PierreSÉGUIER

Pierre Séguier (1588-1672), homme politique et chancelier de France sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV. Neveu d’Antoine Séguier (1552-1624) — conseiller d’État et président à mortier du parlement de Paris —, Pierre Séguier devient rapidement conseiller au parlement puis maître des requêtes en 1618. Intendant en Guyenne (1621), il hérite de la présidence de son oncle en 1624. En 1633, alors que Louis XIII le nomme garde des Sceaux, la revente de son office parlementaire lui offre un capital conséquent. À la mort d’Aligre, 2 ans plus tard, il est élevé à la dignité de chancelier grâce à l’appui de Richelieu. Le cardinal lui assigne plusieurs missions qu’il remplit avec succès : saisie de la correspondance secrète entre la reine Anne d’Autriche et son frère Philippe IV d’Espagne (1637), répression de la révolte des va-nu-pieds en Normandie (1639) et instruction du procès de Cinq-Mars (1642). Membre de l’Académie française à partir de 1635, Pierre Séguier en devient le protecteur officiel à la mort de Richelieu. À cette date (1643), Pierre Séguier est désigné pour siéger au Conseil de régence et fait casser le testament de Louis XIII. Du fait de son attachement au cardinal de Mazarin, il se voit retirer les Sceaux, en 1651 (durant la Fronde), au profit de Châteauneuf puis de Molé ; il recouvre ses fonctions à la mort de Molé, en 1656. En 1661, il préside avec partialité la chambre de justice chargée d’instruire le procès du surintendant général des finances Fouquet (1661) dont il réclame la condamnation à mort. Progressivement écarté du pouvoir, parallèlement à l’accession de Colbert, il participe encore, jusqu’en 1670, à la rédaction de grandes ordonnances royales. Pierre Séguier meurt le 28.1.1672 et laisse une fortune d’environ trois millions de £. La splendide bibliothèque du chancelier est, un temps, conservée à Saint-Germain-des-Prés ; elle est, depuis les pillages de la Révolution française, à Saint-Pétersbourg. En hommage à son protecteur, Charles Le Brun a immortalisé les traits de l’homme d’État, entre 1653 et 1657, dans son œuvre le Chancelier Séguier. Encarta.