1 média disponible 1 média disponible A participé à la Grande GuerreL'actualité de la guerre au jour le jourUnité(s) : 117e régiment d'infanterie (117e RI) , 58e régiment d'infanterie territoriale (58e RIT) , 259e régiment d'infanterie territoriale (259e RIT) , 5e régiment du génie (5e RG) , 62e régiment d'infanterie (62e RI) Domicile lors de la mobilisation : Pizieux (72) |
Parents
- Henri Marin NICOLAS, né le 30 janvier 1862 (jeudi) - Congé-sur-Orne, 72088, Sarthe, Pays de la Loire, France, Cultivateur
Marié le 28 janvier 1886 (jeudi), René, 72251, Sarthe, Pays de la Loire, France, avec - Augustine Céline HERSON, née le 30 avril 1856 (mercredi) - Chérancé, 72078, Sarthe, Pays de la Loire, France, Cultivatrice
Union(s), enfant(s), petits-enfants et arrière-petits-enfants
- Marié le 21 juin 1910 (mardi), Saosnes, 72326, Sarthe, Pays de la Loire, France, avec Céline Louise MARTIN, née le 9 janvier 1888 (lundi) - Villeneuve-le-Roi, 94077, Val-de-Marne, Ile-de-France, France, décédée le 5 octobre 1915 (mardi) - Pizieux, 72238, Sarthe, Pays de la Loire, France à l'âge de 27 ans (Parents :
Narcisse Lucien MARTIN ca 1867 &
Céline Eugénie CHOUIPE 1868)dont
Henri Léon NICOLAS 1911-1984 Marié, Neuville-sur-Sarthe, 72217, Sarthe, Pays de la Loire, France, avecMadeleine Denise LIGNEUL 1916-2011
Céline NICOLAS 1912
Louise Eugénie NICOLAS 1914-1992
- Marié le 30 août 1919 (samedi), Thoiré-sous-Contensor, 72355, Sarthe, Pays de la Loire, France, avec Marie Constance BIGOT, née le 30 novembre 1890 (dimanche) - Meurcé, 72194, Sarthe, Pays de la Loire, France, décédée le 22 février 1970 (dimanche) - Oisseau-le-Petit, 72225, Sarthe, Pays de la Loire, France à l'âge de 79 ans (Parents :
Constant Julien BIGOT 1862-1941 &
Angéline Joséphine BOUCHER 1860-1945), divorcésaprès janvier 1927 dont
Germain Aimable NICOLAS 1919-1979
Alice Marie Henriette NICOLAS 1920-2019 Mariée avecEdmond André RATTIER 1912-1987
Renée Georgette NICOLAS 1922-2009 Mariée avecx x dont
- x x Mariée avecx x
- x x
- x x
Relations
- Témoin (1932): Henri Nicolas, qui assassina sauvagement sa patronne, est condamné à la peine de mort, Germaine BRIERE 1897-1937
- Témoin (1932): Henri Nicolas, l'assassin de Saint-Pierre-du-Lorouer, s'est pourvu en cassation, Germaine BRIERE 1897-1937
- Témoin (1932): Une tête est tombée au Mans - Henri Nicolas qui tua sa patronne a été exécuté, Germaine BRIERE 1897-1937
Grands parents paternels, oncles et tantes
Marin Pierre NICOLAS 1831-1876
(1861)
Rose Félicité Françoise GESLIN 1839
Henri Marin NICOLAS 1862
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Grands parents maternels, oncles et tantes
Jean-Joseph HERSON 1837
Anastasie Victoire TOUCHET 1837
Augustine Céline HERSON 1856
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Événements
13 avril 1886 : | 13 avril 1886 :Naissance - René, 72251, Sarthe, Pays de la Loire, France Sources: v38 AD72 |
1907 : | 1907 :Résidence - Thoiré-sous-Contensor, 72355, Sarthe, Pays de la Loire, France |
entre 7 octobre 1907 et 25 septembre 1909 : | entre 7 octobre 1907 et 25 septembre 1909 :Service militaire 117e RI, puis 1er Régt de Chasseurs à Cheval comme ordonnance d'officier.4e Escadron du train des équipages |
21 juin 1910 : | 21 juin 1910 :Mariage (avec Céline Louise MARTIN) - Saosnes, 72326, Sarthe, Pays de la Loire, France |
16 octobre 1915 : | 16 octobre 1915 :Distinction militaire caporal |
16 novembre 1917 : | 16 novembre 1917 :Hospitalisation Blessé et évacué |
entre 28 janvier 1919 et 15 mai 1919 : | entre 28 janvier 1919 et 15 mai 1919 :Résidence - Thoiré-sous-Contensor, 72355, Sarthe, Pays de la Loire, France |
30 août 1919 : | 30 août 1919 :Mariage (avec Marie Constance BIGOT) - Thoiré-sous-Contensor, 72355, Sarthe, Pays de la Loire, France |
16 avril 1920 : | 16 avril 1920 :Résidence - Bérus, 72034, Sarthe, Pays de la Loire, France |
1921 : | 1921 :Résidence (avec Marie Constance BIGOT) - Bérus, 72034, Sarthe, Pays de la Loire, France Grouaslard Sources: Recensement v11 AD72 |
3 novembre 1926 : | 3 novembre 1926 :Attentat à la pudeur - Bérus, 72034, Sarthe, Pays de la Loire, France Bérus - ATTENTAT A LA PUDEUR - Dans la soirée du 3 novembre, Marie Bigot, épouse Nicolas, cultivateur à Bérus, se rendait à la gendarmerie et y déclarait que son mari avait eu à diverses, reprises dés relations coupables avec sa fille Marie Egon, 15 ans, née d'un premier mariage. Après avoir interrogé la jeune enfant, celle-ci leur avoua que depuis fin août dernier; son beau-père l'avait à diverses reprises forcée d'avoir des relations avec lui, et ce sous menaces. A chaque fois, ajouta-t-elle. mon beau-père était en état d'ivresse. Interrogé a son tour Nicolas nia d'abord, mais pressé de questions il finit par avouer les faits. Ce triste personnage sera poursuivi.Launay Témoin :Marie Constance BIGOT 1890-1970 |
10 novembre 1926 : | 10 novembre 1926 :Tentative d'assasinat - Bérus, 72034, Sarthe, Pays de la Loire, France TENTATIVE D'ASSASSINAT - M. Nicolas, âgé de 40 ans, distillateur, a frappé sa femme de dix coups de couteau.La blessée a été transporté à l'hôpital.Le meurtrier a été arrêté. Témoin :Marie Constance BIGOT 1890-1970 |
