1909 arrive au 59° Régiment d'Artillerie de Campagne à Charenton dans la région parisienne.Le régiment le 59° RAC est une toute nouvelle unité qui date du 1 janvier 1910.Il stationne : • au Fort de Charenton (Maison Alfort) • à Vincennes, • à Rueil MalmaisonLe Régiment d'artillerie de campagne (RAC), équipé de la pièce de 75mm modèle 1897, possède 36 canons. • Ses effectifs sont de 54 officiers et 1600 hommes. • Il est constitué de 3 groupes d'artillerie de campagne. • Chaque groupe, commandé par un Chef d'Escadron, comprend 3 batteries à 4 canons.Le canon de 75mm hippomobile • Il est est tracté par un attelage de 6 robustes chevaux comme les postiers bretons. • En déplacement, 3 artilleurs sont sur les chevaux à gauche et les 3 autres sur la banquette du chariot • Sa manœuvre se fait sous la commande d’un chef de pièce, lui-même montant un cheval de selle.LE GROUPE D’ARTILLERIE DE CAMPAGNE HIPPOMOBILE CANON 75mmIl est employé: • soit en centralisé avec les deux autres groupes, pour avoir un effet de masse, • soit en décentralisé souvent en appui direct d’un régiment d’infanterie.LA BATTERIE D’ARTILLERIE DE CAMPAGNE CANON 75 (3 officiers, 171 hommes, 168 chevaux, 22 voitures • La batterie d’artillerie possède 4 pièces de 75mm pour délivrer une bonne puissance de feux tout en lui assurant une mobilité tactique . • Le canon de 75mm modèle 1897 effectue des tirs directs et indirects (champ de tir de 100 millièmes), la portée utile est 5,5 km, pratique 4 km. • Le « 75 » profite de toutes les améliorations. En particulier, son frein hydropneumatique permet d’atteindre la cadence de 20 coups la minute sans repositionner le canon (le 75 est surnommé l’aboyeur). • La dotation initiale de la batterie en munitions, est de 1248 coups de 75 dont 120 coups directement disponible à chaque pièce.A la fin de son service militaire de 2 ans, Paul Delannoy quitte le 25 septembre 1912 son régiment.Le 6 décembre 1912, il habite rue de Constantine à Berck sur Mer.Au début du mois d'octobre 1913, le frère de Paul, Raymond Delannoy (classe 1912) part pour effectuer son Service Militaire de trois ans au 166° Régiment d'Infanterie (Caserne Chavert) de la Place forte de Verdun.LA GRANDE GUERRELA MOBILISATIONToutes les familles voient les hommes mobilisés début août. Ils rejoignent en fonction de leur classe d'appartenance : • l'armée d'active de 21 à 23 ans • l'armée de réserve de 24 à 33ans étendue rapidement à 39 ans • l'armée territoriale de 34 à 39 ans • la réserve de l'armée territoriale de 40 à 45 ans élargie rapidement de 46 à 49 ans.Paul Delannoy, réserviste de 25 ans, rejoint le 16° Régiment d'Artillerie de Campagne à Issoires.Il reste au dépôt de ce régiment jusqu'au mois de novembre. Par contre, • le 16° RAC quitte rapidement son casernement pour participer à la Bataille des Frontières • le 216° RAC, avec les réservistes les plus jeunes, le suit quelques jours plus tard le 11 août 1914 au sein de la 63° Division d'Infanterie.A Issoires, Paul Delannoy va poursuivre sa formation militaire.Il est vraisemblablement conducteur d'attelage.Remarques : • Pour la mobilisation, l'Etat-Major s'attendait à un taux d'absentéisme de 12% des réservistes. • En réalité, ils sont plus de 98% à rejoindre les régiments. • Au total, 680 000 hommes sont restés dans les dépôts et vont se remettre à niveau sur le plan militaire. • Ces hommes vont combler massivement les vides des premiers mois de combat.Le 216° RAC • Ce numéro sera officiellement attribué au Régiment le 1° avril 1917. • Avant cette date, l'artillerie organique d'une division est appelée Artillerie Divisionnaire avec le numéro de la Division. • Pour la 63°DI, l'AD 63.Remarques • Pour faciliter la lecture de ce document, l'artillerie divisionnaire organique de la 63° DI (AD 63) sera nommée 216° RAC. • La gestion de Paul Delannoy sera assurée pendant toute la Grande Guerre par le dépôt du 16° RAC. C'est pourquoi, sur sa fiche matricule, il est identifié administrativement comme appartenant à ce régiment. • Concrètement, il a combattu pendant toute la Grande Guerre au sein du 216° RAC.Le 216° RAC est formé de 3 groupes issus pour : • le I° Groupe des réservistes du 16° RAC (21°, 22°, 23° Batteries), • le II° Groupe des réservistes du 36° RAC (24°, 25°, 26° Batteries), • le III° Groupe des réservistes du 53° RAC (27°, 28°, 29° Batteries).Ses chevaux proviennent de la réquisition et les canons des dépôts des arsenaux.La 63° DI est formée totalement de réservistes. Elle comprend : • 125° Brigade (216° RI, 238° RI, 298° RI), 2 bataillons par RI. • 126° Brigade (292° RI, 305° RI, 321° RI), 2 bataillons par RI. • 14° Régiment de Dragons à 2 escadrons • 4° Régiment du Génie avec 3 compagnies. • Après l'échec de la « Bataille des Frontières » en août 1914, les armées françaises retraitent en ordre et gagnent la 1° bataille de la Marne en septembre.La contre-attaque française repousse les allemands qui s'installent en posture défensive favorable en s'enterrant.Les 2 belligérants tentent de se déborder par le nord, la « Course à la Mer » est lancée qui se termine par la bataille d'Ypres.La 1° Bataille de l'AisneDès le mois de septembre, la 63° DI se positionne sur l'Aisne face aux allemands qui tiennent les hauteurs nord du fleuve.Le 216° RAC installe ses canons en arrière de la ligne de front en soutien des régiments d'Infanterie qui se relèvent les uns les autres. • Chaque batterie a plusieurs positions