propriétaire de Moulisseuvre (Villiers-sous-Mortagne_61), vues de Moulisseuvre
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Parents
- Ferdinand TROUSSEL ca 1821-1911
- Louise Pauline LEFRANÇOIS-LACOUTURE 1841-/1916
Union(s) et enfant(s)
- Mariée le 6 mai 1902, Paris VIII° (75), avec Henri DAVID, Maire d'Arville (41), conseiller-général du Loir-et-Cher (1904-1914), député du Loir-et-Cher (1899), sénateur du Loir-et-Cher (1906), officier de l'Instruction publique, voir Journalistes et Suborneurs, Député de Vendôme (41), né le 18 avril 1857 - Chartres (28), décédé le 7 août 1914 - Arville, Couëtron-au-Perche (41) à l'âge de 57 ans, Avocat, membre de syndicat agricole, journaliste, député radical-socialiste, dramaturge et poète sous le pseudonyme "Henri Darsay".(Parents : Lubin Émile DAVID 1825-1899 & Marie Adriene FABRÈGUE 1832)(voir note)dont
- Louise DAVID 1902-1970 Mariée avecRoger CROISSANT 1881-1951
- Marie Louise Henriette DAVID, propriétaire de Moulisseuvre 1903-1992 Mariée le 23 avril 1931, Paris XVI° (75), avecJosé Y VIERA 1891-1958
- Louise DAVID 1902-1970 Mariée avecRoger CROISSANT 1881-1951
- Mariée le 30 octobre 1916, Paris VIII° (75), avec Louis Henri CORDELET, propriétaire de Moulisseuvre (Villiers-sous-Mortagne_61), préfet de La Mayenne, né le 6 juillet 1864 - Le Mans (72), décédé le 6 décembre 1952 - Château de Moulisseuvre, Villiers-sous-Mortagne (61) à l'âge de 88 ans, Préfet de la Mayenne.(Parents : Louis Auguste CORDELET, Maire du Mans (72) 1834- & Louise LEBERT 1841)
Notes
Notes individuelles
Gazette des Tribunaux
TRIBUNAL CIVIL DE LA SEINE (Ière chambre)
Majeure.
Il est un article du Code civilauquel lès parents les meilleurs ne se soumettent qu'avec chagrin. « A vingt et un ans, dit la loi, on est capable de tous les actes de la vie civile. »
Que l'enfant d'hier ait aujourd'hui une personnalité, qu'il puisse vouloir et vouloir malgré eux, ils ne se résignent à ces nécessités que la mort dans l'âme.
Pour reculer de quelques jours l'heure où l'enfant, à sa guise, usera de sa jeune liberté, certains ramassent tristement dans le Code ce résidu d'autorité paternelle qu'on nomme l'opposition au mariage et tentent, par l'ennui d'un procès, de lasser la volonté de celui qui, pour eux, en dépit de la loi, est resté l'enfant. Delà, les procès douloureux et vains du genre de celui que plaidaient hier, à la 1ère Chambre du tribunal civil, Me Louiche-Desfontaines contre Me Beufdelef, au nom de M. et Mme Troussel, ma clients, j'apporte, disait Me Louïché-Desfontaines, la protestation suprême d'une famille désolée contre un mariage qui leur parait impossible.
Et l'avocat exposait dans quelle circonstances ce mariage allait se contracter.
M. et Mme Troussel sont de riches propriétaires qui vivent retirés an château de Moulisseuvre, près de Mortagne, dans l'Orne. Ils ont eu deux filles: l'une est morte de la poitrine, à quinze ans. Sur l'autre, Mlle Marguerite Troussel (leur adversaire, hélas au procès d'aujourd'hui), ils ont concentré toute leur affection.
D'un caractère vif, indépendant, volontaire, cette enfant fut, comme on le devine, couvée par des parents en deuil. Devenue jeune fine, elle acquit une grande indépendance de caractère et d'idées. La vie du château de Moulisseuvre lui pesait et peut-être le besoin d'une vie plus bruyante, plus gaie explique-t-il son attitude actuelle.
M. et Mme Troussel avaient pour cousin M. Henri David, député de Loir-et-Cher, ancien avocat à la Cour de Paris, à ses heures chansonnier applaudi.
M. David, qui était marié, entretenait avec ses cousins de l'Orne les meilleures relations. Il y a un an, il vint passer avec sa femme quelques jours au château. A peine arrivée, Mme David tomba grièvement malade. Elle était perdue. Ce ne fut qu'après cinq semaines que son mari put la ramener à Paris où elle mourut, le 20 février 1901. •
Si l'on en croit Me Louiche-Desfontaines, pendant ces cinq semaines M. Henri David quittant le chevet de la malade, aurait fait la cour à sa jeune cousine.
Il l'avait connue toute enfant, il la retrouvait délicieusement embellie, dans tout le charme des vingt ans. Il se serait, plus qu'il ne convient, occupé d'elle, cherchant, malgré les tristes circonstances, toutes les occasions de la distraire et de l'amuser.
Selon Me Beurdeley, c'est simplement la pitié née dans le cœur de la jeune fille pour le chagrin de M. David qui se greffa sur une affectueuse camaraderie et se transforma en un sentiment plus tendre.
M. David parti, l'absence fit son œuvre ordinaire et l'amour vint. A l'occasion de je ne sais quelle fête nationale, M. David envoya des cartes à ses cousins. On fut réuni pendant quelques jours et le secret des amoureux éclata sans peine aux yeux de la mère. Ce fut la rupture. Le mariage de la jeune fille avec ce veuf quadragénaire, ce Parisien qui avait eu des pièces jouées dans des cafés-concerts, ce député que le Bonhomme Percheron étiquetait « défense républicaine » parut impossible aux châtelains de Moulisseuvre.