21 janvier 1927 : | 21 janvier 1927 :Un odieux chef de famille - Saint-Calais, 72269, Sarthe, Pays de la Loire, France TRIBUNAL CORRECTIONNEL (AUDIENCE DU 21 JANVIER) - Un odieux chef de familleLe cultivateur Henri Nicolas, 40 ans, originaire de Mamers, et domicilié a Bérus, est une brute d'espèce heureusement peu ordinaire. Il a, pour les faits qui l'amènent en police correctionnelle, frôlé la Cour d'Assises. En effet, il avait d'abord été inculpé d'homicide volontaire et maintenant il n'a plus à répondre que du simple délit de coups volontaires. Mais, pour bénigne que paraisse cette qualification, elle n en tire pas moins une extrême gravité des circonstances mêmes qui l'ont fait naître.Le 5 novembre passé, Mme Nicolas, veuve de guerre, remariée au prévenu, dénonçait à la gendarmerie les relations coupables qui, depuis le mois d'août précédent, existaient entre l'aînée de ses filles, du premier lit, âgée de 15 ans, et son mari. Nicolas, furieux, a, quelques jours plus lard, le 10 novembre, cherché querelle à sa femme, la menaçant de la pendre à l'aide d'un fil de fer dont il lui avait d'ailleurs entouré le cou. Puis, comme la malheureuse, profilant de ce que la brute s'abreuvait d'alcool dans un placard, s'enfuyait par la cour. Il la rejoignit, la terrassa et lui lacéra le visage en se servant d'un couteau de poche à forte lame. Il a manié l'arme de façon à déchirer la peau sans la trouer. Les plaies ont donc été superficielles, malgré une abondante hémorragie: et leur cicatrisation n'a guère demandé que vingt jours de soins.Nicolas, croyant avoir tué sa femme qui, détail à signaler, devait mettre un mort-né au monde un mois plus tard, s'est ensuite précipité dans une mare; mais il s'en est retiré sans le secours de personne, pour se remettre aux mains des gendarmes d'Oisseau-Ie-Petit qui, informés du drame, battaient la campagne à sa poursuite.Nicolas est aussi poursuivi pour sévices sur sa fillette Louise, âgée de 12 ans, qu'il a maltraitée à coups de pied et de poing et attachée à un meuble, le visage contre terre, toujours avec ce même fil de fer dont il devait user contre la mère.La prévention le représente comme ivrogne sournois et méchant. Il est de fait qu'il battait souvent toute sa famille, même sa belle-fille qu'il avait subornée.A une question du président, M. Edeline, qui, lui montrant le couteau, lui demande de quelle lame il se servit, il répond sans témoigner la moindre gène : — J'ai pris la plus grande !M. le substitut Damour, ministère public, refusant toutes circonstances atténuantes à cet indigne personnage, demande une peine d'emprisonnement minimum de 2 ans. De son côté Me Geneslay développe une argumentation à laquelle le tribunal ne reste pas insensible puisqu'il n'inflige à Henri Nicolas qu'un au de prison. Témoin :Marie Constance BIGOT 1890-1970 |
entre 22 janvier 1927 et 22 décembre 1927 : | entre 22 janvier 1927 et 22 décembre 1927 :Peine de de prison - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France |
après janvier 1927 : | après janvier 1927 :Divorce (avec Marie Constance BIGOT) |
23 décembre 1927 : | 23 décembre 1927 :Résidence - Courdemanche, 72103, Sarthe, Pays de la Loire, France à la Chollerie |
20 janvier 1930 : | 20 janvier 1930 :Résidence - Marçon, 72183, Sarthe, Pays de la Loire, France chez Gourrier |
20 février 1930 : | 20 février 1930 :Résidence - Courdemanche, 72103, Sarthe, Pays de la Loire, France à la Chollerie |
23 novembre 1930 : | 23 novembre 1930 :Résidence - Ruillé-sur-Loir, 72262, Sarthe, Pays de la Loire, France |
9 avril 1931 : | 9 avril 1931 :Résidence - Saint-Pierre-du-Lorouër, 72314, Sarthe, Pays de la Loire, France à la régie chez Mme Boutard |
5 juin 1931 : | 5 juin 1931 :Une fermière égorgée près du Mans - Saint-Pierre-du-Lorouër, 72314, Sarthe, Pays de la Loire, France Le Mans. 5 juin. - Ce matin, vers 6 heures, Mme Vve Boutard, 31 ans, née Thaïs Passin, a été assassinée par son domestique, Henri Nicolas, 45 ans, originaire de Thoiré-sous-Contensor.Mme Boutard, qui exploitait la ferme de, La-Ragée, à quatre kilomètres du bourg Saint-Pierre-du-Lorouer, était mère de trois enfants Simone, 10 ans, Jean, 8 ans, et Thérèse, 5 ans. Elle avait à son service Henri Nicolas qui l'aidait dans son exploitation. Dans la journée d'hier, la cultivatrice s'était rendue, à La Chartre avec ses enfants et le domestique. Pendant le voyage, ce dernier avait absorbé un demi-litre d'eau-de-vie et dès le retour à la ferme, une discussion éclata entre la maîtresse et son valet.Cependant, Mme Boutard se retira bientôt dans sa chambre et Nicolas passa le reste de la nuit à boire.Ce matin, vers 6 heures, la fermière se rendit dans l'étable pour traire ses vaches. Nicolas, la rejoignant peu après, frappa la malheureuse à l'aide, croit-on, d'un rasoir ou d'un couteau à cran d'arrêt. |
6 juin 1931 : | 6 juin 1931 :Le meurtrier, qui avait pris la fuite, est arrêté - Beaumont-la-Ronce, 37021, Indre-et-Loire, Centre-Val de Loire, France LE MANS. 6 juin. — (De notre rédaction mancelle) — Vendredi à 7 h. 30 on découvrait le cadavre de Mme Vve Boutard, née Thaïs Passin. 34 ans, mère de trois enfants, cultivatrice à la Ragée, commune de Saint-Pierre-du-Lorouer. La malheureuse avait eu la gorge sectionnée, par un instrument tranchant, dans la région carotidienne droite et elle baignait dans son sang.En même temps on constatait la disparition de son domestique Henri Nicolas, 45 ans, qui était à son service depuis le 27 mars dernier. On apprenait aussi que cet homme, divorcé et père de famille nombreuse, avait, à bicyclette, pris la direction de la forêt de Bercé toute proche, emportant la moitié d'un chevreau pour subvenir à sa nourriture dans sa fuite.Le lieutenant Bon, commandant la section de gendarmerie de Saint-Calals et ses subordonnés du Grand-Lucé, dirigés par le chef de brigade Morice ont immédiatement procédé à la première enquête en attendant l'arrivée du Parquet du Mans composé de MM. : Vetillard. procureur de la République; Damour, substitut; Saupin. juge d'instruction; Dufour. greffier, cependant que le docteur Gaillard médecin légiste pour l'ancien arrondissement de Saint-Calais, mandé sur les lieux y arrivait de la Chartre-sur-le-Loir, sa résidence, pour autopsier la victime.Il est établi que Nicolas est le meurtrier de la fermière pour des mobiles encore insuffisamment définis mais qui semblent procéder de l'intérêt. En effet. Mme