de tirs en fonction du secteur d'intervention. • Elle se tient en arrière, en position d'attente « à la poignée de l'éventail ». • Les canons pour tirer utilisent des casemates de campagne. Les dépôts de munitions sont protégés. • De bons abris pour les hommes sont construits car les artilleurs peuvent « recycler » les caisses en bois des munitions. En outre, les norias logistiques vers l'arrière permettent de saisir toutes les opportunités pour ramener des matériaux et ainsi améliorer les positions. • Les régiments d'Infanterie d'une DI se relèvent régulièrement en première ligne compte tenu des conditions difficiles de vie dans les tranchées. • Un seul RAC par division, les artilleurs vont restés, eux, sur place de longues semaines. C'est pourquoi, ils font de gros efforts d'aménagement du terrain pour se protéger et améliorer les conditions de vie. • Fin 1914, sur le plan logistique, les allemands comme les français ont vidé les dépôts de munitions qu'il faut reconstituer. Les tirs d'artillerie sont limités et contingentés aux actions majeures et à l'urgence.Le premier combat de Paul Delannoy au I° Groupe du 216° RAC, celui issu du 16° RAC.Le 8 novembre 1914, Paul Delannoy arrive dans la zone des combats avant que la 63° DI lance une attaque le 12 novembre à hauteur de Nouvron (10 km au nord ouest de Soissons). • Le régiment tire 3000 coups pour appuyer l'infanterie divisionnaire qui arrive jusqu'à la crête. • En décembre, les liaisons avec l'infanterie s'affinent et des postes d'observation avancés sont construits. • Le 4 décembre, chaque batterie fête la Sainte Barbe, patronne des artilleurs • A Noël, l'ordinaire est amélioré.
Remarques • Le RAC hippomobile est conçu pour le combat dynamique grâce à sa mobilité et à ses tirs directs. • Par contre, il est peu adapté pour le combat statique contre des défenses enterrées sauf si l'ennemi sort des tranchées pour un assaut. • Le canon de 75 mm est le cauchemar de l'infanterie allemande lorsqu'elle progresse à découvert. • Pour détruire les abris et neutraliser les combattants dans les tranchées, le tir courbe est requis (les obus tombant verticalement). • En 1914, au nom de l'offensive à outrance, l'artillerie française dispose de peu d'artillerie de de gros calibre effectuant des tirs courbes car les batteries se déplacent trop lentement, elles n'arrivent pas à suivre l'infanterie et s'embourbent facilement hors des chemins par le poids des canons. • Au contraire, l'Armée Allemande, a progressé avec ses mitrailleuses et son artillerie lourde. Elle n'a jamais pu prendre de vitesse l'Armée Français qui a conservé son fort potentiel de mobilité tactique permettant ainsi d'échapper à la destruction pour se rétablir sur la Marne.ANNEE 1915LES ENJEUX STRATEGIQUESAu cours de l'hiver 1914 à 1915, l'effort allemand bascule du front ouest vers le front russe ce qui leur permettra de gagner de vastes territoires comme la Pologne et la Lithuanie de mars à mai 1915. • Pour fixer un maximum de forces allemandes à l'ouest et soulager indirectement leurs alliés russes, les offensives locales françaises en Artois, Champagne, Vosges, très coûteuses sur le plan humain, sont sans effet. • Ouverture de nouveaux fronts en mars et avril aux Dardanelles pour forcer le passage vers la Russie par la Mer Noire: c'est un échec. • Entrée en guerre de l'Italie.SoissonsDu 2 au 26 février, la 63° DI est mise au repos dans la région d'Hartennes, 10 km au sud de Soissons.Du 26 février 1915 au 28 janvier 1916 retour autour de Soissons entre à l'ouest Pernant et à l'est Venizel. • Nombreuses visites y compris du Président de la République Raymond Poincaré et du Général Joffre... • En juillet 1915, les permissions pour l'intérieur sont autorisées à tour de rôle. • Les conditions de vie à Soissons sont bonnes et le front est calme. • le 25 décembre 1915, le repas est amélioré et des matchs de football entre les Groupes sont organisés.ANNEE 1916L'EVOLUTION DU CONTEXTE STRATEGIQUE EN 1916 • Les russes ont été largement refoulés, les allemands basculent leur effort sur le front ouest. • Attaque massive allemande à Verdun en février, • Attaque anglo-française dans la Somme en juillet • Blocus de l'Angleterre par la guerre sous-marine. • Blocus économique de l'Allemagne.Du 28 janvier au 16 février, la 63° DI se retire du front et fait mouvement vers Fismes (à l'ouest de Reims), instruction au camp de Ville en Tardenois 10 km au sud ouest de Reims. Manoeuvres dans des conditions climatiques difficiles, neigeuses et avec de grands froids.Du 16 février au 20 mai, mouvement vers Prouilly et occupation d'un secteur autour de Berry au Bac et Loivre (10 km nord ouest de Reims). • Paul Delannoy est à Hermonville (sortie nord de Reims). • Il faut creuser des sapes à plus de 5m de profondeur pour une protection efficace. • Les servants du canon de 75 mm, doivent, en outre, restés prudents car les éclatements de canon à la sortie du tube ne sont pas rares. Le bouclier du canon assure, cependant, une bonne protection les servants.La bataille de Verdun (rive droite de la Meuse)La bataille fait rage depuis févrierDu 20 au 30 mai, retrait du front du 216° RAC et mouvement vers Fère en Tardenois. Transport par VF (il faut 4 trains chargés au maximum pour un RAC, 3 trains pour un Régiment d'Infanterie à 3000 hommes). • Repos et déplacement vers Mondrecourt, 15 km au sud de Verdun • Du 30 mai au 1 juin, direction Verdun • Le 1° juin, la 63° DI est positionnée vers le bois Firmin et le sud de Damloup • Les batteries rejoignent les casernes Bevaux puis se positionnent près de la route qui va de Verdun à Etain, au Tillat pour faire face à une situation critique au Fort de Vaux. • Les batteries s'installent sur une crête dénudée comme elles le peuvent au milieu d'autres dont des batteries lourdes . • Aucun abri, il faut creuser à la hâte de petites tranchées pour tenter de protéger les hommes et les munitions. • Le temps est mauvais. Il ne permet pas à l'aviation allemande de voler. • Le 7 juin le Fort de Vaux tombent, l'artillerie française fournit un effort considérable. • Les canons du RAC se repositionnent 200 m en arrière et sont maintenant à 20 m les uns des autres et tirent sans relâche. • Le 9 juin, le I° Groupe de Paul Delannoy subit des pertes. • La logistique effectue ses rotations, coûte que coûte, de jour comme de nuit, car les pièces tirent au maximum. • Les canons détruits ou qui éclatent sont remplacés dans la nuit suivante. Les douilles vides s'accumulent • Les fantassins qui montent en ligne pour contre attaquer, acclament au passage les artilleurs. • Les batteries tirent jusqu'à 4000 coups par jour (1000 par canon) • Le 20 juin, 28 avions allemands tournoient. • Le 21 juin au 22 juin, les positions du RAC sont pilonnées par des obus lacrymogènes et asphyxiants. Les batteries tirent le jour et la nuit. • Le 22, la zone d'artillerie en arrière du front reçoit 12 000 obus toxiques, le bruit est infernal, les canonniers portent 16 heures les masques tout en continuant à charger et à tirer. Des hommes s'écroulent d'épuisement. • La relève a lieu dans la nuit du 22 au 23 juin. Les morts sont laissés sur place « à peine ensevelis ».Remarques • Les canonniers du 216° RAC viennent de traverser une période d'une extrême violence où les efforts demandés ont été surhumains. • Les allemands, sous le déluge de l'artillerie française, seront arrêtés. • A la perte du Fort de Vaux en dépit des sacrifices demandés, s'ajoute la culpabilité d'avoir laissés sur place les morts. • En général, les artilleurs enterrent leurs hommes en arrière du front avec les honneurs militaires et une sépulture individuelle. Les cercueils sont confectionnés souvent avec le bois des caisses d'obus. • Les fantassins décédés, enveloppés dans leur toile de tente, sont souvent « mis en terre » dans des fosses collectives. • C'est le service de santé qui a la charge les inhumations. Le commandement, chaque fois qu'il le peut, organise une cérémonie avec les aumôniers. • En réalité, à Verdun, chacun fait au mieux, comme il peut. • Lors des phases de combat intense, la priorité est donnée à la difficile évacuation des blessés. Les morts restent sur place. Les obus broient tout et bouleversent le terrain. • Aujourd'hui, boisée, la zone des combats de Verdun est sanctuarisée.La LorraineDu 18 juin au 4 juillet • Retrait du front et regroupement dans la région d'Ancerviller (20 km à l'est de Lunéville). • Puis à compter du 25 juin, stationnement vers Bruyères et Remiremont et repos.Du 4 juillet au 2 septembre, Paul Delannoy avec son Groupe rejoint le col de Schlucht dans les Vosges (route entre Epinal et Munster), puis effectue des manœuvres avec les chasseurs à pied au Camp d'Arches au sud d'Epinal.Le 15 juillet, l'ensemble du RAC tient avec sa Division le secteur de Fraize, sur les hauteurs des Vosges ; le Groupe I avec Paul Delannoy au Lac Noir.Le 15 septembre, retour au Camp d'Arches. Tous s'attendent à rejoindre la Bataille de la Somme et se sera Verdun pour reconquérir le Fort de Vaux.La première bataille offensive de VerdunDu 29 septembre au 23 octobre, transport dans la région de Bar le Duc, puis la montée vers le front de VerdunL'artillerie française se concentre dans la Région de Souville, 3 km nord est de Verdun.Le 216° RAC installe ses batteries au Bois des Hospices où la logistique apporte les matériaux pour construire de solides positions. La 63° DI est relevé, son artillerie reste sur place au ordre de la 74° DI.La pluie retarde l'offensive au 24 octobre.L'artillerie lourde française pilonne les positions allemandes et contrebattent efficacement les canons allemands. Puis les tirs s'allongent pour permettre l'action de l'infanterieA gauche, le Fort de Douaumont est conquis. Devant le 216° RAC, le Fort de Vaux, l'infanterie française arrive à son pied.Du 25 octobre au 2 novembre, c'est à nouveau une phase intense pour les artilleurs du RAC qui tirent au maximum pour bloquer les contre-attaques allemandes. Des avions allemands viennent mitrailler les positions. Les tirs se concentrent au cours de la nuit du 2 au 3 sur le Fort dont les allemands sont dans l'obligation d'évacuer.Dans la foulée, le RAC se positionne en avant sur la crête d'Hardaumont, 3 km plus au nord.Le 23 novembre le 216° RAC est relevé.Remarques • L'artillerie conquiert, l'infanterie occupe. Cette théorie, optimisée avec les moyens de l'époque, a parfaitement été appliquée après une préparation opérationnelle minutieuse. • Les pertes françaises ont été limitées . • 4000 prisonniers allemands traversent les lignes d'artillerie française. • La zone qui va du Fort de Douaumont au Fort de Vaux recèle de nombreux cadavres. • Pour les canonniers du 216° RAC, le choc psychologique est important que c'est la première fois qu'ils découvrent concrètement la redoutable efficacité de leurs tirs.
