Léon OctaveDavid

Appelé Octave par ses proches.

Soldat de 2ème puis 1ère classe au 102ème régiment d'infanterie de ligne (régiment caserné à Paris et Chartres) Octave est dans la réserve de l'armée active au moment de la déclaration de guerre avec l'Allemagne.Parti pour le front le 25 août 1914, il participe à la bataille de la Marne (5 au 13 septembre 1914) puis à "la course à la mer" (15 au 17 septembre 1914).Le 30 septembre 1914, blessé lors des combats autour de Royes il est évacué au camp de la croix rouge d'Ercheu où il décède le surlendemain.

Octave fréquentait une demoiselle Lavaisne du côté de Nobleville.

Extrait de la biographie de Marcel Robillard .

"Le 3 Août 1914, en pleine moisson, le tocsin se fit entendre au bourg de Civry pour annoncer le début de la guerre entre la France et l'Allemagne. Joseph fut mobilisé dès le 2 Août au sein des territoriaux. A la fin du mois, la France pleurait ses premiers morts. La famille aussi. Octave David, 27 ans, le frère cadet d'Adeline, fut tué par l'ennemi lors d'une éprouvante retraite dans la Somme à Ercheu. Octave était un beau jeune homme aux yeux clairs, plein de vie et de force, admiré par son gamin de neveu (Marcel). Longtemps ensemble, ils avaient longé les champs de blé dorés et foulé de leurs sabots les mottes grasses fraîchement retournées par la charrue. Plusieurs années avant cette guerre, quand Octave s'acquittait de son service national et revenait en permission, il se présentait tout fier dans son uniforme chamarré, bleu et rouge. Marcel, bouche bée, ne se détournait pas quand la lame du long sabre sortant du fourreau piquait son regard d'un reflet de soleil. La disparition d'Octave le bouleversa profondément."

 1 - Extrait des registres de matricules, bureau de recrutement de Chartres :

Décisions du conseil de révision et motifs BONDispensé – frère au service.

Signalement :Yeux gris bleuNez moyenMenton rondSourcils châtainsFront ordinaireBouche moyenneVisage ovaleTaille 1m62

N° matricule de recrutement : 896

N° 88 de tirage dans le canton de Châteaudun.

Détails des services et mutations diverses :

Parti le 14 novembre 1902 pour le 102 ème Régiment d’Infanterie.Arrivé au corps et soldat de 2ème classe le dit jour N° Ml 4176Soldat de 1ère classe le 14 juillet 1903. Passé dans la disponibilité le 21 septembre 1903.Certificat de bonne conduite accordé.Passé dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1905.A accompli une 1ère période d’exercices dans le 102ème régiment d’infanterie du 24 août au 20 septembre 1908.A accompli une 2ème période d’exercices dans le 102ème régiment d’infanterie du 19 avril au 5 mai 1911.

Mobilisation générale du 1er août 1914

Mobilsé le 3ème jour au service de la Réquisition des chevaux et voitures.

A rejoint son corps le 102ème régiment d’infanterie sa mission terminée.

Parti aux armées le 25 août 1914.

Blessé le 30 septembre 1914 à l’Echelle-Saint-aurain et évacué sur l’hôpital temporaire d’Ercheu (Somme).Décédé des suites de blessures de guerre à l’hôpital d’Ercheu (Somme) le 2 octobre 1914.Rayé des contrôles du corps le 3 octobre 1914.

 2 - Extraits du journal de marche du 102ème RI.

Le 30 septembre 1914, le 4ème corps d’armée renforcé d’un détachement du XIIIème corps doit tenir coûte que coûte sur le front rue-de-l’abbaye-St Mard-les-triots, Popincourt.

Le 1er bataillon du 102ème occupe la ligne de tranchée orientée N.S située à 500m à l’Est de la bifurcation sud du village de St Mard-les-triots, s’étendant du pont sur l’Avre au N à la voie ferrée au sud. Il est encadré à droite par le 101ème qui prolonge la ligne et à gauche par le 8ème D ?, qui occupe le camp de César. Les 2ème et 3ème bataillons sont en réserve dans le vallon situé à l’Ouest de St Mard, ils se reconstituent à 15h, le 2ème bataillon remplace le 1er dans les tranchées. Il a en ligne de la droite à la gauche les 8ème, 6ème et 7ème compagnies et conserve en réserve derrière sa gauche, la 5ème compagnie.Le 1er bataillon va contourner à Saint Aurin et détache une compagnie à l’Echelle St Aurin (‘soutien de l’artillerie lourde).

(Octave faisait donc parti de ce bataillon puisqu’il a été blessé ce jour là à cet endroit. Après 15h, le bataillon sorti des tranchées de St Mard, il a dût recevoir ses blessures une fois sur place à l’Echelle St Aurin.)

Le 3ème reste en réserve à l’ouest de St Mard. A 18h, l’état major du régiment et le 3ème bataillon reçoivent l’ordre d’aller cantonner à Dancourt et de détacher une compagnie à Popincourt (soutien de l’artillerie lourde). Le 2ème bataillon reste isolé à St Mard-les-triots.

« A quelque distance de notre logement, trois cimetières étalaient sur la pente leurs longues files de petites croix.Chaque matin on y portait quelques malheureux décédés aux postes de secours des secteurs voisins.Rien de plus triste que de voir une haridelle efflanquée traîner un vieux tombereau sur lequel deux, trois, quatre cadavres étaient cahotés, simplement enveloppés dans une toile de tente boueuse, leurs jambes aux molletières et souliers maculés dépassant à l’arrière du tombereau trop court.Un aumônier sous son manteau, accompagné par un soldat séminariste suivaient derrière et constituaient toute l’escorte avec trois ou quatre vieux territoriaux transformés en fossoyeurs, pelles et pics sur les épaules.Ainsi s’en allaient au champ d’honneur ceux dont le sort, chante-t-on est digne d’envie. »