Message d'information du propriétaire de l'arbre

close

 

 

 

 


Pierre Joseph Marie BOURHIS
Pierre Joseph Marie BOURHIS
  • Né le 7 avril 1890 (lundi) - Prat Youen - Plogonnec, 29169, Finistère, Bretagne, France
  • Décédé le 14 avril 1977 (jeudi) - Plogonnec, 29169, Finistère, Bretagne, France,,à l'âge de 87 ans
  • Cultivateur à Prat Youen en Plogonnec
5 médias disponibles 5 médias disponibles

 Parents

portrait
  • Cultivateur à Prat Youen en Plogonnec
  •  

     Union(s)

     Fratrie

     Notes

    Notes individuelles

     1 - BOURHIS Pierre Joseph Marie (1890-1977)

    BOURHIS Pierre Joseph Marie est né le 7 avril 1890 à Plogonnec (Prat Youen), aîné dans une fratrie (*) de 3 enfants, fils de Yves Alexandre, cultivateur, âgé de 39 ans et de Marie Renée COADOU, ménagère , âgée de 28 ans. Il se marie à Plogonnec le 27 juillet 1919 avec Philomène Amélie Marie COSMAO (cultivatrice, née le 26 février 1892 à Plogonnec, fille de Jean Louis et de Marie Anne LE GRAND) le couple aura au moins trois enfants nés à Plogonnec.Cultivateur domicilié à Plogonnec, au conseil de révision, sa fiche matricule n° 898 au recrutement de Quimper le dépeint : les cheveux châtains, les yeux marron verdâtre, le visage long, il mesure 1 m 65, son niveau son degréd'instruction général est de niveau de fin d etudes primaires.Au Service militaire, Pierre est incorporé au 116e Régiment d'infanterie à Vannes le 10 octobre 1911, il est nommé caporal le 20 octobre 1912 . Certificat de bonne conduite accordé.

     2 - Pierre 24 ans est mobilisé le 3 août 1914 au 116ème RI

    Page1_18.jpg116èmeRégiment d’infanterie(Vannes)

    ...............Quand la guerre commence en août 1914, Pierre Joseph Marie BOURHIS est âgé de 24 ans. Il est mobilisé dès le 3 août 1914 au 116ème Régiment d'infanterie dont le dépôt se trouve à la caserne La Bourdonnaye à Vannes. Le régiment appartient à la 43ème brigade d'infanterie avec le 62ème R.I. de Lorient ( 22ème division - 11ème corps d'armée )

    .Il reçoit son équipement de soldat d'un poids de 8,3 kg: un panta-lon et un képi (modèle 1884) rouge-garance, une capote modèle 1877, gris de fer bleuté fermée par deux rangs de boutons, un pan-talon enserré aux mollets par des guêtres en cuir, des brodequins en cuir à semelles cloutées. Au ceinturon il porte trois cartou-chières et la baïonnette dans son fourreau. Un havresac et une musette complètent l’équipement. Avec son fusil, Jean Louis PHILIPPE porte 12,7 kg.

    . .................."MOBILISATION

    Le 7 août 1914, au soir, le régiment embarque en gare de Vannes, direction la frontière de l’Est. Il débarque le 9 à Grand-Pré (Ardennes), et cantonne, le 9 et le 10, à Autruche et Authe

    .. ..................Extrait du carnet de Jean-Marie Rio Caporal au, 116ème.

    « Le transport s'est effectué par chemin de fer, bataillon par bataillon. Les trains se suivant à quatre heures d'intervalle. Sur tout le parcours de Vannes à Grand-Pré, le 116e a été salué par les populations réunies dans un même sentiment patriotique. » Dimanche 8 août. « Il fait une chaleur étouffante, la marche est très pénible, écrit Jean-Marie Rio. Quelques soldats récriminent déjà contre les officiers ! Une femme nous offre de l'eau additionnée d'alcool. À Autruche, nous nous déséquipons, nous lavons, brossons nos effets, nettoyons nos armes et cuirs. Une heure après notre arrivée, nous sommes frais et dispos. »

    le 116e Régiment d'Infanterie Cantonne aux abords du petit village d'AUTRUCHE . Durant la dizaine de jours suivants, il allait se diriger vers la frontière belge suivant les étapes suivantes rapportées par son HISTORIQUE :