LorraineLe 23 novembre, le I° Groupe se déplace à Rupt devant Saint Michel.Les artilleurs construisent des habitations pour passer l'hiver dans de bonnes conditions.ANNEE 1917 LA VICTOIRE IMPOSSIBLE
LES ENJEUX STRATEGIQUES • L'engagement militaire des USA • L'écroulement révolutionnaire de la Russie.Cette année sera marquée par les échecs majeurs de toutes les attaques, en particulier celle du Chemin des Dames en avril, cherchant à rompre le front occidental.LorraineDu 23 novembre 1916 au 1er avril 1917C'est la guerre de position classique, le mois de février est glacial.Le 13 mars le I° Groupe appuie un coup de main du 305° RILe 1 avril 1917, officiellement, l'artillerie de la 63° DI est appelé le 216° RAC et son dépôt est à Issoires.Cette appellation change peu de choses pour le I° Groupe de Paul Delannoy, par contre, pour les II° et III° Groupes, elle coupe le cordon ombilical avec leurs anciens régiments.En avril , retour au Camp d'Arches près d'Epinal, le I¨Groupe s'installe à Rambertvillers.Le 29 avril, au 1000 jours de guerre, direction Saint Dié des Vosges, le I° Groupe à Pierre-Percée, Moyenmontier au nord de cette ville. • Le mois de mai est calme, le printemps ensoleillé. • Au cours de cette période, Paul Delannoy va apprendre la mort au combat le 12 mars 1917 sur le Chemin des Dames de son frère Raymond.Le 26 juin, le I° Groupe participe à un coup de main en tirant 6500 obus.Le 18 juin mouvement en direction de VerdunDeuxième bataille offensive de VerdunCette offensive française de part et d'autre des rives de la Meuse vise à reprendre le terrain perdu en 1916 en contrôlant complètement le plateau nord de Verdun jusqu'à ses rebords.Début juillet, le 216° RAC se positionne au Bois Bourrus pour soutenir l'attaque en direction du Mort-Homme et de Cumières.Les échanges d'artillerie sont fréquents avec des pertes au sein du RAC. Les batteries s'enterrent et durcissent leurs positions.Le 31 juillet, nouveaux tirs allemands avec obus toxiques.Remarque : • Le frère de Paul, Eugène Delannoy, du 411° RI, participe, comme fantassin à cette bataille sur la rive droite de la Meuse.Le beau temps du 19 août permet d'affiner les derniers réglages.Le 20 août à 4h40, début de l'attaque. Le 216° RAC appuie la Division Marocaine qui enlève le Bois des Corbeaux. La côte 304 tombe le 22 août. • Le I° Groupe appuie directement le 8° Zouaves. • 6000 soldats allemands sont faits prisonniers. • Le I° groupe est cité à l'ordre de la 11° Armée.Le 21 août, le 216° RAC est relevé et rejoint le Camp de Sivry la Perche (6 km à l'ouest de Verdun) qui est bombardé par l'aviation allemande la nuit.Remarques :Cette attaque a été minutieusement préparée et parfaitement exécutée avec une coordination exemplaire entre l'artillerie et l'infanterie. • « Le jour pointait à peine, mais suffisait pour permettre aux hommes de se diriger, tandis que l’ennemi, déprimé par la violence de nos tirs de nuit et encore sous l’effet des obus spéciaux, était terré au plus profond de ses abris. D’autre part, ses avions n’avaient pas encore quitté terre. Ses guetteurs eux-mêmes, moins vigilants à cette heure limite qui raccorde la nuit à la lueur de l’aube, furent mis en défaut; et les troupes réfugiées dans les tunnels virent surgir aux issues nos grenadiers avant que les occupants eussent le temps d’appliquer leur consigne et d’organiser la résistance . Bref, tous les prisonniers s’accordèrent à déclarer que la surprise avait été complète ». • Le dégagement de Verdun achevé, les premières lignes sont portées à 11 kilomètres au nord de la Place, la conquête des observatoires sur la rive gauche de la Meuse, placent l’ennemi en situation défavorable pour toute action nouvelle dans ce secteur.Argonne puis sud de Saint Dizier au reposLe 3 septembre, le 216° RAC passe en réserve de la IV° Armée, le I° groupe de Paul Delannoy à Sainte Menehould puis rejoint sa division positionnée au repos dans la région de Montier en Der à 20 km au sud ouest de Saint Dizier.Le 20 septembre le Général Pétain, Commandant en Chef les Armées Françaises visite la Division.RemarqueLe Général Pétain a succédé au Général Nivelle, suite à l'échec majeur de l'attaque du Chemin des Dames en avril 1917.Verdun pour la 4° foisLe régiment est détaché une nouvelle fois de la 63° DI qui s'installe dans le secteur des Eparges au sud est de Verdun.Le I° Groupe renforce la 10° DIC (Coloniale du Général Marchand) qui tient le fort de Vaux et s'installe en octobre au Fort de Souville par une nuit noire.Remarques • Le paysage autour des batteries est le reflet des durs combats de 1916. Tout n'est que trous d'obus, ruines, où émergent les débris d'armes et d'équipements, les ossements des soldats... • Dans ce contexte, il faut s'enterrer pour se protéger car l'artillerie allemande reste active. • Les nuits sont sombres et les norias logistiques durent plus de 12hLes II et III° Groupes subissent des pertes.Fin novembre, le I° Groupe relève en première ligne les 2 autres Groupes du régiment.Le 4 décembre, malgré les difficultés, la Saint-Barbe est célébrée.Dans la nuit du 8 au 9 décembre, le 216° RAC est relevé et prend la direction de Commerçy qu'il atteint le 14 décembre. Le I° groupe de Paul Delannoy est à Saulx en Barrois où il fête Noël dans de bonnes conditions.Le 31 décembre retour à Verdun.ANNEE 1918UN PREMIER SEMESTRE SOUS LA PRESSION MILITAIRE ALLEMANDELE DEBUT DE L’ANNEE 1918 EST CARACTERISE PAR UNE GRANDE INCERTITUDE CONCERNANT LA FIN DU CONFLIT POUR LES SOLDATS COMME POUR LA POPULATION
