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-Nous sommes tous des Africains -

 

Fraternelle,tolérante, bienveillante, mais rigoureuse! /[email protected]/
Après la disparitiondes dinosaures, voici l'encyclopédie biographique,contemporaine et filiative de l'Homoerectus.

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Les sixpouvoirs :

1/Le Monde del’Economie, 2/ Le Monde de laPolitique, 3/Le Monde de laJustice, 4/ Le Monde de laPresse et des Médias,5/Le Monde des Armes : Militaires,Résistants, Révolutionnaires etContre-Révolutionnaires,6/ Le Monde des Scientifiques, des Saltimbanques et de tous lesInclassables. 


Emmanuel MACRON
Emmanuel MACRON
(Emmanuel Jean-Michel Frédéric MACRON)


  • Born December 21, 1977 - Amiens, 80000, Somme, Hauts-de-France, France
  • Age: 45 years old
  • 25e président de la République française (2017- ),
    ENA (Léopold-Sédar-Senghor, 2002-2004), Banquier, Ministre de l'économie (2014)
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 Parents

 Spouses

  • Married October 20, 2007, Hôtel Westminster, - Le Touquet-Paris-Plage, 62520, Pas-de-Calais, Hauts-de-France, France, to Brigitte TROGNEUX 1953

 Siblings

 Half-siblings

On the side of Jean-Michel MACRON 1951
(linked pages)

 Notes

Individual Note

 1 - Composition du Gouvernement Élisabeth Borne (Emmanuel II)

Le président Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne Première ministre et l’a chargée de former un Gouvernement.

Conformément à la tradition, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler dit AK47, a dévoilé, ce vendredi 20 mai, depuis le perron de l’Élysée, la composition du Gouvernement d’Élisabeth Borne, nommée Première ministre le 16 mai.

La présidence de la République a annoncé, ce vendredi 20 mai 2022, la composition du Gouvernement d'Élisabeth Borne (Emmanuel II).

Sont nommés ministres délégués :Auprès de la Première ministre :

  • Olivier Véran, chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique ;
  • Isabelle Rome, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances.

Auprès du ministre de l'Économie des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique :

Auprès du ministre de l’Intérieur et de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :

Auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :

Sont nommées secrétaires d’État :Auprès de la Première ministre :

Auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :


 2 - Emmanuel Macron président des chasseurs

Le doute n’est plus permis, après cette interview très cash donnée au « Parisien » par le président de la Fédération nationale des Chasseurs Willy Schraen. Le lobbyiste se verrait bien au gouvernement, à la tête d’un « ministère de la ruralité et de l’agriculture », et déclare ainsi qu’il votera pour le président sortant dès le premier tour.

« Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat.
À chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’Écologie, il est intervenu. »

Ce que pourrait confirmer Nicolas Hulot...

  • ttps://www.nouvelobs.com

 3 - Extrait d'acte de naissance n°5148

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Le vingt et un décembre mil neuf cent soixante dix sept à dix heures quarante minutes (10h40) est né en notre commune Emmanuel Jean-Michel Frédéric MACRON du sexe masculin-------

3.1 - Mentions Marginales

Marié à Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais) le 20 octobre 2007 avec Brigitte Marie Claude TROGNEUX. Mentionné le 15 novembre 2007 par M.J. Dumeige, Officier de l'Etat Civil par délégation.

  • Amiens, Année 1977, Acte n°5148

 3.2 - Trois enfants de coeur

Le couple a choisi de ne pas avoir d'enfants, "un choix que l'on a assumé, que j'ai dû faire très jeune étant donné la différence d'âge", avait confié le candidat à BFMTV en avril dernier. Pour autant, Emmanuel Macron a gagné trois enfants dans cette union : XX (profil censuré), Laurence et Tiphaine Auzière. Une nouvelle famille dans laquelle il s'est plutôt bien intégré, malgré un âge très proche de celui de ses beaux-enfants. "C'est mon beau-père, c’est sa place et c’est à ce titre aussi un chef de famille. La famille, c’est quelque chose d'im­por­tant pour lui, c’est pour ça qu’il a souhaité se marier. C'est quelqu'un qui m'a toujours encouragée à viser plus haut", confiait Tiphaine Auzière au micro d'Europe 1.