    "Le 11 Août, il se porte sur la BERLIERE, où il stationne le 12 et le 13, en prenant un dispositif d'avant-postes. La concentration du XIe Corps étant terminée, la marche en avant commence le 14 Août. Le 116e cantonne ce jour-là à la ferme de LABONNE-MALADE et à YONCQ ; le 15, à THELONNE et CHAUMONT-ST QUENTIN ; le 16 à MAIRY; les 17, 18, 19 à POURU-ST REMY. Le 20, un bataillon se porte sur ESCOMBRES.

    Le 21, à 1h45, le régiment reçoit l'ordre de stationner en cantonnement d'alerte avant le jour et de prendre des mesures pour assurer le secret des opérations. Il se met en route à 10h50 et, après une marche pénible, bivouaque dans les bois à 4 kilomètres au sud de BERTRIX (Belgique)."

    . ..................Le "CARNET" du soldat J-M RIO, à qui est dévolue la fonction de "Caporal d'ordinaire", nous en apprend beaucoup plus sur ces différentes étapes et les difficiles conditions vécues par les soldats les derniers jours précédents leur baptême du feu. En voici un court résumé :

    Mardi 11 : Départ d'AUTRUCHE au lever du jour en direction de LA BERLIERE. "...Les gens du village, les yeux pleins de larmes, assistent à notre départ ; c'est que, pendant leur court séjour au milieu d'eux, les soldats Bretons ont su s'attirer des sympathie de la population...""....La marche est moins pénible que celle du 9. Cependant la poussière nous incommode beaucoup ; à notre passage dans les lieux habités les gens nous présentent des seaux contenant de l'eau additionnée de vin rouge, de café ; certains nous donnent même de la bière, de la liqueur. Une femme nous apporte des oeufs dans une corbeille....."".... A 500 mêtres de La BERLIERE, il y a une sorte d'alerte : le commandant fait détacher une patrouille sur la droite du village que l'on fouille. A gauche, une section va occuper une position plus forte. Une émotion très vive s'empare de nous ; allons-nous voir l'ennemi ....Ce n'est qu'une alerte ; la patrouille est rappelée et ne signale aucun danger..." ".... J'ai aussi le pourquoi de l'alerte de tout à l'heure. Les habitants ont averti notre pointe que pendant la nuit 500 cavaliers prussiens ont traversé le village à toute allure ... faux bruit sans doute ! ..."

    Mercredi 12 et Jeudi 13 : Cantonnement à LA BERLIERE . Les sections vont à l'exercice à proximité du village. De temps à autre un "aéroplane" est signalé. "... Une croix noire, placée sous chaque aile, c'est un allemand ; un disque tricolore : c'est un français...".

    Vendredi 14 : Départ vers 10h00 de LA BERLIERE pour YONCQ en passant par le village de LA BESACE. "... La marche est des plus agréables et se fait sans fatigue...". A YONCQ, des soldats du 17e Corps les rejoignent et demeurent le temps de partager un repas en commun - La section de J-M RIO se voit attribuer pour la nuit une grange , mais une partie des soldats, dont lui-même, dort en plein air dans un jardin voisin.

    Samedi 15 : "... C'est la mi-Aout. Les cloches du village sonnent à toute volée appelant les paroissiens et les soldats au divin office.Mes préoccupations de caporal d'ordinaire m'empêchent d'y assister, cependant ce matin-là j'ai une pensée pour mes soeurs Anne-Marie et Marie dont en ce jour on célèbre la fête...". L'ordre de départ de YONCQ pour THELONNE est "brusquement" donné vers 16h00 . Une pluie diluvienne, que double un orage, s'abat pendant près de 2 heures sur la troupe en marche dès au sortir de YONCQ . Après une accalmie, la traversée du village de RANCOURT se fait sous une forte pluie. "...La nuit arrive ajoutant à notre infortune la difficulté de la marche qui ne se fait plus que par saccades. C'est trempé jusqu'aux os, couvert de boue, les pieds brûlants, que nous arrivons au village de THELONNE..." "...Il est au moins minuit quand nous pouvons goûter un peu de repos étendus sur une maigre botte de paille..."