LES ENJEUX STRATEGIQUESAprès une année 1917 difficile pour les alliés, aggravée par l'effondrement du front Russe le haut commandement allemand: • dispose des moyens (il bascule 50 divisions de la Russie vers le front français) pour emporter la décision sur le plan militaire, • le rapport de force en mai 1918 sera de 204 divisions allemandes contre 180 pour les alliés, à condition de ne pas attendre que les renforts américains rendent la victoire impossible • « Devancer, devancer les Américains » ) (Général Lunderdoff, grand état-major allemand) .Les attaques majeures allemandes vont viser sur le front ouest: • au nord, à repousser les forces anglaises vers la mer, • au centre, la prise de Paris.Au printemps le Général Foch devient généralissime des armées alliées. • Il veut la victoire militaire. • Il se donne sur le plan stratégique avec l'arrivée des divisions américaines les moyens de gagner. • Avec le Général Pétain, il organise et réorganise l'Armée Française afin « d'encaisser les chocs à venir » et de préparer la contre-attaque majeure qui doit donner la victoire aux Alliés. • Il laisse sur le front les forces nécessaire pour ralentir l'ennemi et constitue sur les arrières des réserves importantes et surtout bien positionnées pour faire face à toutes les éventualités et saisir toutes les opportunités.L'artillerie française est maintenant capable de contrer l'artillerie allemande, surtout de tirer avec une grande précision d'emblée ce qui évite le matraquage avant l'attaque et surtout va permettre la surprise tactique.Verdun une 5° fois, rive gauche janvier 1918La montée au front se fait dans un froid glacial, l'installation s'effectue sur un terrain bien connu du 216° RAC. • Pendant tout le mois de janvier, le secteur reste relativement calme avec une relève du 31 janvier au 3 janvier par le 23° RAC. • Le 216° RAC s'installe, au repos, au sud de Verdun et adapte ses structures aux nouvelles normes divisionnairesLa 63° DI s'articule autour de 3 Régiments d'Infanterie : 216° RI, 298° RI, 305° RI et du 216° RAC dont chaque Groupe est doté de sa propre colonne logistique afin de le rendre plus autonome.Remarques • Si l'appartenance de Paul Delannoy au I° Groupe du 216° RAC est pratiquement certaine, ses fonctions tenues ne sont pas, à ce jour, connues. • Compte tenu de son expérience, il devait conduire un attelage soit canon ou soit logistique. • La colonne logistique du I° groupe s'est motorisée. L'hypothèse probable est que Paul Delannoy a basculé de la conduite d'un attelage de chevaux à celle d'un camion. • En effet, après la guerre, il exerçait la profession de livreur (1925) puis de chauffeur d'auto (1937).LA STANDARDISATION DES DIVISIONS D'INFANTERIE FRANCAISERemarques générales concernant l'organisation tactique de la Division d'infanterie en cette fin d'année 1917 • La manœuvre divisionnaire et régimentaire est simplifiée, les 3 années de guerre ont mis hors de combat 75% des officiers de l’infanterie. • Chaque division comporte 3 régiments d'infanterie à 4 compagnies (bien doté en fusils mitrailleurs) dont 1 compagnie mitrailleuse à 12 pièces. • La puissance des feux d'infanterie est maintenant d'une redoutable efficacité compensant des effectifs plus réduits avec une tactique simplifiée. • Les DI forment l’ossature de l’armée française. Elles sont interchangeables dans l'espace et le temps, ce qui rend la manœuvre tactique au sein des Corps d'Armée particulièrement efficace et souple. • Les autres divisions spécialisées assurent la complémentarité pour optimiser au mieux l’efficacité globale et surtout la puissance des feux de toutes les forces. • L’infanterie pour progresser a besoin que l’artillerie neutralise l’adversaire. • Une DI trop éprouvée par les combats sera relevée en priorité et repositionnée en arrière pour reconstituer son potentiel.A l'opposé, les DI allemandes restent spécialisées • 81 Divisions d’Infanterie sont « d’Assaut ». • Sur le plan tactique, celles-ci sont conçues pour les actions offensives et agissent sans relève en tenant le terrain jusqu’à épuisement. • Le reste des DI sont des Divisions d’Infanterie de Position organisées pour le combat défensif. • Les 3 régiments sont accolés sur un front de 3 à 5 km avec chacun 1 bataillon en première ligne, 1 bataillon en soutien avec l’artillerie, soit une profondeur de 1 km. Le dernier bataillon est au repos sur la ligne arrière à plusieurs km. • Les appuis mitrailleuses et artillerie sont puissants.Le 216° RAC retrouve la 63° DIArgonneC'est en pleine forêt d'Argonne que se positionne au sein de sa division le 216° RAC entre Clermont l'Argonne et Four-de-Paris.La zone est relativement calme.En mars, les artilleurs aménagent les positions : • au profit des batteries des 216° RAC • et aussi pour l'artillerie lourde si celle-ci renforce la 63° DI.Remarque ; • Le 21 mars, suite à l'attaque majeure allemande dans La Somme, en direction de la mer, le front de l'Argonne est allégé, la 25° DI à droite de la 63° DI quitte le secteur.Le dispositif d'artillerie doit s'adapter.Le I° Groupe soutient directement le 216° RI et le 305° RI : • le 7 avril, appui un coup de main du 216° RI • le 15 avril, nouveau appui à un coup de main, celui du 305° RI • En juin, les artilleurs voient arriver des officiers américains pour se former. • Le régiment passe au repos le 21 juin au sud de Sainte Ménéhould. • Le I° Groupe est mis en alerte le 24 juin et rejoint une position à 2km nord de la ville. La logistique apporte 4000 obus par batterieLe 4 juillet, le 216° RAC se positionne à Moiremont pour anticiper l'attaque majeure allemande en direction de la MarneLe I° Groupe retrouve un ancien secteur. • Le 14 juillet, les positions sont sommairement aménagées. A 23h30, toute l'artillerie française du