Boutard. veuve depuis deux ans. exploitait à des conditions certainement avantageuses sa ferme de 25 hectares environ, appartenant à ses parents qui la lui louaient à bas prix. On suppose à bon escient semble-t-il, que Nicolas, courtisant, sa patronne, espérait en l'épousant devenir propriétaire de son bien; et que celle-ci persistant à repousser ses propositions, il l'aura tuée dans un accès de fureur.Jeudi, Nicolas, sous prétexte d'essayer un jeune cheval qui n'avait jamais été attelé, avait emmené en promenade à la foire de La Chartre, Mme Boutard et ses trois enfants. A leur retour à la Ragée, il y avait eu une violente discussion. Elle devait reprendre vendredi et finir tragiquement par la mort de la malheureuse femme.Les brigades de gendarmerie avoisinantes furent alertées et des battues furent organisées, avec l'appoint de chiens de police, dans la vaste forêt de Bercé ou l'on pensait que le criminel devait se terrer dans quelque fourré éloigné des voies de communication.L'arrestation - C'est hier matin, à Beaumont-la-Ronce (Indre-et-Loire), qu'Henri Nicolas fut arrêté par les gendarmes de cette résidence qui, avisés du crime de St-Pierre-du-Lorouer, avaient communiqué le signalement du meurtrier à tous les débitants de boisson de la localité.L'un d'eux, M. Riand, receveur-buraliste, leur fit part, vers 8 h. 30, du passage dans son établissement, où il avait consommé durant quelques courts instants, d'un inconnu qu'il croyait être l'individu recherché.C'était lui en effet qui, remonté à bicyclette, se dirigeait sur Tours à bonne allure quand il fut rejoint par la gendarmerie, offrit ses mains aux menottes et fut ramené à Beaumont pour y être gardé à vue.Il expliqua sommairement qu'ayant eu une violente querelle avec Mme veuve Boutard il était allé, sous l'emprise d'une aveugle colère, prendre un rasoir dans un placard, puis était revenu près de la pauvre femme qui, se préparant dans l'étable à la traite des vaches, continuait, parait-il, à l'injurier. C'est alors que, pour la faire taire, il l'avait frappée au cou de son arme improvisée. La gorge ouverte, perdant tout son sang par l'horrible plaie, elle avait succombé presque immédiatement. Il avait ensuite jeté son rasoir sous l'escalier d'un grenier, et s'était enfui avec sa bicyclette et des vivres.Henri Nicolas a fourni ces explications posément, sans émoi apparent. Il avait tout son sang-froid, et il n'a exprimé aucun regret.Il arrivera, ce matin au Mans à 8 h. 34 par le train de Tours, via Neuillé-Pont-Pierre.Le flair d'un chien de police - Nous avons dit que les chiens de police avaient aidé aux recherches dans la forêt de Bercé. Ces animaux, «Sulfa» et «Cyrnos», grands prix de divers concours, avaient été mis à la disposition des enquêteurs par Mme Pottier, propriétaire d'un élevage réputé de La Chartre-sur-le-Loir, et elle-même parfaitement initiée à l'art du dressage.Il est curieux de consigner qu'un des «sujets» de Mme Pottier, le chien «.Cyrnos», a fait preuve d'un flair exceptionnel. Voici pourquoi.On battait, dans un rayon de 5 ou 8 kilomètres du lieu du crime, la forêt de Bercé, qui s'étend sur 5.000 hectares, et tous les chercheurs-gendarmes au nombre d'une quinzaine, gardes-forestiers et gens de bonne volonté, rassemblés au pourchas du meurtrier, opinaient à l'unanimité qu'il s'était enfui au cœur des bois, dans leur mystère même, là où les mousses et les taillis sont comme inviolés, et qu'on le retrouverait, victime de son remords, pendu à quelque branche, avec sa bicyclette à proximité.Aussi bien, quand on vit «Cyrnos» s'écarter de «Sulfa», resté à quêter dans les bois, pour revenir à la lisière de la forêt vers Saint-Pierre, on crut qu'il était en défaut. Pourtant, la fine bête suivait la bonne voie. Elle traversa, hors du couvert, un champ de blé et, tout net s'arrêta devant une haie de clôture bordant un petit chemin d'intérêt local qui mène à Courdemanche. C'est qu'alors elle venait de perdre la trace du criminel, qui avait bien passé par là à pied et qui, arrivé à la route, avait enfourché sa bicyclette pour prendre la direction de Courdemanche et, descendant sur Ruillé par des petits chemins transversaux, gagnait en se cachant le bourg de Beaumont-la-Ronce où il a été arrêté.Ainsi, tant que l'homme avait marché à travers bois et terres, la bête, subodorant ses émanations physiques, l'avait suivi à la piste pour n'abandonner celle-ci qu'au moment où, sur la route poussiéreuse, il était parti à bicyclette. Elle avait donc ainsi démontré l'inanité des fatigantes recherches qu'on continuait dans la forêt.Les antécédents de l'assassin - Henri Nicolas a un passé judiciaire. Le 21 janvier 1927, le Tribunal correctionnel de Saint-Calais le condamnait à une année d'emprisonnement pour tentative d'homicide volontaire et coups à enfants de moins de 15 ans. Il habitait alors à Bérus avec sa femme, née Marie Bigot, à qui il rendait, par ses excès de boisson quotidiens, la vie absolument intenable.En novembre 1926, elle apprenait qu'une de ses filles, issue d'un premier mariage, et vivant au foyer de famille, avait dû céder aux exigences parti-culières de son mari. Indignée, elle porta plainte et le 10 novembre, une querelle extraordinairement violente, eut lieu entre les époux, la femme stigmatisant en paroles acerbes l'odieuse conduite du mari, et celui-ci reprochant à celle-là de l'avoir dénoncé à la justice.Alors, Henri Nicolas, emporté par des instincts qui déjà s'avéraient cruels, tenta d'étrangler sa compagne en lui passant un fil de fer au cou. Elle s'enfuit. Il la rejoignit pour la renverser et la frapper de plusieurs coups de son couteau de poche, qu'il avait ouverts avec ses dents. Or elle était enceinte de huit mois et ce fut un mort-né qui vint au monde à l'hôpital d'Alençon.La fureur bestiale de Nicolas s'étendit aussi sur celle-là même, une enfant de 12 ans, qu'il avait salie. Un fil de fer lui enserrant le cou et les poignets, elle eut à supporter ses sévices.Enfin le divorce rendit la tranquillité à Marie Bigot et à ses filles.Telle est... l'amoralité du meurtrier Henri Nicolas, que l'intérêt devait conduire, le 5 juin, à tuer sa patronne, la fermière. Thaïs Passin, veuve Boutard, dont il convoitait le bien et qui, femme de bonne mœurs, et mère absolument sérieuse, n'avait point voulu écouter les propositions de son « gars domestique », comme on dit en pays sarthois, sans doute parce qu'elle avait compris ses calculs, dans lesquels elle entrevoyait plus de cupidité que d'amour. |
