• Né le 9 janvier 1706
  • Décédé le 3 avril 1765,à l'âge de 59 ans
  • Vernisseur (Maître)
3 médias disponibles 3 médias disponibles

 Parents

 Union(s) et enfant(s)

 Fratrie

(afficher)

 Événements


 Notes

Notes individuelles

Biographie
Source Auguste Jal (1795-1873)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5441746s/f860.image.r=martin.hl

Voltaire, dans "les Tu et les Vous", épître adressée , dit-on, à Mme de Gouvernet, dit :
" et ces Cabinets où Martin
A surpassé l'art de la Chine."

Il dit ailleurs :
"Et tandis que Damis, courant de belle en belle
Sous des lambris dorés, et vernis par Martin..."
(Premier discours de l’inégalité des conditions.)

Les éditeurs des poésies de Voltaire, pour faire comprendre les passages où se trouve le nom de Martin, ont mis en note ces deux mots qui n'éclaircissent pas beaucoup le texte : "Fameux vernisseur". Rien n'est plus naïf. Martin était vernisseur, puisqu'il vernissait des meubles; il était fameux, puisque Voltaire le citait. Son logis était situé sur le territoire de Ste-Marguerite; c'était celui d'un tailleur d'habits, Etienne Martin, qui avait épousé Claude Glau. Claude Glau mit au monde un garçon, le 9 janvier 1700, et, le lendemain, Etienne Martin fit baptiser cet enfant, qui fut nommé Robert, par "Robert Hérion, tailleur d'habits". L'acte du baptême de Robert Martin est affecté d'une faute que d'autres actes m'ont permis de rectifier; la femme d'Etienne Martin y est nommée Claude Rio, au lieu de Glau. Une mauvaise prononciation avait trompé le vicaire. — Pourquoi Robert Martin ne prit-il point l'état de son père?. Il avait du génie à sa manière: inventer des coupes nouvelles pour les habits n'était pas son fait. Il voulait se faire un nom, Bien des fils d'artisans étaient devenus illustres par les lettres et les arts (...) Il chercha et trouva enfin ce qui devait le distinguer et lui assurer une certaine fortune avec une grande renommée. La Chine et le Japon avaient envoyé à l'Europe de leurs laques, — celles qui, au dix-septième siècle, étaient venues en Angleterre, en Hollande et en France ;
Ces produits brillants et solides d'une industrie particulière aux peuples de « l'extrême Orient », comme on dit aujourd'hui, avaient été reçus avec un enthousiasme qui dut faire trembler les ébénistes travaillant pour la cour et pour toute la seigneurie française. Comment lutter avec le Japon et la Chine? Robert Martin se sentit assez fort pour essayer de vaincre Chinois et Japonais ; il se replia sur lui-même, s'enferma dans un laboratoire, se fit un peu chimiste, décomposa les vernis français et les laques, et, si le résultat de ses efforts ne fut pas une chose tout à fait comparable à ce qu'on admirait venant de l'Orient, ce fut une composition à laquelle aucun des vernis connus en Europe ne se pouvait comparer. Le vernis Martin, quand il se montra, reçut un accueil qui classa tout de suite son auteur parmi les inventeurs heureux. De proche en proche, d'ébénistes à carrossiers, le nouveau produit fut bien vite aux mains de tous ceux qui avaient intérêt a l'employer; le succès fut rapide, général, incontesté. La cour le connut aussitôt que la ville, et bientôt Martin eut le brevet de «Vernisseur du Roy». Ce brevet devait être une fortune. Qui, à Versailles et a Paris, aurait voulu avoir un carrosse , un clavecin , un ameublement, un cabinet du meilleur ébéniste, recouvert d'un vernis autre que celui de Martin ?

Les choses allaient à merveille, l'argent affluait chez Robert Martin, et Robert Martin était jeune. Il avait vingt-six ans; c'était l'âge où il pouvait penser à un bon établissement; il y pensa, et, le 7 nov. 1733, « Robert Martin, vernisseur du Roy..., fils de feu Etienne Martin, bourgeois de Paris » et de Claude Glau, demeurant faubourg St-Martin », conduisit à l'autel de St-Laurent « demoiselle Marie Jeanne Geneviève Papillon, fille de défunt Etienne Papillon, marchand libraire, et de Marie Marguerite Rivet, demeurant faubourg St-Denis, en présence de la mère du marié, de «Guillaume, Julien et Etienne Martin, frères de Robert, de Jean-Claude Faulconnet de Vildé, écuyer, conseiller expéditionnaire en cour de Rome et échevin de la ville de Paris, tuteur de l'épouse, de Marie Geneviève Rivet, veuve de M. Lenoble, officier de S.A. Monseigneur le Prince, sa tante, de Madeleine Debret, femme de Jean-François Guenon, conseiller du Roi, contrôleur des rentes de l'hôtel de ville, et menuisier ordinaire du Cabinet du Roi, son oncle, demeurant rue du faubourg St-Denis. L’acte présente la singularité d’un ébéniste du Cabinet du Roi, titulaire de deux charges, une de Contrôleur des rentes, l'autre de Conseiller,du Roi, cet acte où figurent des ébénistes à côté des vernisseurs du Rot, fait comprendre comment fut préparé le mariage de Martin ; des relations de métiers en firent l'affaire. — Robert Martin eut de son mariage trois fils ; André-Gemain, Jean-Alexandre et Antoine-Nicolas.

Robert Martin mourut le 3 avril 1765, âgé de cinquante-neuf ans. Il fut pris dans la grande rue du faubourg St-Denis, et mené en convoi par quarante prêtres — ce qui suppose qu'il était riche — à l'église de St-Laurent, dans la cave de laquelle il fut inhumé, en présence d'André Germain Martin, son fils, et d’Etienne Simon Martin, son frère. L'acte mortuaire dit Robert Martin « peintre vernisseur du Roy » ; c'est le seul qui à la qualité de « vernisseur » ajoute celle de « peintre ».

 Sources

  Photos & documents

{{ media.title }}

{{ mediasCtrl.getTitle(media, true) }}
{{ media.date_translated }}

 Aperçu de l'arbre

   
sosa Etienne Martin sosa Claude Glau
||



|
Robert Martin 1706-1765