    Dimanche 16 : "... Il est 5 heures: debout. Dehors mes camarades font des feux pour sècher leurs capotes et leur linge de corps. J'en fait autant tout en avalant un quart de jus bien chaud à la santé des Boches (Allemands). Il fait bien froid ce matin, enfin il ne pleut pas, estimons-nous heureux..." - A 16h00, l'ordre est donné pour un départ à 17h00 - C'est à ce moment que JM RIO nous apporte ce triste témoignage "....l'un de nos camarades est subitement frappé de congestion et tombe sous nos yeux. Vite on lui enlève ses équipements, sa capote ; on avertit le major ; sans se presser celui-ci arrive quelques minutes avant le départ. En voyant le corps déjà glacé de mon camarade, ses doigts crispés, sa poitrine se gonflant à éclater, il hoche la tête, dit quelques mots au commandant et au capitaine qui sont présents, ils font transporter le corps sur une charette comme un chien. Ce spectacle m'attriste profondement ; je me vois moi aussi étendu, mourant, sur le champ de bataille et abandonné de tous... C'est l'esprit rempli de sombres pensées que je quitte THELONNE..." Le régiment atteint les rives de la Meuse et aperçoit au loin la ville de SEDAN. La route longe la ligne de chemin de fer . Dans les villages traversés, il ne reste plus aucun ravitaillement, les troupes les ayant précédées ayant tout pris. Le 116e RI traverse la Meuse et fait halte . La nuit tombe, un second pont et c'est l'arrivée au village de DONZY - Le régiment doit faire demi-tour car il s'est trompé de route et finalement se perd dans la nuit noire. Une nouvelle pause, un nouveau départ vers 22h30 et ce n'est qu'à minuit, avoir avoir dû laisser passer le 35e Régiment d'Artillerie que les soldats arrivent au village de MAIRY.

    255137167_4596066307144813_4502854985894150996_n_1.jpg

    Lundi 17 : "... Au point du jour nous nous remettons en marche encore bien fatigués de la veille ; nos sacs pèsent lourd sur nos épaules, notre estomac est creux et notre musette est vide. On nous distribue à la hâte du pain : c'est à peine (il est douloureux de le dire) si les officiers nous permettent d'acheter du chocolat de conserves dans les villages (Brevilly) que nous traversons..." Arrivée à 8h00 à POURU-ST-REMY. Aucun cantonnement n'étant possible au village, occupé par de la cavalerie, les soldats, exténués de fatigue, doivent poursuivre leur chemin avant de faire halte à nouveau, puis demi-tour et enfin s'installer en cantonnement face à un grand bois (la forêt d'Argonne), le dos tourné au village. Des patrouilles fouillent le bois tandis que JM RIO doit vaquer à ses contraignantes fonctions d'ordinaires contre lesquelles il commence à maugréer.Mardi 18 : POURU-ST REMY - Vers 16h00, l'arrivée d'un premier prisonnier (un uhlan capturé le matin même au cours d'une patrouille) provoque un attroupement devant la mairie.

    Mercredi 19 : POURU-ST-REMY - Vers 17h00, une vive fusillade est déclenchée par le proche passage d'un biplan qui s'avère après coup être un avion Français et non Allemand. Heureusement, il n'est pas touché.

    Jeudi 20 : Aucune note au "CARNET"