7 juin 1931 : | 7 juin 1931 :Le meurtrier de Saint-Pierre-du-Lorouer est écroué - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France Le meurtrier de Saint-Pierre-du-Lorouer est écroué -Le chef de brigade Praud, de la résidence de Beaumont-la-Ronce, et un de ses subordonnés, ont amené hier matin au Mans, Henri Nicolas, le meurtrier de la veuve Boutard. M. Saupin, juge d'instruction, qui avait décerné contre lui un mandat d'arrêt, l'a fait écrouer après l'avoir interrogé sur son identité.C'est un homme vigoureux au visage plein et coloré,barré de grosses moustaches grisonnantes. Il porteencore les habits de travail très usagés qu'il avait au moment de sa fuite et de lourds souliers terreux sans lacets. Il n'a fait aucune résistance, même lors de son arrestation sur la route de Tours, à six kilomètres au-delà de Beaumont, où il avait passé la nuit sur les derrières du château dans une meule de paille. Rejoint par le chef de brigade Praud et un de ses gendarmes et descendant de bicyclette, il déclara immédiatement s'appeler Henri Nicolas et avoir tué la veuve Boutard. Les gendarmes du Grand-Lucé, guidés par les indications fournies par Nicolas, à leurs collègues de Beaumont, ont retrouvé avant-hier l'arme du crime :un rasoir ébréché et tout ensanglanté. Ils ont également saisi à « La Ragée », une camisole que la veuve Boutard endossait pour protéger ses vêtements pendant la traite des vaches. Le criminel s'y est essuyé les mains avant de s'enfuir.On ne connaîtra les mobiles exacts de son acte qu'après son premier interrogatoire sur le fond. Maisil semble dès maintenant qu'il faille, comme nous l'avons déjà dit, les apercevoir dans une opposition d'intérêts.NDLR : Certains de nos lecteurs du Maine et de Normandie — et d'autres que nos lecteurs — se sont à juste titre étonnés de notre retard de vingt-quatre heures dans la publication du compte-rendu de ce crime. Nous leur précisons que ce retard est la conséquence d'une erreur de transmission téléphonique qui n'est imputable ni à notre rédaction du Mans ni à nos services de Rennes. Et sur cette erreur s'est greffée une indélicatesse que nous ne voulons pas apprécier. |
9 mars 1932 : | 9 mars 1932 :Henri Nicolas, qui assassina sauvagement sa patronne, est condamné à la peine de mort - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France Le drame de S'-Pierre-du-Lorouer devant les Assises -La foule est venue nombreuse, hier, pour assister aux débats. L'horrible crime de Nicolas Henri est encore présent dans toutes les mémoires. M. Vétillard, procureur de la République prononcera le réquisitoire et Me Germaine Brière assumera la lourde tâche de la défense ; Me Geneslay présentera les intérêts des enfants de la malheureuse victime, Mme Vve Boutard.La salle devient houleuse.« Faites entrer l'accusé » prononce la président.Aussitôt là, une rumeur se propage dans la salle : chacun veut voir l'assassin.« Je ne veux pas entendre un seul mot » dit le président, « sinon je fais évacuer la salle ».Et Nicolas Henri entre, escorté de deux gendarmes. C'est un fort gaillard aux larges et fortes moustaches tombantes, au regard froid, aux épaules carrées et aux fortes mains. L'assassin ne se trouble point ; il répond d'une voix assurée, voilée cependant par un léger enrouement.On procède à la composition du jury et aussitôt les débats sont ouverts.L'accusation - Henri Nicolas, 45 ans, était au service de Mme Vve Boutard, née Thaïs Passin, 34 ans, cultivatrice à la Ragée. commune de Saint-Pierre-du-Lorouer, depuis le 27 mars 1931. Homme violent, brutal et cynique, Henri Nicolas, était divorcé, et avait laissé ses nombreux enfants à la charge de sa femme.Dès qu'il fut Installé à la ferme de la Ragée, Nicolas essaya de se mettre dans les bonnes grâces de la patronne. Mme Boutard, veuve depuis deux ans, exploitait à des conditions certainement avantageuses sa ferme.de 25 hectares environ, appartenant à ses parents qui la lui louaient à bas prix.Mme Boutard, qui connaissait la réputation de Nicolas, ne voulut jamais céder a ses instances, et le domestique en conçut une haine mortelle contre sa patronne.Le 4 juin, Nicolas, sous prétexte d'essayer un jeune cheval qui n'avait jamais été attelé, avait emmené à la foire, à la Chartre, Mme Vve Boutard et ses trois enfants. A leur retour à la Ragée, une violente discussion s'était élevée. Elle devait reprendre le lendemain et finir tragiquement.Pendant la nuit il enferma tout le monde sous clef et ne dormit pas dans son lit. Il consomma un demi-litre d'eau-de-vie ce qui eut le don de le mettre dans un état de surexcitation peu ordinaire.Le vendredi matin, à 6 h. 30. Il libéra sa victime qui se rendit à l'étable pour traire ses vaches. Une nouvelle discussion s'éleva. Nicolas sortit et alla chercher son rasoir dans un placard et sauvagement il égorgea la fermière.L'assassin, son crime accompli, prit sa bicyclette, et s'enfuit vers la forêt de Jupilles.Les enfants de Mme Boutard avaient entendu un cri. Ils se levèrent et découvrirent leur mère morte, une plaie horrible au cou.Peu