dite "Nonore"


  • Born February 27, 1788 - Saint-Firmin (60)
  • Baptized February 27, 1788 - Saint-Firmin (60)
  • Deceased August 28, 1822 - Port-au-Prince (Haïti),aged 34 years old

 Parents

 Spouses, children, grandchildren and great-grandchildren

 Siblings

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 Notes

Individual Note


Incarcérée à Paris le 13 août 1815 pour avoir tenté de faire évader le général de La Bédoyère, parent des Flahaut, de sa cellule de l'Abbaye peu avant son exécution, elle sera relâchée quelque temps après (1).

Au sujet de cette ténébreuse affaire dans laquelle Decazes, alors préfet de police, semble avoir joué un rôle des plus troubles, voir Achille (Tenaille) de Vaulabelle, Histoire des deux Restaurations jusqu'à l'avènement de Louis-Philippe, de janvier 1813 à octobre 1830, tome 4, Paris, Perrotin, 1860, chapitre 2, p. 57-59, consultable en ligne sur Gallica :

"Tous les amis de Labédoyère, parmi les hommes de l'Empire, étaient en fuite où se tenaient cachés. Seules deux femmes veillaient sur lui, sa mère et sa jeune épouse de 19 ans. Toutes deux obtinrent de lui qu'il se pourvoie en cassation après sa condamnation à mort, et profitèrent des quelques jours de délai que leur donna cet appel pour essayer de le sauver. Une somme de 100 000 francs, qu'elles parvinrent à réunir, devait acheter son évasion. Peut-être la tentative aurait-elle réussi sans une circonstance assez bizarre.

M. Decazes convoitait le portefeuille de la police et employait toutes les ressources de son intelligence à perdre Fouché dans l'esprit du roi. Au moment de la condamnation de Labédoyère, une dame Lavalette, lectrice de la mère de l'Empereur alors que M. Decazes en était le secrétaire des commandements, et qui n'avait avec le comte Lavalette d'autres rapports que la similitude du nom, vint se rappeler au souvenir du préfet de police, et réclamer son intervention auprès de nous ne savons quel fonctionnaire ou quel ministre. M. Decazes promit de la servir. La conversation, devenue plus générale, amena bientôt le nom de Labédoyère : M. Decazes dit que le gouvernement aurait désiré qu'il échappât à son sort, et parut regretter qu'on ne pût le sauver. Madame Lavalette offrit de s'y employer si le préfet consentait à l'aider. Sa proposition est acceptée, et les moyens nécessaires sont fournis. Mais, craignant sans doute de s'être laissé entraîner trop loin, et changeant subitement de pensée, le préfet de police se décide à faire avorter la tentative, et même à l'utiliser au profit de son crédit.

Peu d'instants après la sortie de madame Lavalette de la préfecture, le concierge de l'Abbaye y était mandé, et là, apprenait de la bouche même du préfet que dans la journée des offres lui seraient faites pour la délivrance de Labédoyère, et que ces offres, il devait les écouter sans s'inquiéter des suites. Cet homme, à peine rentré à sa geôle, fut appelé auprès d'une femme qui se tenait enfermée dans un fiacre stationné à l'un des angles extérieurs de la prison. Il s'y rendit, mais presque aussitôt des agents apostés entourent la voiture, arrêtent la dame, qui était madame Lavalette, et saisissent sur elle 10 000 francs ainsi que deux passe-ports signés en blanc par Fouché, et dont le préfet de police avait toujours un certain nombre à sa disposition.

Une fois rentré en possession de l'argent et des passe-ports que lui-même avait fournis, M. Decazes court aux Tuileries, et dénonce la prétendue tentative d'évasion à Louis XVIII, Pendant ce temps, madame Lavalette était conduite dans une prison, où elle demeura oubliée. Peu d'heures après, le concierge, revenu à son poste, recevait les propositions de Mesdames de Labédoyère ; mais rendu défiant et craintif par la scène où il venait de jouer un rôle, il refusa de rien écouter." (2)


À propos des démêlés judiciaires des époux La Valette qui entraîneront leur perte, voir aussi Biographie des hommes vivants etc., ouvrage rédigé par une société de gens de lettres et de savants, tome quatrième, LA-OZ, Paris, A. Boucher successeur de L.G. Michaud, juillet 1818, p. 139, consultable en ligne sur Google-books :

- LAVALETTE, ancien receveur-général des Basses-Alpes, fut compromis en 1816 dans une affaire poiltique et condamné à la détention qu'il subissait encore à la fin de 1817 au château d'If [dans la baie de Marseille].

- LAVALETTE (La marquise de), sa femme, accusée de complicité avec les chefs de l'insurrection qui éclata à Lyon dans le mois de juin 1816, fut arrêtée à Paris peu de temps après avec les généraux Julien, Bélair [lire : Julienne de Bélair] et Domanget. Conduite dans les prisons de Roanne, elle en sortit acquittée dans le mois d'octobre suivant, en vertu de l'arrêt de la cour prévôtale du Rhône qui condamna plusieurs de ses co-accusés.