    Vendredi 21 : Départ à 9h00 sous une chaleur torride, provoquant l'évanouisement d'un soldat de l'escouade de JM RIO et passage de la frontière "...Bientôt nous atteignons le poste de douaniers, ceux-ci montent la garde baïonnette au canon. Encore quelques centaines de mètres et nous atteignons le poteau frontière et la douane belge. A la vue du drapeau de la brave petite nation un frisson me traverse tout le corps, cela me fait quelque chose de quitter le territoire français..." - Traversées de plusieurs villages (Les Aubiers...) - En dépit d'un violent orage , les soldats , sur ordre, doivent continuer leur marche sous la pluie - Vers 15h00 , c'est enfin la halte et l'organisation du bivouac en Forêt de BERTRIX - "...Nous abattons des branches de châtaigniers, de hêtres et de sapins, nous faisons de grands feux, nous séchons tant bien que mal nos effets, mangeons avec appétit quelques côtelettes. Puis nous construisons à la hâte quelques huttes, les uns s’y couchent, les autres font le cercle autour des feux dont les flammes atteignent la cime des arbres. La pluie a cessé de tomber, cependant je ne puis m’endormir car la nuit est très froide. Ah, si vous me voyiez dans cet état !!! Que la guerre est un fléau terrible ! Je fais de tristes réflexions pendant cette nuit marquée cependant par aucun incident..." - On annonce toutefois qu'une patrouille de chasseurs vient d'être, en partie, faite prisonnière par les Allemands. "L'ennemi ne doit pas être loin de nous " note J-M RIO en dernière phrase en ce soir du 21 Août 1914.

    Sources/ http://vannes1418.canalblog.com/archives/2006/03/08/1477869.html

    . .................. COMBAT DE MAISSIN

    Le 22 août, départ pour Paliseul en direction de Maissin. La 22ème DI forme une seule colonne de marche, l’ordre est d’attaquer l’ennemi partout où on le rencontrera.Le 116èmeprend une formation de combat en avant de la cote 429, à 3 km Sud-ouest de Maissin, et prend contact immédiatement avec l’ennemi qui y est retranché depuis plusieurs jours. Le combat s’engage immédiatement et le régiment séance à la baïonnette à l’assaut des retranchements allemands. La lutte est excessivement dure ; l’artillerie et les mitrailleuses ennemies font des ravages dans nos rangs. Malgré cela, la progression continue, et le 116èmeenlève de haute lutte toutes les positions allemandesAu moment où le régiment s’organise dans Maissin, il apprend que l’ennemi a réussi un mouvement débordant sur la droite de la 22èmeD.I. et reçoit l’ordre de se replier. Maissin est abandonné et le régiment se replie dans la direction de Paliseul.

    Page1_4.jpg

    . ..................Le carnet de Jean-Marie Rio :