après, le samedi matin, Nicolas était arrêté sur la route de Tours, par la gendarmerie de Beaumont-la-Ronce. Il reconnut aussitôt les faits et avoua avoir tué là fermière au cours d'une discussion.Les antécédents de l'assassin - A ce dossier suffisamment accusateur s'en joint un second. Nicolas, en effet a un passé judiciaire : Le 21 Janvier 1927, le Tribunal correctionnel de Saint-Calals le condamnait à une année d'emprisonnement pour tentative d'homicide volontaire et coups à enfants de moins de 15 ans. Il habitait alors à Bérus avec sa femme, née Marie Bigot, à qui il rendait, par ses excès de boisson quotidiens, la vie absolument intenable.En novembre 1926, elle apprenait qu'une de ses filles, issue d'un premier mariage, et vivant au foyer de famille, avait dû céder aux exigences particulières de son mari. Indignée, elle porta plainte et le 10 novembre, une querelle extraordinairement violente eut lieu entre les époux, la femme stigmatisant en paroles acerbes l'odieuse conduite du mari, et celui-ci reprochant à celle-là de l'avoir dénoncé à la justice.Alors, Henri Nicolas, emporté par des Instincts qui déjà s'avéraient cruels, tenta d'étrangler sa compagne en lui passant un fil de fer au cou. Elle s'enfuit. Il la rejoignit pour la renverser et la frapper de plusieurs coups de son couteau de poche, qu'il avait ouvert avec ses dents. Or elle était enceinte de huit mois et ce fut un mort-né qui vint au monde à l'hôpltal d'Alençon.La fureur bestiale de Nicolas s'étendit, aussi, sur celle-là même, une enfant de 12 ans, qu'il avait salie. Un fil de fer lui enserrant le cou et les poignets elle eut à supporter ses sévices.Enfin le divorce rendit la tranquillité à Marie Bigot et à ses filles.Tel est l'Individu que les Jurés de la Sarthe doivent juger. Homme bestial, cruel, monstre sanguinaire, Nicolas ne mérite aucune pitié.L'interrogatoire - La foule a entendu, toujours sous le coup d'une émotion intense, l'accablante lecture de l'acte d'accusation et c'est dans le plus grand silence que commence l'interrogatoire.« Accusé, levez-vous ! »Mû comme par un ressort, Nicolas se lève.— Vous vous nommez Nicolas Louis ; vous êtes né à René le 13 avril 1886; Dès votre jeunesse, vous accompagnez vos parents dans leurs différentes résidences. Vous étiez alors bien considéré. Cependant, vous passiez pour un violent et brutal. Vous vous mariez une première fols en 1910 et de votre première femme vous avez eu trois enfants.Nicolas ne répond que par monosyllabes.— Vous rentrez après la guerre au service de la Vve Bigot que vous épousez. Vous en aviez 6 enfants, puis vous venez habiter Thoiré jusqu'en 1926. Vos mœurs ne sont pas irréprochables.Et M. le président rappelle les violences que Nicolas fit subir à sa femme et à l'une 3 ses filles.— Vous cherchez du travail, Mme Vve Boutard vous engage. Dès ce moment, vous espérez vous marier avec elle, n'est-ce pas ?— C'est exact !— A plusieurs reprises d'ailleurs vous dites autour de vous que vous voulez épouser une veuve. Dans le pays, on vous représente comme brutal. On ne peut pas vous garder dans les fermes où vous travaillez à cause de cela.Puis, ainsi que je l'ai dit, vous rentrez chez Mme Boutard. Cette femme avait longuement hésité avant de vous prendre chez elle. Puis ne trouvant pas de domestique elle vous engage enfin, à la date du 27 mars 1931. Dès le début vous voulez vous imposer. Aviez-vous bien le but d'épouser la femme Boutard ?— Oui et elle était bien consentante.— Vous le prétendez en effet, mais je vous répète, vous, vous aviez l'intention. Vous avez entouré la femme Boutard de délicatesses au début. Vous avez même prétendu à l'instruction que cette femme avait eu des relations avec vous. Ce n'est pas vrai ; le dossier le dément.— M. le Président, c'est exact !Puis nous arrivons au 4 juin.— Que s'est-il passé ?— Comme d'habitude, on s'est fâché au retour de La Chartre ; mais à ce moment, je ne pensais pas tuer Mme Boutard.— Pourquoi faisiez-vous des menaces ? N'aviez-vous pas fermé la porte à clé ?— Çà m'arrivait souvent quand je rentrais du travail.— Mais, alors, pourquoi mettiez-vous la clé dans votre poche ?— Une idée, je ne sais pas.— Une idée, en effet. Pendant la nuit qui a précédé le crime, n'aviez-vous pas aiguisé le rasoir ?— Non.— N'aviez-vous pas répondu à un des enfants qui vous demandait ce que vous faisiez, que c'était pour tuer Mme Boutard ?— Non, je n'ai jamais dit çà.— Le lendemain, Mme Boutard va traire ses vaches. Vous la suivez. Aviez-vous votre rasoir sur vous ?— Non, je suis allé le chercher plus tard.— Quand ?— Quand elle m'a eu traité d'assassin.— Racontez-nous la scène de l'étable.Nicolas dit que, poussé par la colère, il a frappé.— J'étais derrière elle, dit-il— Votre geste en est encore plus horrible; vous avez frappé trois fois par derrière, tranchant complètement la gorge de votre victime. Qu'avez-vous fait ensuite ?— J'ai frappé Mme Boutard dans un coin.— Oui. comme un chien qu'on a tué. Qu'avez-vous fait ensuite ?— Je suis rentré à la maison et je suis parti.— Qu'avez-vous dit aux enfants ?— Que leur mère était partie chez ses beaux-parents.— Qu'avez-vous fait ensuite ?— Je ne sais pas.