secteur tire sur les allemands qui a minuit attaque en Champagne plus à l'ouest. • Le 216° RAC bascule ses batteries vers l'ouest, seul le 15 juillet le I° Groupe reste en place. • Le 16 juillet, à 0h, c'est à son tour de quitter la zone.Le 16 juillet soir, tout le régiment est prêt à faire mouvement pour la seconde bataille de la MarneRemarques :Le mouvement va se faire en camions et en train. • Pour les artilleurs, dans chaque camion, la norme est de charger soit un canon avec son caisson, soit 3 chevaux. • C'est la première fois, que le 216° RAC embarque de cette façon. Les RAC hippomobile se déplace généralement à l'allure du cheval voire par train pour les trajets longs. • Elle montre la très grande capacité de l'Armée Française à maîtriser les mouvements logistiques et à basculer rapidement ses divisions d'un front à un autre.LA SECONDE BATAILLE DE LA MARNERemarques • Depuis le début de l’année 1918, toutes les offensives allemandes ont été arrêtées de justesse. • Fin mai, les forces allemandes sont sur la Marne à Château-Thierry. Elles forment une poche dans le dispositif français.Les saillants français de Compiègne et Reims sont solides et tiennent.L’attaque majeure et décisive est planifiée par Ludendoff. Elle débute le15 juillet en Champagne.Il s’agit de déborder largement par l’est les défenses de Paris. • Couvert face à l’ouest de la forêt de Villers-Cotterêts à Château-Thierry, le premier objectif des DI allemandes est d’atteindre Epernay par une manœuvre en tenaille de part et d’autre de la Montagne de Reims en profitant de la posture favorable crée par la poche de Château-Thierry • Pour cela, 60 divisions allemandes sont prévues.Le Général Foch, bien renseigné, anticipe le choc massif.Il planifie • 44 divisions pour encaisser l’attaque en appliquant le principe de la défense dans la profondeur, • surtout, pour contre attaquer, il concentre au sud de Soissons, 14 divisions d’Infanterie et 3 divisions de cavalerie, elles bénéficieront du renfort des divisions positionnées initialement en posture défensive.- Au nord, effort principal, la X° Armée Française du Général Mangin- Au sud, la VI° Armée française du Général Degoutte entre la vallée de l'Ourcq et la MarneDès le 15 juillet, la Marne est franchie par l’armée allemande (Général Von Boëhm qui commande la VII° Armée) et une tête de pont au sud de Dormans se constitue et va s’étendre jusqu’au 17 juillet en direction d’Epernay.
Le front de Reims tient et bloque l'attaque allemande.Le sort de la guerre va se jouer au sud de Soissons.La contre-attaque française : • prévue d’ouest vers l’est, se prépare discrètement et partira des lisières de Villers-Cotterêts le 18 juillet sans préparation préalable d’artillerie pour garantir la totale surprise: • pulvérise les divisions allemandes de couverture au sud de Soissons. C'est un succès militaire, les réserves allemandes sont dans l'incapacité de retourner la situation.L'attaque victorieuse de la 63° DI au sein de la VI° Armée
Le 216° RAC, par Châlons sur Marne (Châlons en Champagne), la Ferté sous Jouarre, Meaux débarquement dans la région de Betz, à 20 km au nord de cette ville. • Le 18 juillet à 21h, ordre de progresser pour s'installer sur les positions de batteries, fraîchement tenues par le 1° échelon d'attaque qui progresse rapidement vers l'est. Le I° Groupe s'installe dans les champs de blé au nord ouest de Dammard, puis à 14h, nouveau bond en avant pour se déployer à 400m au sud-est de Monnes. • Le 216° RAC appuie la 161° DI, tirs qui se poursuivent jusqu'au 20 juillet matin. Le I° groupe subit une attaque aérienne vers 20h. • Le 20 juillet, la 63° DI qui vient de conquérir le bois de Latilly récupère son 216° RAC pour appuyer sa progression vers l'est, les 2 villages de la Croix et de Latilly sont conquis sous la pluie. • Le 21 juillet, la dynamique de l'offensive se poursuit, le I° Groupe se positionne à 10h à l'est de Latilly. Cette journée est marquée par les tirs de l'artillerie lourde française sur le I° Groupe. Cette méprise va durer de 14h à 17h. Le commandant Delerot de cette unité est grièvement blessé, 3 servants sont tués et une dizaine sont blessés. L'infanterie divisionnaire continue sa progression. L'ennemi tente de résister car il lui faut éviter l'encerclement et surtout sortir un maximum de forces trop engagées au sud. • Le 22 juillet, le 216° RAC est pleinement sollicité au profit de l'infanterie. • Le 23 juillet , l'appui continue car les mitrailleuses allemandes bloquent les fantassins. A 13h le I° Goupe se porte à 600m au sud ouest de Grisolles avec mise en batteries à 17h. La nuit, les batteries tirent pour masquer la mise en place des nombreux tanks dans les bois voisins. • Le 24 juillet, Le 216° RAC appuie l'attaque en direction de la côte de 141 et la Poterie. Les allemands s'accrochent sur les positions. Le 216° RAC exécute des tris de harcèlement sur les routes de Fère en Tardenois pour perturber les convois allemands. A 22h, le I° Groupe rejoint Coincy et se trouve mêler à l'infanterie qui combat à l'est du village. Il doit faire demi-tour sous la mitraille et les obus. Il perd des hommes. Le I° groupe se rétablit, puis reçoit à nouveau l'ordre de traverser le village pour se mettre en position. Nouvelles pertes. • Le 25, à 6h, il est au bois de la Tournelle dans une carrière. Il subit 3 bombardements à 10h, 13h, 18h. A 22h, les batteries se mettent en position à l'ouest de Brécy. Au cours de cette journée le I° Groupe perd 15 hommes et 80 chevaux. La côte 141 tombe entre les mains de l'infanterie qui reprend sa progression permettant à l'ensemble du 216° RAC de se déployer complètement.