    « Une très belle journée s'annonce. Dès 5 h tout le monde est sur pieds. C'est avec entrain que nous nous mettons en marche. Cette fois, nous allons voir les Boches. Il nous reste encore 7 km à faire, c'est beaucoup. Contre eux, nous avons à opposer notre courage et notre volonté renforcés par une entière confiance dans le succès ». Les notes de Louis Vesque, lieutenant commandant la 1re section de la 1re compagnie du 116e (marié à la fille aînée de Maître Philouze, avocat près du tribunal civil de Vannes) : « Je ressens nettement que la bataille est engagée devant nous et je crie à mes hommes dont la plupart me connaissent depuis sept ans : " Les gars, s'il y en a qui n'ont pas fait leur testament parmi vous, maintenant c'est trop tard, car tout à l'heure, ça va barder". Notre objectif est les lisières sud du bois et de la cote 401 puis le clocher de Maissin. » Le témoignage du capitaine Von Goessel, commandant la compagnie des mitrailleurs du 118e allemand : « Il devint clair que nous nous enfoncions désespérément dans un cul-de-sac. C'était au début un sentiment singulier de servir de cible sans pouvoir voir l'adversaire. Bientôt, on s'y habitua. La pensée "sus à l'ennemi !" et le désir d'action canalisait de plus en plus nos sens ». Vers 14 h 30, Jean-Marie Rio note : « On entend très distinctement le crépitement des balles : on dirait de véritables coups de fouet. Puis ce sont des cris terribles de gens que l'on égorge... cela nous glace le sang. On entend nettement le cri de "A la baïonn... ette ». Ce sont les braves soldats du 19e qui chargent ». Pas un mot quand lui-même devra charger. 15 h. Le service de santé s'organise enfin. En 1 h 30, avant d'évacuer, l'ambulance nº3 traite 200 blessés dont six officiers. J.-M. Rio écrit : « Sur la route passent des blessés, les uns à pieds soutenus par les infirmiers, les autres sur des brancards, l'un d'eux sur un cheval dont le cavalier a été tué ». Il avance. « La fusillade est toujours aussi vive. Le corps collé à terre nous n'osons lever la tête. La chaleur est torride. Le sommeil nous gagne. Jamais je n'avais pensé qu'on put dormir sur un champ de bataille ! Nous recevons l'ordre de nous placer comme soutien d'une batterie d'artillerie dont le chef et les hommes sont tués. Derrière un caisson est assis, mort, un artilleur. On dirait une statue de marbre. Un autre a le crâne défoncé par un éclat d'obus, dans la tempe, un trou à y mettre le poing et d'où s'échappe un filet de sang. Le capitaine de la batterie est étendu la face contre terre, à côté d'une pièce. Il tient encore ses jumelles dans la main droite ». Il s'agit de Paul Galloti, 45 ans, qui avait été décoré le 7 janvier 1914 sur la Rabine... Noël Tanguy, jeune prêtre du diocèse de Vannes, agent de liaison auprès du commandant du 35e RAC, a vu tomber son ancien capitaine. Lui mourra le jour de Pâques 1916. « Nous n'avons pas revu de journée aussi terrible dans mon groupe », écrit-il. 16 h 45. Le général Eydoux, commandant du 11e corps d'armée prévient : « Sommes fortement engagés depuis 12 h 30 contre troupes de toutes armes. Je maintiens devant Maissin malgré pertes très sensibles... » Il s'inquiète du retard du 17e corps qui doit couvrir le flanc droit. Sur le terrain, Louis Vesque : « Vers 17 h 30, avant de pénétrer dans le bois de Hautmont, je suis une première fois blessé par une balle au bras droit. J'envoie des patrouilles en avant. De cette lisière, nous apercevons Maissin. À la jumelle, je peux compter la valeur d'une section boche tuée et d'autres cadavres assez clairsemés hors du village. L'ennemi qui tient Maissin se défend avec acharnement. Nous nous disposons à foncer sur le village lorsque le colonel du 116e nous donne comme instruction : "Restez là et fusillez tous les Boches qui évacueront le village par l'Est". Vers 18 h 30, quelques instants après le passage du colonel, je suis blessé une deuxième fois dans une charge à la baïonnette par des Boches chassés du village. Je les vois à 15 m avant de tomber : ils ont le temps de tirer une salve, l'arme à la hanche ». Jean-Marie Rio rejoint, lui, la ferme de Bellevue : « Nous avançons dans un chemin creux. Adossés aux talus qu'ils avaient pris comme abri, gisent ensanglantés plus de vingt cadavres. Une terrible décharge passe au-dessus de ma tête. Nous regagnons le champ d'avoine, jonché de morts, puis nous précipitons vers la ferme. Dans la cour, se trouvent le général de brigade et notre colonel, très calmes ».

    Le 22 août est la journée la plus meurtrière de toute la Grande Guerre avec 27.000 soldats français tombés au champ d'honneur. À Maissin, les deux camps ont perdu 7.900 hommes. Le JMO (Journal des marches et opérations) du 116e mentionne : « 618 tués, blessés ou disparus ». Soit un homme sur cinq hors de combat. Beaucoup sont prisonniers, mais au moins 210 sont morts dont les officiers De Maillard, Pelliet et Castella. Le 118e RI de Quimper a perdu 1.092 officiers et soldats ; le 19e de Brest, 715 hommes.

    https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/22-aout-samedi-sanglant-a-maissin-22-08-2014-10307678.php