— Moi, je vais vous le dire. Vous êtes allé sans émotion chez l'aubergiste de Ruillé où vous avez parlé de votre prochain mariage. Vous n'aviez aucun regret; c'est en pleine conscience que vous quittez les lieux du crime.L'interrogatoire est terminé sur une intervention de M. Vétillard avocat général, qui insiste sur la scène qui a précédé le crime.On montre ensuite l'arme du crime, ce qui produit une certaine sensation. Seul, Nicolas ne se trouble pas. Il est devenu simplement un peu plus rouge.Les témoins - Le premier témoin entendu est M. Morice, chef de brigade au Grand-Lucé, qui procéda aux premières constatations. Il expose au jury avec précision les détails de l'horrible forfait de Nicolas. M. le Président lui demande des détails sur la configuration des lieux et sur la moralité de la victime et de l'inculpé.On entendit ensuite le maréchal-des-Iogis Paraud qui arrêta l'accusé.Les autres dépositions qui suivirent établirent de façon formelle que Nicolas est un violent, qu'il ne supporte pas la contradiction et qu'il est capable d'un mauvais coup. Il se montre brutal avec les enfants des fermes où il est engagé. Il voulait être le maître partout et s'immisçait.dans les affaires d'autrui. Il cherchait à se placer surtout dans les fermes exploitées par des veuves dans l'intention de les épouser.Un témoin, Mme Resteau, parle de la rencontre qu'elle fit de Nicolas après le crime.Avait-il l'air ivre ?— Non, Il était de sang-froid.Après une suspension d'un quart d'heure, on entend les derniers témoins.Une émotion intense s'empare de l'assistance. On vient en effet d'introduire la mère de la victime. Mme Passln raconte avec émotion comment ses petits-enfants vinrent la prévenir que Nicolas avait tué leur maman. On fait ensuite introduire le petit Jean Boutard.L'audience devient pénible, surtout quand la fille ainée de la victime vient raconter ce qui s'est passé avant le drame, et en particulier quand elle répète la parole prononcée par Nicolas, qui avait dit à sa maman qu'elle ne serait pas vivante le lendemain. Elle l'a vu aiguiser son rasoir et elle l'a entendu dire : « Je l'aiguise pour tuer ta mère demain matin ». Puis c'est la narration de la scène terrible de la découverte du drame.M. le docteur Gaillard, médecin-légiste, vient dire les résultats de ses constatations.« C'était, dit-il, une blessure effroyable qui détacha la tête du tronc. Jamais de ma vie de médecin-légiste, je n'ai vu une plaie de cette ampleur, plaie qui dénote un acharnement sans nom. »Cette déposition provoque une émotion profonde. Seul, Nicolas ne se trouble pas.La partie civile - Me D'Anjou, avoué, se porte partie civile à l'audience au nom des enfants et des parents de la victime.Me Geneslay soutient sa demande de sa voix éloquente.Si, après avoir assassiné la femme Boutard, Nicolas n'avait pas sali sa victime, je ne serais pas à cette barre. C'est parce qu'il s'est' acharné sur elle que les vieux parents ont voulu qu'une voix s'élève à cette audience pour défendre une mémoire qui leur est chère.Et Me Geneslay retrace le passé sans tache de celle que Nicolas tua sauvagement parce qu'elle ne voulait pas céder à ses désirs. Il montre cornment l'assassin voulut à tout prix s'insinuer dans la ferme pour y devenir, le maitre. Peu-à peu, dans son cœur naît une haine farouche, mortelle, contre celle qui ne veut pas l'admettre dans son foyer, et c'est pour cela qu'il l'a tuée brutalement, sauvagement.Avec émotion, Me Geneslay s'adresse aux jurés :« Je ne sais pas, Messieurs, ce que vous ferez de cet homme, mais je vous supplie de penser au calvaire qu'il a fait gravir à sa victime, à la souffrance qu'il a causée aux enfants et aux parents.« Pourquoi Nicolas a-t-il tué ? Par dépit, et il a voulu son acte, il l'a prémédité. La veille au soir il a annoncé son intention de supprimer sa victime. Il a préparé son acte.« Il ne pouvait pas ne pas dire qu'il n'a pas prémédité, s'écrie Me Geneslay en terminant; vous ne pouvez pas avoir pitié de lui, parce que lui n'a pas eu pitié. »Le réquisitoire - M l'avocat général Vétillard se lève à son tour.« Il est des crimes, dit-il, qui à la fois épouvantent et déconcertent. Celui de Nicolas est de ceux-là ».Quel a été le passé de l'assassin ? Nicolas a été bien élevé, sa jeunesse fut heureuse et il n'a pas l'excuse d'avoir été délaissé dès son jeune âge.Puis l'avocat général retrace la vie de l'assassin. L'attentat qu'il a accompli contre sa seconde femme et contre sa fille. Il relate la scène terrible au cours de laquelle il voulut étrangler et tuer son épouse, faits qui lui valurent une condamnation à 1 an de prison.Et on arrive ensuite à la scène du crime. Nicolas avait vu dès le début que le parti de Mme Boutard devait être intéressant, et il s'appliqua tout d'abord à conquérir ses bonnes grâces. Puis, quand il s'aperçut que son rêve ne (se) réaliserait pas, il en.conçut un vif dépit qui ne se calma pas. Et il tua.M. l'Avocat général reconstitue dans un style imagé la nuit terrible qui précéda le crime.« Nicolas était venu pour épouser Mme Boutard. Il s'aperçut que depuis deux mois, il n'a pas avancé. II décide alors d'aboutir et s'il n'aboutit pas, il tuera ».Et il prépare tout pour le lendemain. Ses propos, ses actes, tout cela prouve la préméditation. Il dit à la femme : « Demain, tu mourras ». Et, à la lumière de la lampe, il affile son rasoir. Il monte la garde toute la nuit dans la salle qui avoisine la chambre de sa victime, puis, le jour venu, Nicolas, sauvagement, horriblement, met à exécution le plan infernal qu'il a conçu. Il égorge Mme Boutard après lui avoir fait une dernière fois ses offres.« Messieurs les Jurés, vous penserez, dans votre salle de délibérations, s'écrie M. Vétillard, à ce crime atroce, à cette blessure horrible, abominable. Et c'est pour cela que vous n'aurez pas dé pitié, que vous condamnerez Nicolas à-la peine capitale, peine qu'il a méritée sans conteste. Vous répondrez oui à toutes les questions et n'accorderez pas les circonstances atténuantes, et ce sera justice. Si vous ne faites pas venir la guillotine ici pour cet homme, vous ne la ferez jamais venir pour personne».La plaidoirie - Me Germaine Brière se lève ensuite.