Remarques tactiques • En combat offensif, les Régiments d'Artillerie de Campagne Hippomobile, canons de 75 mm s'installent au plus tôt sur les positions conquises afin de continuer à tirer sur l'infanterie ennemie qui se replie et qui ne peut, ainsi, échapper à leurs feux destructeurs. • C'est la combinaison chars en tête (artillerie d'assaut), infanterie derrière, feux destructeurs des 75 qui permet de bousculer en permanence les allemands, incapables de se rétablir et qui doivent sacrifier leurs compagnies de mitrailleuses pour tenter de tenir temporairement une position favorable.Remarques générales. • Le 25 juillet, le Général Foch vient de gagner la seconde bataille de la Marne et reprend aux allemands l'initiative stratégique. Il ne lâchera plus son adversaire jusqu'à l'armistice. • Les allemands vont engagés contre la X° Armée et la VI° Armée toutes leurs divisions de réserve disponibles qui vont se briser les unes après les autres contre les alliés. • En outre, les embouteillages des colonnes ennemies à l'est de Soissons et à la Fère en Tardenois, harcelées par l'artillerie française risquent de conduire à un désastre militaire allemand en bloquant leurs unités engagées plus au sud..C'est pourquoi, le 26 juillet Von Boëhm lâche la Marne pour sauver son armée, le reflux allemand ne s'arrêtera plus jusqu'à l'armistice. • Pour le 216° RAC, cette journée semble calme comme celle du 27 juillet. • Le 27 juillet à 23 h, face à la retraite allemande, le 216° RAC prend la direction de la Fère en Tardenois. • Le 28 juillet, à 4h le I° Groupe est à Brécy, de nombreux cadavres allemands jonchent les abris construits à la hâte avec les matériaux récupérés dans les villages. A 11h, il est au sud de Chantraine rejoint par le reste du régiment. La mission du 216° RAC est d'appuyer la progression de l'infanterie qui pivote maintenant vers le nord en direction de Saponay, village à l'ouest de le Fère en Tardenois. Des détachements allemands sont repérés par les observateurs d'artillerie et une colonne est disloquée. L'artillerie allemande tente de couvrir la retraite et les avions ennemis bombardent les routes. • Le 29 juillet, l'infanterie franchit l'Ourcq et s'approche de Saponay qui est un verrou défensif allemand à tenir pour tenter de sauver les troupes encore engagées plus à l'est. • Les jours suivants, sur leurs positions, les batteries du 216° RAC poursuivent les appuis et les tirs de harcèlement et de destruction sur les positions ennemies repérées. • Le 1 août, à 4h, l'attaque sur Saponay reprend. • Le 2 août, toute la ligne défensive allemande au nord de l'Ourcq s'écroule. • Le 3 août, c'est la retraite générale allemande vers la Vesle, petite rivière entre Reims et Soissons à 20 km plus au nord. • Le 4 août, le 216° RAC se retire du front et se rassemble à 22 h au village de la Poterie.Remarques : • En 18 jours, le 216° RAC en action offensive a progressé de 25 km • La 63° DI est très éprouvée par les derniers combats avec de nombreux blessés. • Le 4 août, prise de la décision politique et militaire concernant la formation de la 1° Division Polonaise à partir du commandant et des détachements de la 63° Division Infanterie. • Son premier chef fut le général Joseph Ecochard, remplacé par le général Jean Vidalon, avec comme adjoint le colonel Jasieński. Le 4 octobre, le général polonais Józef Haller prend le commandement. • Le 6 août, officiellement, la 63° DI est dissoute avec ses 3 RI. • Le 216° RAC est rattaché à la 1° Division Polonaise en formation au Camp de Mailly.Remarques concernant la création de l'Armée Polonaise • Le 4 juin 1917, une armée polonaise est officiellement créée en France. • Avant la Grande Guerre, la Pologne n'existe pas comme état. Il s'agit de doter la Pologne des moyens régaliens d'assurer sa prochaine souveraineté. • En janvier 1918, le 1° Régiment de Chasseurs Polonais, tout nouveau régiment, s'organise à partir des volontaires venus des Etats-Unis, et l'enrôlement de 1 500 prisonniers de guerre allemands d'origine polonaise. Les chasseurs portent des uniformes de couleur bleu horizon, ce qui leur vaut d'être appelés "l'Armée Bleue". • Le 27 février 1918, le 1° Régiment de Chasseurs Polonais est venu s'installer dans le Camp de Mailly dans l'Aube, où il est passé en revue par le général FRANCHET D'ESPEREY avant d'être affecté à la 163° DI. • Le 22 juin 1918, le président de la République, Raymond Poincaré, remet leurs drapeaux nationaux aux unités polonaises au Camp de Mailly. • L'afflux de nouveaux volontaires, permet de former les 1° et 2° Divisions d'Infanterie Polonaises en France.Le 216° RAC au sein de la 1° Division Polonaise • Le 8 août, le 216° RAC est au repos à Romilly sur Seine • Le 9, il reprend son mouvement vers Sézanne puis se dirige vers Fère Champenois où il arrive le 11 août. Les permissions sont reprises. • Le 14 août, transport par voies ferrées en direction de Rambervillers dans les Vosges pour se