    Au matin, la bataille est terminée« Je ne reprends connaissance qu'à la nuit noire. Je m'entoure la tête de mon pansement individuel et n'ai plus qu'une idée : rejoindre mon régiment. Plus un coup de fusil, plus un coup de canon », raconte Louis Vesque. Vers minuit, le général Eydoux et le général Von Spesshardt, l'un craignant d'être débordé, l'autre voyant la progression de l'ennemi, ordonnent le repli. « La nuit arrive et la confusion augmente. Cette journée si bien commencée se termine par une retraite précédée d'une panique », constate Jean-Marie Rio. À 23 h, à Paliseul, il écrit : « Je suis exténué, mes pieds me cuisent, une soif ardente me dévore. Un paysan nous offre sa grange. Quelques instants après nous dormons comme si aucun événement ne nous avait troublés le jour même ». Dimanche 23. Vers 3 h du matin, attaque des Allemands. Dans le brouillard au petit jour, voyant leurs arrières désertés, les soldats du 118e, 62e et 19e tenant encore Maissin se replient. À 10 h 30, la 1re section de la 3e compagnie du 19e RI, sous les ordres du lieutenant Jounet, à bout de munitions, totalement encerclée, est faite prisonnière. La bataille de Maissin est terminée. Louis Vesque s'étonne : « Vers 10 h du matin, alors que je crois que nos troupes ont dépassé Maissin, je suis ramassé, complètement abruti et souffrant atrocement, par des infirmiers boches. Dans la journée, le prêtre de Maissin nous raconte : "Les habitants restés au village sont forcés par les Boches de ramasser les cadavres : ils relèvent quatre Allemands pour un Français, surtout à la sortie Nord où il y a sur les routes de véritables monceaux de cadavres" ». Jean-Marie Rio est réveillé par le bruit des pièces d'artillerie, des caissons qui traversent au galop Paliseul se dirigeant vers la ville de Bouillon. « Nous cherchons les causes de cette retraite précipitée et de l'insuccès de la veille. Il paraît que nous n'avons pas été appuyés à notre droite par le 17e corps qui est arrivé 5 h en retard. Le général aurait été relevé de ses fonctions. Tout le long de la route, nous rencontrons des femmes, des enfants tenant en main des paquets de linge, des hommes tenant par la bride des chevaux attelés à de grandes voitures qui contiennent tout ce que ces pauvres gens ont de plus précieux : leur famille et quelques pièces de leur mobilier. Vers 11 h, à Livre, un train chargé de blessés apparaît sous nos yeux. Ce sont nos pauvres camarades de combat de la veille que l'on évacue sur l'hôpital de Bouillon. Ah, nous avons bien changé depuis quelques heures. Notre pauvre coeur est plein d'angoisse ».

    . ..................LA RETRAITE

    Le 23 août, le régiment se reforme à Bouillon, et l’appel fait ressortir les pertes éprouvées la veille : 618 hommes tués, blessés ou disparus.

    A partir du 24 août, le mouvement de retraite s’accentue : le régiment se porte sur Saint-Aignan. Le 23, il bivouaque au Nord de Chevenges poussant en avant un bataillon qui arrive jusqu’à Iges, d'où ce dernier, violemment attaqué, est obligé de se retirer.Le 26 août, combat de midi à 16 heures, puis repli. Le 27, Malmy est atteint. Vers 15 heures, le régiment repart vers le Nord-est sur Chémery et Bulson. Le 28, reprise de l’offensive. Mais vers la ferme Saint-Quentin, les Allemands gagnent du terrain et l’on se replie vers les bois au Sud-ouest de Chaumont. Le 29, la retraite reprend et l’on bivouaque à Louvergny.

    Screen_Shot_10_26_22_at_04.09_PM.PNG

     3 - Evacué blessé le 9 septembre 1914, par shrapnell à la jambe droite à Semoine (Marne)


    Blessures de guerre http://87dit.canalblog.com/archives/2015/01/22/31362869.html


    . ..................BATAILLE DE LA MARNE

    (Sous les ordres de Foch, chef de la IXèmeArmée)Du 30 août au 7 septembre, la retraite continue par Rilly-aux-Oies, Attigny, Moronvilliers, Mourmelon-le-Petit, Sommesous.Samedi 5 septembre. Journal du 116e : « Continuation de la retraite. On arrive à Sommesous. Organisation défensive au sud est de la localité. » Jean-Marie Rio poursuit son carnet : « Évacuation des blessés et fatigués - acte de discipline de ma part - tranchées - malade - exténué ».