« Une. lourde tâche m'incombe, dit-elle, après les deux réquisitoires que vous venez d'entendre. On vous a demandé une peine terrible, qui me semble disproportionnée. Je vous demanderai, moi une peine exemplaire, je ne vous demanderai pas de pitié pour Nicolas, mais seulement un verdict de justice.L'assassin n'a pas l'âme sans conscience que l'on nous a peinte. Nicolas était travailleur, le dossier en fait foi. Il buvait, certes, il devenait violent lorsqu'il avait bu, mais il n'avait pas l'âme d'un criminel.Et Me Germaine Brière s'acharnera, pendant une heure, à nous montrer que le drame de la Ragée est un drame de l'alcool.L'éloquent défenseur estime que l'assassin n'a pas prémédité son crime, qu'il a agi dans un geste insensé.La peine de mort ne peut donc être appliquée et c'est les travaux forcés à perpétuité qui doivent être la sanction du crime de Nicolas.Le verdict - M. le président lit aux jurés les questions auxquelles ils auront à répondre.Après une demi-heure de délibérations, ils rentrent en séance avec un verdict entièrement affirmatif. En conséquence, la Cour d'Assises condamne Nicolas Henri à la peine de mort. Statuant ensuite sur la demande de la partie civile, la Cour accorde 5.000 francs de dommages et intérêts pour les parents et 50.000 francs pour chacun des enfants.Nicolas écoute impassible, sans le moindre tressaillement, sans une larme.Sans manifester, la foule, lentement s'écoule.La session est close. Témoin :Germaine BRIERE 1897-1937 |
11 mars 1932 : | 11 mars 1932 :Henri Nicolas, l'assassin de Saint-Pierre-du-Lorouer, s'est pourvu en cassation - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France LE MANS, 11 mars. (De notre Rédaction.) — Hier matin, vers 10 heures, Me Germaine Brière, le défenseur de l'assassin de la Ragée, est allée trou-ver Nicolas dans sa cellule. Elle lui a demandé s'il acceptait de signer son pourvoi en cassation. Nicolas a accepté et a demandé s'il pouvait encore avoir de l'espoir; Il a ajouté : « S'il faut y aller, que ce soit le plus tôt possible. » Témoin :Germaine BRIERE 1897-1937 |
22 juillet 1932 : | 22 juillet 1932 :Une avocate chez le président Lebrun - Paris, 75056, Paris, Ile-de-France, France Paris, 22. - Cet après-midi, à 16 heures, le président de la république a reçu Me Germaine Brière, défenseur d'Henri Nicolas, condamné à mort par les assises de la Sarthe.M. Albert Lebrun a écouté avec bienveillance la requête de l'avocate, mais lui a signalé que rien dans le dossier de son client ne lui paraissait a priori justifier une mesure de clémence.Après son entrevue avec le président, Mme Brière nous a déclaré n'avoir pas grand espoir quant au résultat de sa démarche et son anxiété était d'autant plus grande que c'est la première fois qu'elle avait à effectuer cette pénible mission. Témoin :Germaine BRIERE 1897-1937 |
22 juillet 1932 : | 22 juillet 1932 :Mme Germaine Brière, défenseur de Nicolas, a été reçue par le Président de la République - Paris, 75056, Paris, Ile-de-France, France Paris, 22 juillet. - (De notre rédaction parisienne) :On se souvient de l'affreux assassinat de Saint-Pierre-du-Lorouër.Aujourd'hui, à 16 heures, Mme Germaine Brière, avocate au barreau du Mans, et défenseur d'Henri Nicolas, est venue au Palais de l'Elysée demander la grâce du condamné à mort.A pas menus, simplement, son volumineux dossier sous le bras, la jeune avocate a gravi sans émotion apparente les marches du grand escalier conduisant au bureau du président Lebrun.C'est la première fois de son septennat que le nouveau président reçoit une avocate venant lui demander de commuer une peine de mort en celle des travaux forcés à perpétuité. C'est aussi la première fois que Me Brière effectue une aussi pénible mission.Le président Lebrun, dont on connaît la haute courtoisie et le grand esprit de justice, a reçu Me Germaine Brière avec la plus délicate des amabilités.Durant 20 longues minutes, l'éminente avocate a pu lui répéter les grandes lignes de sa plaidoirie et lui faire ressortir les quelques rares circonstances atténuantes qui semblaient pouvoir militer en faveur de la grâce. Mais le président, grand travailleur, connaissait à fond le dossier d'Henri Nicolas. Il souligna dès les premiers mots de l'entretien que tous les rapports officiels, y compris celui de la commission des Grâces concluaient en réclamant l'exécution de l'assassin et que rien, a priori, ne semblait justifier une mesure de clémence.— Avez-vous, Maître, dit-il un fait nouveau à m'apporter ?Et l'avocate ne put que reprendre la thèse qu'elle soutint si habilement devant la Cour d'Assises, thèse selon laquelle Nicolas avait agi sous l'empire de l'ivresse.Le président posa encore de nouvelles questions à l'avocate, évoquant surtout le passé de cet individu, mauvais époux, cynique et bestial.— Vous a-t-il dit. au moins, demanda enfin M. Lebrun,confié son repentir ?Et Mme Germaine Brière ne put répondre, en son âme et conscience, qu'elle pensait bien qu'il devait regretter son abominable forfait. Jamais, en effet, le cynique Nicolas, au cœur dur comme la pierre, n'a formulé devant celle qui le visita de longues heures en prison, la moindre parole de repentir ou de regrets.— Cet homme, me dit Mme Brière, en sortant de l'audience présidentielle, est une véritable brute, parfaitement insensible et je n'ai pu affirmer au président ce que je sais ne pas être la vérité. Mon client n'a eu qu'un mot encore douloureux à mes oreilles après la sentence qui le condamne à mort : « Donnez moi vite à manger, dit-Il, ce soir là à ses geôliers du Mans ; car vous savez, une séance comme celle-là, ca creuse ! »Depuis il n'a jamais prononcé un mot qui puisse atténuer l'horreur de son crime.Mme Germaine Brière ne m'a pas caché qu'elle considérait son entrevue comme un échec et quoique le président, selon l'usage, n'ait rien laissé percer de sa décision, la tristesse de son regard semblait dire déjà que le sort de Nicolas serait celuide l'échafaud.Et comme nous évoquions la grande possibilité de ce matin terrible, Mme Germaine Brière. lèvres serrées, mais calme, de me dire les yeux dans les yeux :« Soyez bien persuadé que jusqu'au bout, même sic'est l'exécution, je ne faiblirai pas en face de mon devoir suprême. »Et la perspective de voir, par un matin gris, cette gracieuse avocate si douce, si femme, accompagner le sinistre Nicolas de sa cellule au châtiment suprême, nous apparut alors, en vérité, comme une invraisemblable vision. Et cependant....H. R. Témoin :Germaine BRIERE 1897-1937 |