XX (profil censuré), ingénieur, a suivi la campagne sur les réseaux sociaux et les a décryptés pour son beau-père, rapporte Paris Match.

 3.3 - Sept fois grand-père

Emmanuel Macron a également sept petits-enfants, quatre petites-filles et trois petits-fils qui ont entre 18 mois et 11 ans. Un rôle de grand-père, à seulement 39 ans, qu'il semble prendre à coeur puisque quelques heures avant les résultats du second tour de l'élection présidentielle dimanche, il fêtait l'anniversaire d'Elise, la fille aînée de Tiphaine Auzière et de son compagnon Antoine, au Touquet, selon Gala.

Summary

 4 - 07 décembre 2020

 4.1 - «Egypte : une répression made in France» - Crimes contre l'humanité !?

Emmanuel Macron, recevait en visite d'Etat, lundi 7 décembre à Paris, Abdel Fattah Al-Sissi accusé par les ONG de bafouer les Droits de l'Homme et d'être le pire criminel actuellement au pouvoir. La gravité des violations des droits humains et les massacres engendrés en Egypte, dépasse tous les crimes répertoriés ces dernières décennies. Le contexte de la lutte contre le terrorisme a donné un sentiment d'impunité au président égyptien, qui engendre massacre sur massacre et réprime ceux qui dénoncent cette situation totalitaire.

Malgré les recommandations de l'UE, Emmanuel Macron a décidé que la France continuerait d'être l’un des principaux marchands de canon du Maréchal Sissi, et ce malgré le fait que la vente d'armes à un régime criminel, rend la France complice de crimes contre l'humanité et donc son Président en premier lieu.

Et pour Emmanuel 1er, le Pharaon-dictateur Sissi est à l’honneur. Après la cérémonie en grande pompe aux Invalides, il remet en catimini, lors d’un diner de copains à l’Elysée, la grand-croix de la Légion d'honneur au dictateur Abdel Fattah al-Sissi. Ce commerce florissant d'armement et de technologies de surveillance, rapporte à qui ? Cela mérite de la clarté !

La France est bien le pays des Droits de l'Homme !

  • CdBdM - Gardons en mémoire le massacre pendant le sit-in de la place Rabia-El-Adaouïa au Caire du 14 au 16 août 2013 (2600 morts).
    Ce massacre perpétré par le Maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, responsable du coup d'État du 3 juillet 2013, est le plus important de l'histoire moderne, après celui de la place Tiananmen en 1989.
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_place_Rabia-El-Adaou%C3%AFa

17/12/2020 - Le président de la République a effectué un dépistage et a été testé positif au Covid-19, après l'apparition de premiers symptômes, sans que l'on sache exactement ou et quand ils étaient apparus.

 5 - Emmanuel 1er assume de vouloir gouverner seul

6 juillet 2020

Le chef de l'Etat a choisi un haut fonctionnaire au profil de « collaborateur », censé lui faire moins d'ombre à Matignon.

En nommant un haut fonctionnaire inconnu du grand public, Macron contribue à la « dépolitisation de Matignon ».

Une fois n'est pas coutume, Emmanuel Macron, qui a consulté la semaine dernière ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, s'est inspiré des deux.Au premier, il a emprunté son ex-collaborateur, Jean Castex, qui fut secrétaire général adjoint de l'Elysée entre 2011 et 2012. Du second, qui plaidait dans un livre pour la mise en place d'un véritable régime présidentiel, avec la suppression de la fonction de premier ministre, il a repris, au moins dans l'esprit, les préconisations institutionnelles.

Emmanuel Macron acte, l'effacement symbolique de la fonction de premier ministre, réduit au rang de chef d'état-major, voir de simple « collaborateur ».

  • Le Monde, dimanche 5 - lundi 6 juillet 2020

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Emmanuel 1er, avec ou sans masque, vous le préférez comment ?