    Dimanche 6. Le matin, l'ordre du général Joffre est proclamé aux soldats : « Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que reculer ». Le 116e doit tenir Lenharrée pour empêcher un contournement à l'Est. Jean-Marie Rio note : « Acte de discipline du lieut-colonel pour un de mes hommes qui prend des pommes dans un arbre - 15 jours de prison - le combat est engagé, le canon tonne, des obus éclatent - oeuf - lapin - nous nous sommes en réserve - les blessés arrivent de la ligne- avant-postes sur la route avec mon escouade - paille - je dors ».

    Le 7 septembre, le régiment occupe la voie ferrée de Sommesous à Fèr Champenoise entre Normée et Lenharrée.Lundi 7. Pour le 116e, les artilleurs vannetais du 35e, les Brestois du 19e et les Lorientais du 62e, le combat reprend dès 5 h. Le JMO du 116e précise : « Les obus pleuvent sur la route. On arrive sans encombre à la maisonnette de la garde-barrière de Norme où se tient le capitaine Senejan, la visière du képi trouée d'une balle ». Jean-Marie Rio témoigne : « Départ pour le feu - bataille acharnée autour de Lenharrée - le 19e demande du renfort - obus 77 marmites - tranchées - tabac- pain- bouillon - le commandant impose le silence ». Un nouvel ordre tombe : « Toute la ligne passera à l'offensive le 8 à 4 h du matin ». En face, le général Von Hausen annonce : « Attaque à la baïonnette le 8 au point du jour, avec toutes les troupes disponibles. »

    Pag10.jpg

    Le 8 septembre, à 3 heures, le combat s’engage. Après quelques heures d’une âpre lutte, le 116ème se retire dans la direction de Montepreux et de Semoine. Dans la nuit, il organise ses positions qu’il occupe pendant la journée du 9 sous un violent bombardement..Mardi 8. « Ordre d'embrocher tous les pantalons rouges. Nous marchons dans la nuit noire. Notre artillerie ouvre un feu épouvantable... À notre gauche, le village de Lenharrée est en flammes. Nous égorgeons les Français dans leurs tranchées. À peine sont-ils tous morts que nous recevons un terrible feu venant d'un retranchement à 50 m en arrière », raconte un soldat allemand. Nouvellement promu sergent, Jean-Marie Rio griffonne ces derniers mots : « 3 h et quelque chose - alerte - debout - canonnade et fusillade - feu - mur écroulé - enfer - retrait de la brigade - cris des Boches - charges à la baïonnette ». Une balle traverse son bras droit. Appliquant l'ordre de Joffre, deux bataillons tiennent jusqu'à être décimés et encerclés. À 5 h 30, la bataille est terminée. Les Allemands rendent les honneurs aux survivants. « Dans cette dure épreuve, j'eus la satisfaction d'entendre un général allemand prononcer ces paroles en passant devant le front des prisonniers, dont un grand nombre était blessé : vous êtes de braves soldats », témoignera Jean-Marie Rio. Il est transféré au camp de Darmstadt. « Vers la gare, à 16 h, on pouvait à peine marcher. Tout était couvert de blessés. Vraiment horrible spectacle... », poursuit le soldat allemand. En deux heures, 195 hommes du 116e sont morts. Presqu'autant qu'à Maissin. Parmi eux : Henri Caubert de Cléry, 21 ans, fils d'un architecte vannetais, les frères Aimé et Louis Echelard, cultivateurs à Mauron.

    Après quelques heures d’une âpre lutte, le 116e se retire dans la direction de Montepreu et de Semoine. Dans la nuit, il organise ses positions qu’il occupe pendant la journée du 9 sous un violent bombardement. Pierre est évacué ce jour là, blessé par shrapnel ( des petits fragments projetés par une explosion,) à la jambe droite à Semoine. Il est proposé pour un changement d’arme : artillerie, pour légère impotence fonctionnelle de la jambe droite du 20 octobre 1915,

     4 - Passé au 35e régiment d'artillerie de Vannes le 13 novembre 1915

    Le 35e Régiment d'Artillerie, constituant l'artillerie de la 22e Division (IIème Corps d'Armée), Le régiment, qui a pour devise "Mourir en chantant", fut mobilisé à Vannes du 2 au 7 août 1914, Il à l’époque composé de trois groupes de trois batteries : "Une batterie regroupait quatre pièces d’artilleries, des canons de 75 millimètres, soit 36 canons au total pour tout le régiment". Le célèbre canon de 75 est jugé excellent mais à un défaut notamment par rapport au 77 Allemand, sa portée est plus courte, soit 5.5 km. Cela explique les nombreux duels au corps à corps qu'ont du subir les artilleurs Français durant la grande guerre