Voir aussi les comptes-rendus de leurs jugements respectifs en ligne sur Google-books :

- Procès des prévenus de la conspiration formée à Lyon au mois de janvier 1816, Lyon, Chambet, 1816 (93 p.) ;

- Procès des vingt-huit individus prévenus d'avoir participé aux mouvements insurrectionnels qui ont éclaté dans le département du Rhône dans les premiers jours de juin 1817, Lyon, Chambet, 1817 (57 p.)


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(1) ne pas la confondre avec Émilie de Beauharnais, comtesse de Lavallette, restée célèbre pour sa contribution décisive à la retentissante évasion de son mari de la Conciergerie en décembre 1815.

(2) Dans l'ouvrage cité dans la fiche de son mari (Madame de Souza et sa famille, voir ch. XIV, p. 309-315), l'historien André du Mesnil de Maricourt donne une version sensiblement différente du déroulement des faits. Qui croire ?
Sur son implication dans cette affaire, voir aussi Barthélemy Maurice, "Procès de Labédoyère", Revue de Paris, 1er septembre 1853, p. 70-72, consultable en ligne dans Google-livres.


Baptism


Parrain : Anne Marie Joseph François Faucon de Ris, abbé commendataire de Saint-Memmie-lès-Châlons, grand archidiacre et vicaire général du diocèse de Laon.


Death


Voir mention dans l'acte de mariage de sa fille Delphine en 1841 : "décédée le 28 août 1822 au Port au Prince (Haïti), ainsi qu'il résulte de l'extrait de son acte de décès dûment légalisé à nous présenté..."


Family Note


Faire-part de mariage (1804) adressé "À Monsieur, Monsieur de Lavalette Monbrun à Monbrun près Bergerac" :

MADAME DE MONTIERS a l'honneur de vous faire part du Mariage de Mademoiselle ÉLÉONORE DE MONTIERS, sa Fille, avec Monsieur ACHILLE DE LA VALETTE.

MONSIEUR et MADAME DE LA BILLARDRIE (sic) ont l'honneur de vous faire part du Mariage de Monsieur ACHILLE DE LA VALETTE, leur petit Fils, avec Mademoiselle ÉLÉONORE DE MONTIERS.


Le mot à son cousin écrit par Achille de La Valette sur le faire-part donne un éclairage surprenant - et peut-être prémonitoire - sur le profil psychologique du futur :

je t'aime trop Mon cher Monbrun Pour Pouvoir avec toi m'en tenir à L'usage je vois Bien que Mon grand Père et ma future Belle mére te disent en fort Belle Paroles que je vais me Marier mais je ne vois pas du tout qu'ils te disent que jaie Pour toi des Sentiments Bien vraie je tiens cependant Beaucoup que tu en sois persuadé. jaie Bien des Reproches a me faire de ne t avoir pas ecris depuis mon départ ne m'en veux pas je t'en prie car pour tecrire moins Souvent ne va pas croire que je t'en aime moins pour cela. et tu m'avouera que ce n'est pas ma faute si je suis aussi Paresseux ; car enfin nous ne nous sommes pas fait et tu dois Certainement scavoir que dans je ne sais plus quelle année, feu St Paul de mystique mémoire ouvrant la Bouche dit mes frères eyez des indulgences pardonnez vous vos Défauts. je vais Bientôt jespere avoir le plaisir d'aller te voir et te Présenter ta nouvelle Cousine qui est jolie et aimable. tu ne scaurois dire Combien il me tarde de baizer Le Beau Coup Blanc de ta femme sans jalousie mon Cher montbrun c'est devant toi sans mauvaise intention quoiquelle soit très capable d'en faire naître mais c'est du fruit Deffendu respec au propriété ainsi présente lui mes très respectueux hommages je tambrasse et t aime

AL

 Sources

  • Individual: Midas 09/2012 (note biographique. Voir aussi note sur la fiche de son mari)
  • Birth, baptism: PhilBories 09/2010 (Registre de la paroisse de St-Firmin, BMS 1780-1792, vue 90/138, A.D. de l'Oise en ligne, consulter "Vineuil-Saint-Firmin")
  • Spouse: PhilBories 09/2010 (Registre d'état-civil de la commune de Senlis, 15 frimaire an XIII, A.D. de l'Oise en ligne)
  • Family: PhilBories 09/2012 : faire-part : arch. La Valette-Monbrun. Le ton très familier du mot écrit par Achille de La Valette à son cousin atteste de la proximité entre les branches Peredon et Monbrun, sans doute renforcée par les infortunes éprouvées par la première.
  • Death: Midas 09/2015 (voir note)

  Photos and archival records

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