 6 - 19 juillet 2018

L'affaire Alexandre Benalla ? Cela n'intéresse que les journalistes. C'est en substance ce qu'a laissé entendre Emmanuel Macron, qui tente depuis ce matin de rester stoïque face aux questions de la presse sur son collaborateur accusé de violences contre un manifestant.

 6.1 - Benalla: malgré le scandale, l'entourage de Macron fait bloc

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Proches de Macron et membres du gouvernement s'accrochent aux éléments de langage pour tenter de déminer l'affaire.

Déminer à tout prix l'affaire et éviter que le scandale n'éclabousse, trop, le chef de l'État, en berne dans les sondages depuis plusieurs mois. Depuis ce jeudi matin, l'entourage d'Emmanuel Macron multiplie les prises de parole pour expliquer l'affaire Alexandre Benalla, du nom de ce collaborateur chargé de la sécurité du chef de l'État qui a donné des coups à un manifestant le 1er mai dernier, et identifié par Le Monde. L'affaire est close: il y a eu sanction, 15 jours de suspension sans solde, répètent-ils tous en chœur.


Preuve que la tension est palpable, c'est Bruno Roger-Petit lui-même qui est monté au front, devant les caméras pour une intervention solennelle à l'Elysée. Une première de la part du très discret porte-parole de l'Élysée, c'est dire l'urgence de la situation. Dans la salle du porte-parolat, fermée à la presse pour l'occasion, donc sans possibilité de l'interroger, il a déroulé les éléments de langage.

 7 - 15 juillet 2018

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Ballon rond : France – Croatie,
Le Président, tout en nuances

C'est pas Poutine, en arrière plan ?

 8 - France's Macron begins first state visit with Trump

April 23, 2018

French President Emmanuel Macron has begun his three-day state visit to Washington,
which is likely to be dominated by differences with the United States over trade and the nuclear accord with Iran.

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Avant Covid-19

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French-President Emmanuel Macron and first lady Brigitte Macron are welcomed to the White House Monday by President Trump and first lady Melania. It is the first official state visit of the Trump presidency. Trump has hosted numerous foreign leaders since taking office, but he has not yet held an official state visit — with all the pomp and circumstance that entails. The two men will likely discuss everything from the Iran nuclear accord to Trump’s threatened trade tariffs. The White House says Melania Trump has been planning every detail for Tuesday's state dinner for months. USA TODAY will provide live coverage of the welcoming ceremony in the player above.

 9 - 40 ans au château de Chambord - Joyeux anniversaire Emmanuel !


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Emmanuel Macron fête ses 40 ans au château de Chambord. Le choix du lieu pour ce « week-end privé » est très symbolique. Le président de la République a rencontré, vendredi soir, des chasseurs ayant participé à une battue.

Depuis le début du quinquennat, il aime manier les symboles. Né un 21 décembre, Emmanuel Macron fête ses 40 ans samedi 16 décembre dans le château de François Ier à Chambord, joyau architectural du Loir-et-Cher, selon une information de La Nouvelle République, confirmée au Monde par des proches du président.

Accompagné de son épouse, Brigitte, et des enfants et petits-enfants de cette dernière, le président passera le week-end à 200 mètres du château, à la Maison des réfractaires, ancienne maison forestière transformée en deux gîtes pouvant accueillir jusqu’à huit personnes chacun. Un « week-end privé », insiste l’Elysée, qui précise que M. Macron financera cet hébergement sur ses « deniers propres ». « Moins de mille euros », détaille l’un de ses proches.

Le chef de l’Etat est arrivé vendredi soir à Chambord où il a retrouvé en pleine forêt des présidents de fédérations de chasse ayant traqué le sanglier lors d’une « battue de régulation » comme il en existe une douzaine par an sur le domaine. Devant ses invités et un tableau de chasse, il a réaffirmé son attachement à cette pratique. « C’est la première fois depuis quarante ans qu’un président de la République vient en forêt à la fin de la chasse », se réjouit le lobbyiste Thierry Coste, qui défend les intérêts des chasseurs et a conseillé le candidat d’En marche !.