    Pierre rejoint le 35ème RAC dans le secteur de Tahure ou le régiment séjourne jusqu’au mois de mars 1916, travaillant à l’organisation et au renforcement du secteur, assurant par des barrages sûrs et rapides la sécurité des lignes d’infanterie. Ce deuxième hiver de la guerre passé de nouveau dans un pays triste et aride, presque sans eau, avec des difficultés de ravitaillement considérables, demande au régiment un nouvel effort de constance et de volonté. il est muté le 1 mars 1916 au 86ème RAL

    Page1_4.jpg

     5 - Il est alors muté au 86e régiment d'artillerie lourde de Lyon le 1er mars 1916

    , Retourne aux armées le 2 avril 1917,

    Screen_Shot_07_06_18_at_02.13_PM.PNG

     6 - Il change à nouveau de régiment. Il est affecté au 87e régiment d'artillerie lourde le 1er novembre 1918,

    Envoyé en congé illimité de démobilisation le 26 août 1919, se retire à Plogonnec.

    Il est maintenu service armé, du 26 septembre 1919 et proposé pour pension temporaire de 10 % par la commission de réforme de Quimper du 26 septembre 1929 pour cicatrice de blessure de la jambe droite .... légère atrophie du mollet et douleurs rhumatismales.

    Pierre décède à son domicile de Prat Youen en Plogonnec le 14 avril 1977,

      Photos & documents

    {{ media.title }}

    {{ mediasCtrl.getTitle(media, true) }}
    {{ media.date_translated }}

     Aperçu de l'arbre

                                                                                 _____|16_Pierre BOURHIS 1744-1806
                                                       _____|8_Alexandre BOURHIS 1785-1857
                                                      /                         ¯¯¯¯¯|17_sosa Marguerite GAC LE 1747-1810
                             _____|4_Henry BOURHIS 1812-1858
                            /                        \                          _____|18_Jean HENAFF 1767-1796
                           /                          ¯¯¯¯¯|9_Catherine HENAFF 1790-1863
                          /                                                     ¯¯¯¯¯|19_Jeanne BARS LE 1761-1795
    |2_Yves Alexandre BOURHIS 1850-1926
    |                    \                                                     _____|20_sosa René BERRE LE 1731-1791
    |                     \                           _____|10_Louis BERRE LE 1777-1836
    |                      \                         /                         ¯¯¯¯¯|21_sosa Jeanne NIHOUARN LE 1737-1811/
    |                       ¯¯¯¯¯|5_Marie Louise BERRE LE 1816-1871/
    |                                                \                          _____|22_Rene PHILIPPE
    |                                                 ¯¯¯¯¯|11_Marie Louise PHILIPPE 1777-1851
    |                                                                           ¯¯¯¯¯|23_Louise LOUBOUTIN
    |--1_Pierre Joseph Marie BOURHIS 1890-1977
    |                                                                           _____|24_Guillaume COADOU †1818
    |                                                  _____|12_Jean Francois COADOU 1807-1876
    |                                                 /                         ¯¯¯¯¯|25_Jeanne FLOCH LE ca 1769-1830/
    |                       _____|6_Guillaume COADOU 1833-1894
    |                      /                        \                          _____|26_Jean MARCHARDOUR 1784-1854/
    |                     /                          ¯¯¯¯¯|13_Marie Anne MARCHARDOUR 1809-1890
    |                    /                                                     ¯¯¯¯¯|27_Anne MENN LE 1788-1842/
    |3_Marie Renée COADOU 1862-1917
                          \
                           \                           _____|14_Germain COZ LE †1851
                            \                         /
                             ¯¯¯¯¯|7_Marie Jeanne COZ LE 1838-1915
                                                      \
                                                       ¯¯¯¯¯|15_Jeanne JONCOUR †1859/