Dans une lettre des plus violentes, M. Troussel le fit savoir à M. David, il lui reprochait d'avoir sans pudeur volé le cœur d'une enfant sans défense et qualifiait de la façon la plus injurieuse le « méfait » de son cousin.
M. David répondit aussitôt à M. Troussel
Mon cousin,
Vous avez cru devoir m'écrire la lettre que je reçois à l'instant. Je ne la mérite pas. Mes intentions sont irréprochables. Elles n'ont jamais varié. Elles ne changeront pas et vous pouvez être certain que les circonstances seules nous avaient empêché de vous avouer loyalement, simplement que la bonne amitié que nous avions l'un pour l'autre, Marguerite et moi, avait fait insensiblement place à un sentiment plus tendre, plus profond et tout aussi pur et réfléchi.
Je n'ai de Marguerite que sa promesse, librement, irrévocablement donnée, et cette promesse me suffit. Aussi sûr d'elle que je suis sûr de moi, j'attendrai, nous attendrons respectueusement.
Vous savez tout maintenant.
Ce qui était notre intime secret est aussi le vôtre désormais, et vous voilà plongés dans la désolation et dans les larmes. Pensez-vous que nous soyons moins malheureux, nous ? Et vraiment, pouvez-vous bien croire que notre joie ne fera pas la vôtre, un jour ? Savez-vous seulement si la réalisation de vos rêves, de vos préférences aurait jamais fait le bonheur de Marguerite? C'est elle que je vous demande avec toute l'insistance de mon cœur. Je vous la demande pour elle-même, c'est-à-dire sans dot, sans rien, avec l'espoir que vous me rendrez bientôt l'affection bien sincère que je vous conserve quand même.
A vous, et à ma cousine,
H. David.
Janville. »
Le il février i902, Mlle Marguerite Troussel avait vingt et un ans le 12 février, elle quittait le château de Moulisseuvre, en laissant à ses parents ce billet par lequel elle leur expliquait sa résolution :
Mes chers parents,
Vous aviez le devoir de me donner des conseils, de me faire des objections et c'était mon devoir de réfléchir comme je l'ai fait et de rester jusqu'à maintenant près de vous, malgré toutes les peines, toutes les humiliations que vous ne m'avez pas ménagées. Mais après ces deux mois d'assauts perpétuels et de vaines persécutions, votre devoir changeait. Vous deviez céder, et penser qu'après tout j'avais bien le droit de prendre mon bonheur où j'étais sûr de le trouver. Car cette fois, il ne s'agit plus d'un mariage d'argent. Je n'apporte à mon futur que l'inaltérable affection que j'ai pour lui, et cette dot lui suffit. Elle en vaut bien une autre.
Vous m'avez vue malade, brisée, et au lieu de me soigner, de chercher à me consoler, toi, maman, tu t'es contentée de me mettre sous le joug d'une misérable espionne, une domestique et toi, mon cher papa, que j'aime tant, au lieu de te révolter, tu as laissé faire pour avoir la paix.
Par deux fois, ma mère m'a dit qu'elle préférerait me voir morte. Eh bien moi, je veux vivre et c'est parce que je veux vivre que je m'en vais. Je me retire dans un couvent, une maison de dames où je resterai jusqu'au jour de mon mariage. Je vous fais de la peine et vous en demande pardon, car malgré tout je vous aime et voudrais être là, près de vous, pour essuyer vos larmes.
Et quelques jours après, elle leur adressait le premier acte respectueux. M. Troussel, quoique fort âgé, songea d'abord à envoyer des témoins à M. Henri David. Il voulait un duel au pistolet de combat six balles au commandement.
Je suis l'offensé, disait-il, j'ai le choix des armes.
M. Henri David reçut fort courtoisement M. Faucher, organiste à Saint-Thomas-d'Aquin, que lui avait envoyé M. Troussel. Mais il refusa de constituer des témoins.
Il y aurait injure, dit-il, si Mlle Marguerite Troussel était mineure et que je l'eusse enlevée pour ne point l'épouser. Mais ma cousine est majeure, elle est partie librement de chez elle pour un couvent et je l'épouserai dès que les formalités légales le permettront.
M. Troussel mit alors opposition au mariage de sa fille, et hier il faisait demander au tribunal de valider cette opposition, « vu la différence d'âge entre les futurs conjoints » et en raison d'une nullité de forme dans l'acte respectueux. Me Beurdeley, dans sa. riponse à Me Louiche Desfontaines, a soutenu la régularité de cet-acte.
On a reprochera mon client, a-t-il dit, d'avoir la quarantame sonnée. On ne lui reprochera pas du moins de faire un mariage d'intérêt, puisqu'il épouse une, jeune fille sans dot, à laquelle il peut assurer là plus large aisance.
Le Tribunal a remis le jugemennt à aujourd'hui. »
Notes de Déméter :
Soc.Hist.de l'Orne 1907 T26 p287/634
Notes concernant l'union
Union avec Marie Émile Henri DAVID:
Le père de la mariée s'oppose au mariage par exploit d'huissier, dont la mainlevée est prononcée le 25 mars 1902 par jugement du TGI de la Seine, confirmé le 17 avril par arrêt de la Cour d'appel.
Sources
- Personne: Apollon,Déméter
- Famille 1: Déméter, bsonneck / / Apollon
- Famille 2: bsonneck / Apollon
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