9.1 - Thierry Coste

Une fois de plus, Thierry Coste a visé juste. Alors que la campagne présidentielle est centrée sur la crise économique, ce lobbyiste a obtenu que l'Elysée reçoive son " client ", la Fédération nationale des chasseurs (FNC), le 30 janvier, pour évoquer... les courlis et les eiders à duvet. Le 3 février, les moratoires sur la chasse de ces deux espèces d'oiseaux étaient levés dans le Journal officiel. Parallèlement, le Sénat vient d'adopter à l'unanimité plusieurs propositions de loi pour " moderniser le droit de la chasse "... Les écologistes accusent le président de " braconnage électoraliste " à quelques semaines du premier tour, en direction des 1,3 million de chasseurs. Thierry Coste, lui, se félicite de cette double victoire. A 56 ans, le " conseiller politique " de la FNC est un des plus puissants lobbyistes français. La chasse, les armes à feu et le monde rural au sens large sont les domaines de prédilection de cet homme issu du milieu agricole, auteur du Vrai pouvoir d'un lobby (Bourin Editeur, 2006). A la tête de son cabinet Lobbying et Stratégies sis rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de Paris, à deux pas du Palais-Bourbon et de Matignon, il travaille également pour des clients de l'agroalimentaire, de la grande distribution, de l'énergie ou de la santé.


" C'est un type intelligent, redoutablement efficace, mais sans éthique et malheureusement prêt à tout pour arriver à ses fins ", soupire Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux.

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Manu Premier avait déjà reçu la FNC (Fédération Nationale des Chasseurs) en février dernier, et la recevait donc à nouveau pour, fidèle à la tradition française, la caresser dans le sens du poil : permis de chasse baissé de 400 à 200 euros dès la saison 2019-2020, élargissement des quotas et des dates de chasse pour six espèces d'oiseaux (dont l'oie cendrée, source de polémiques annuelles), rôle accru des chasseurs, sans compter le maintien des chasses dites traditionnelles (glu, matole, tendelle)…

Willy Schraen était accompagné de son vice-président Alain Durand et de son trésorier Pascal Sécula.Mais aussi de François Patriat, sénateur LREM vice-président du Groupe d'études "Chasse et pêche", et soit dit en passant vétérinaire (comme le président du Sénat Gérard Larcher, autre passionné de tueries en tout genre).

Et surtout de Thierry Coste, lobbyiste des chasseurs français depuis plus de 20 ans. Jamais loin de Paris et de l'Élysée, il rencontre Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle par l'intermédiaire de François Patriat, devenu chef de file du groupe LaREM au Sénat - également grand chasseur. Depuis, les deux hommes entretiennent de bonnes relations. Le 15 décembre 2017, Thierry Coste se retrouve même à Chambord pour fêter les 40 ans d'Emmanuel Macron autour d'un «tableau de chasse» en pleine forêt.

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Voyez un peu la scène : nuit polaire sur le château de Chambord, Emmanuel Macron se recueille sous les flambeaux en compagnie des présidents des fédérations de chasse française, tous en bottes. En face de la petite troupe, une autre mal en point. Une trentaine de sangliers se vident de leur sang au son des cors. Sublime journée de chasse. Le chef de l’Etat, de passage au domaine pour son anniversaire mi-décembre, tient à saluer un à un les participants.


 9.2 - Les chasses bien gardées de la République

Politiques, grands patrons et hauts fonctionnaires continuent de se presser aux battues du château de Chambord. Une survivance monarchique encore largement financée par l’État.

Les « chasses présidentielles » ont été remplacées en 2010 par des « battues de régulation » qui continuent d’attirer grands élus et grands patrons, mécènes et hauts fonctionnaires. Pendant la campagne, M. Macron s’était déclaré favorable à la « réouverture » de ces chasses de prestige en assumant de les utiliser comme instrument d’influence de l’Etat et de rayonnement de la culture française.