26 juillet 1932 : | 26 juillet 1932 :Les bois de justices sont arrivés au Mans - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France Une exécution capitale aura lieu ce matin au Mans -Le Mans, 26 juillet - Les bois de justice sont arrivés aujourd'hui au Mans, où l'exécution d'Henri Nicolas est prévue pour demain matin. Nicolas, qui, le 5 juin 1931, avait assassiné sa patronne, Mme Boutard, cultivatrice à Saint-Pierre-du-Lorouer, avait été condamné à mort le 9 mars dernier par la cour d'assises de la Sarthe. |
27 juillet 1932 : | 27 juillet 1932 :Décès - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France UNE EXÉCUTION CAPITALE AU MANS - HENRI NICOLAS, l'assassin de la Ragée, A EXPIÉ SON CRIME -LE MANS. 27 juillet (de notre rédaction) — 4 heures.. Il fait encore nuit noire. Le ciel est couvert et bas. Un petit vent humide qui cingle fait grelotter en ce triste matin de juillet, ceux qui se sont levés un peu vite pour être la...La foule est dense, aux abords de la rue du Vert-Galant que barre un peloton de gardes républicains a cheval. Une tache d'ombre que des milliers de paires d'yeux scrutent, c'est à peine si l'on distingue la grande poterne de la cour de la gendarmerie, recouverte de lierre sauvage. Un bec de gaz dont la flamme baisse lentement jette une lueur sinistre sur les têtes qui se penchent anxieuses pour mieux voir. Des grappes humaines ont envahi les toits des maisons environnantes, ou se sont perchées sur des échelles amenées à la hâte.La police veille. M. Dupuy commissaire central, ceint de son écharpe. a établi un service d'ordre impitoyable et tous ceux qui ne sont pas munis d'une autorisation spéciale sont impitoyablement refoulés. M. le capitaine Le Dali et ses gendarmes, des gardes républicains à cheval et une escouade de fantassins sont prêts à intervenir en cas de trouble.Le réveil du condamné - 4 h. 10. Dans le couloir de la prison éclairé vaguement par des lampes fumeuses, avance derrière le gardien-chef, M. le procureur de la République, Me Germaine Brière, M. Hébert, juge d'instruction et son greffier, M. Bouttier. MM les docteurs Legros et Chartier, M. Dubois, greffier du tribunal civil, et M. l'abbé Verseux, aumônier de la prison.Nicolas, qui va expier tout a l'heure son horrible crime dort profondément, depuis 2 heures du matin. Vers 1 h. 1/2, ayant entendu du bruit, il avait demandé à son gardien ce que cela signifiait, puis il s'était couché. Lentement, M. Gelly, gardien-chef, a fait jouer les verrous. Quelque chose a grincé. Nicolas a perçu le bruit. Il se réveille, mais reste étendu. Pas un muscle de son visage n'a bougé. Et il voit entrer M. le procureur Vétillard.— Nicolas, votre recours en grâce est rejeté.— Une voix nette répond : « Ah ! ».— Ayez du courage.— Oui. Je vais m'habiller.Et se tournant vers son gardien, il lui dit : « Je vous l'avais bien dit ».Sans trembler, il s'habille, et quand on lui demande s'il veut les secours de la religion, il dit qu'il veut se confesser et communier.A la chapelle il assiste pieusement a la messe, et peu après, on l'amène dans le bureau du gardien-chef où doit avoir lieu la toilette funèbre.M. Deibler et ses aides ne sont pas encore prêts et l'assassin de la Ragée s'assied et attend dix longues minutes dans un silence impressionnant. Il accepte deux prises que lui offrent ses gardiens, fume une cigarette et boit deux verres de rhum.Enfin la toilette funèbre commence. Les ciseaux échancrent largement la chemise et découvre le torse carré de Nicolas. Puis on lui ligote les mains derrière le dos. L'assassin s'est autre-fois brisé une épaule.— Ne me serrez pas trop, dit-il aux aides. C'est inutile de me faire mal. Je serai bien sage.On signe la levée d’écrou et le criminel marche vers le lieu de son supplice.L'exécution - Dehors la foule est de plus en plus dense. Lentement le jour apparaît. Une averse a éclairci un peu le ciel. La guillotine dresse ses deux grands bras sinistres. Il est 4 heures 55.Tout à coup la petite porte de la cour s'ouvre. Les gardiens apparaissent les premiers. Un remous. Les respirations se font plus rapides et voici qu'entre les deux aides apparaît Nicolas, blême, marchant sans forfanterie comme sans défaillance.On l'approche de la planche. Il bascule. Un déclic, le couperet qui crisse, un corps qui tombe avec un son mat. Pas un cri. Justice est faite.Aussitôt le cadavre du supplicié est chargé dans le fourgon et conduit au grand cimetière pendant que la foule impressionnée s'écoule lentement.Puisse la terrible leçon de la guillotine faire réfléchir ceux que hante l'horrible passion du crime.R.F.Transcription du décès à Saint-Pierre-du-Lorouër le 04/08/1932 Témoin :Germaine BRIERE 1897-1937 |
27 juillet 1932 : | 27 juillet 1932 :Inhumation - Le Mans, 72181, Sarthe, Pays de la Loire, France au Grand cimetière |
Sources
- Personne: http://archives.sarthe.fr/ark:/13339/s00586a3813b61d8/5a2576887a302 - https://lemans.maville.com/actu/actudet_-[video]-27-juillet-1932-la-derniere-execution-publique-au-mans_52734-3249483_actu.Htm - https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sarthe/video-en-1932-henri-nicolas-etait-le-dernier-guillotine-en-public-au-mans-1ac51ae4-5b96-4bc8-a386-b10df5fd534e
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