déployer dans la région de Baccarat. • Le 18 août, il est détaché à la 37° Division Américaine. Le secteur est calme, les américains effectuent « l' apprentissage » du front. Les batteries du 216° RAC restent muettes pour ne pas dévoiler leurs positions. • Quelques coups de mains sont effectués. • Le 15 septembre, la 37° DI US quitte le secteur. • Le 216° RAC, se repositionne. Le I° Groupe est à Reheley MervillerFin septembre, les premiers artilleurs du I° Groupe Polonais « shapska » arrivent. Leurs 3 batteries se répartissent, chacune avec un Groupe du 216° RAC • Ce séjour dans la région de Baccarat dure jusqu'au 12 octobre. • Le 15 octobre, le 216° RAC est dans la région de Rambervillers • Le 26 octobre, retour sur le front, le I° groupe reste en réserve près de Raon et l'instruction de fait avec le I° Groupe Polonais.La préparation de la grande offensive en LorraineUne attaque massive en Lorraine est planifiée par le Maréchal Foch pour le 14 novembre en cas d'échec des négociations pour l'armistice.Elle a pour but de faire capituler l'armée allemande en rase campagne • Le 4 novembre, le 216° RAC se prépare à faire mouvement pour participer à la prochaine grande bataille de LorraineL'armistice et la démobilisationRemarques • Le 11 novembre 1918, le jour-même de l'armistice, l'indépendance de la Pologne est proclamée avec la demande de « rapatrier » l'Armée Polonaise de France en Pologne. • Le 11 novembre, la radio annonce l'armistice, les démonstrations de joie se poursuivent jusqu'au 12 novembre.Du 11 au 18 novembre, le 216° RAC se rapproche de Lunéville.Le 21 novembre, le I° Groupe s'installe à Bayon,Virecourt, Borville (10 km au nord de Charmes). Il y reste jusqu'au 1° janvierA compter de décembre, les permissions sont de 20 jours. Les fêtes de fin d'année sont organisées.ANNEE 1919A compter du 28 janvier, commencent les opérations de démobilisation • Les artilleurs, les plus anciens rejoignent les I° et II° Groupes, les plus jeunes le III° Groupe • Le 8 février, le Général Vidalon, ex-commandant la 1° DI Polonaise vient saluer une dernière fois, le 218° RAC et son chef de corps le Lieutenant Colonel Chavelet. • Le 9 février, les I° et II° Groupe rejoignent Joigny. Le III° Groupe est affecté au 16° RAC.Paul Delannoy, le réserviste est vraisemblablement resté affecté au I° Groupe.Paul Delannoy est démobilisé le 26 juillet 1919 sur le plan administratif par le 27° RAC et se retire à Wailly-Beaucamp. • Sur le plan administratif, le 216° RAC est officiellement dissous le 1° août 1919
Remarques • Au cours de la Grande Guerre, 103 personnels du 216° RAC ont perdu la vie. • Le 216° RAC, régiment formé initialement de réservistes, a eu une conduite exemplaire. • Il est injuste que cette unité n'ait pas disposé officiellement de son propre Etendard (équivalent du Drapeau pour l'Infanterie) qui symbolise les épreuves endurées et le sacrifice de ses personnels. Sur celui-ci, auraient figuré Verdun 1916 1917, La Marne 1918. • Toutefois, las de la guerre qui a trop duré, la priorité de tous les réservistes est de rejoindre au plus vite la normalité de vie civile. • Le 216° Régiment d'Artillerie Lourde Motorisé (216 RALD) en 1939 va reprendre les traditions et s'identifier aux anciens du 216° RAC.LE RESERVISTE ET SA VIE CIVILEPaul Delannoy est affecté comme réserviste au 27° RAC.Il se marie le 22 septembre 1919 à Berck sur Mer avec Zoé Marthe Titrant, née le 7 janvier 1890 à Acheux en Amiènois dans la Somme.Il est muté ensuite le 1° janvier 1924 au 62° RA, puis au 41° RA le 15 avril 1926En 1924, il habite à Rang du Fliers dans le Pas de Calais« Paul » Delannoy à 46 ans, décède à Rang du Fliers le 8 mai 1939.Son épouse Zoé Marthe Titrant est décédée à 55 ans, le 11 décembre 1945 à Vertou en Loire AtlantiqueBIBLIOGRAPHIEArchives numérisées du département du Pas de Calais : • Recensement Saint-Omer, arrondissement de Montreuil sur mer, • Classe 1909, livre 9, fiche matricule 3021Livre numérisé : Historique des faits auxquels a pris part le Régiment d'Artillerie de la 63° Divisionnaire • Le 216° Régiments d'Artillerie (1914-1918) • Presse régimentaire du 16° RAC • Historique du 216° Régiment d'artillerie, Source : Gallica, transcription intégrale, Sylvie Candau, 2014JMO de la 63° DI et de l'Artillerie Divisionnaire AD63Le JMO du 216° RAC a disparu.
REDACTEUR DU DOCUMENTRédigé par le Général de Brigade Macquet Gérard en 2° section des Officiers Généraux, ce document, volontairement non romancé pour rester le plus proche possible de la vérité historique, est sous sa forme actuelle un document de travail qui a vocation à être: • complété au fur et à mesure des informations reçues, • enrichi de photos et de cartes, • adapté aux différents supports de diffusion informatisés ou non.Les remarques, exprimées régulièrement le long des paragraphes, apportent un éclairage complémentaire et surtout personnel au rédacteur.
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