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Un jour de juin, fêtant son demi-siècle à la mairie de Villermain, à 20 kilomètres au nord de Chambord, Gérard Plessis a contemplé ses cadeaux. Une veste de chasse, la médaille d’or du Sénat et celle du conseil général. Devant le préfet et la sénatrice du Loir-et-Cher, l’ancien maire s’est lancé, un peu tremblant : « Maintenant, peut-être pourrai-je être invité à la chasse du château ? »

La question s’est perdue dans le cliquetis des verres de crémant de Loire. Ne pénètre pas qui veut dans l’ancien fief de François Ier, placé sous la haute protection du chef de l’État. Les chasses de Chambord ont survécu à deux révolutions et cinq Républiques. On y a connu des rois descendant de Paris avec leurs courtisans, et des présidents, Pompidou ou Giscard, accueillant les têtes couronnées.

Les privilèges féodaux ont été abolis en 1789 et les chasses présidentielles définitivement supprimées par Nicolas Sarkozy, en 2010. François Hollande s’est longtemps gardé d’y mettre le pied. En décembre, lors d’une visite surprise, il a insisté sur la vocation touristique du château. Sans un mot pour les chasseurs, qui n’ont guère changé leurs habitudes depuis des années. Un cinquième du domaine a été ouvert au public, mais seules quelques gâchettes choisies sont conviées à des rassemblements qui n’ont pas grand-chose à envier aux parties de chasse staliniennes de la bande dessinée d’Enki Bilal.

Certains vendredis (et quelques mardis) entre septembre et février, les routes traversant le domaine sont, au petit matin, coupées par la gendarmerie. « C’est comme ça qu’on apprend qu’il y a une chasse au château », explique agacé un propriétaire voisin alors contraint à faire de grands détours. « Ce n’est jamais annoncé à l’avance, même pas dans la presse locale. »

Devant les tours embrumées du château, trente hommes, parfois une femme ou deux, en bottes et Barbour, enfilent les gilets fluo réglementaires et grimpent dans l’une des cinq Land Rover du domaine. Les fox aboient, la chasse commence, à cor, à cris et sans témoins. Pour pénétrer dans la « mecque de la chasse », magnifique forêt de chênes et de bouleaux de 5 440 hectares clos de murs, « il faut faire partie de la cour, ou avoir des amis haut placés, explique un élu voisin du château. Il n’y a que ça qui marche. »

On essaie donc de se faire inviter, en toute candeur journalistique. Pas pour tenir un fusil (on n’a pas le permis), juste pour assister au spectacle de cette « tradition républicaine » racontée aux touristes de Chambord et financée en partie par les deniers publics. N’a-t-on pas vu Christine Boutin trotter derrière son mari chasseur ? Ou Bernadette Chirac en rabatteuse, chapeau à plume et bottes de cuir, au grand dam de son mari et de sa fille, tous deux antichasse ? « C’est vrai, j’étais là », confirme Claude Bartolone.

Le président PS de l’Assemblée nationale est aussi président de l’Association des amis de Chambord, instance stratégique pour les parties de chasse. Ce passionné, qui traque le sanglier depuis son enfance, ne rate pas une saison depuis les années 1980. Mais il ne détient pas les clés du domaine. Pas plus que Maurice Leroy, président UDI du conseil général, qui assure, « vraiment désolé », n’avoir pas la main sur les « fusils de Chambord », comme s’appellent les chasseurs entre eux.

Pierre Charon, président du domaine national de Chambord sous Sarkozy, vient d’être nommé par lui délégué national de l’UMP à la chasse. « J’ai été François Ier, sourit le sénateur de Paris. Les patrons du CAC 40 venaient me voir humblement, casquette à la main. » Gérard Larcher, président UMP du Sénat, lui a succédé en 2011, avant de démissionner après sa réélection au Sénat. Sous ses clochetons Renaissance, Chambord est une forteresse.

Aux chasses de Chambord, on a connu des rois descendant de Paris avec leurs courtisans, et des présidents accueillant les têtes couronnées. Détail de la tapisserie “Arrivée en campagne” (XVIIe siècle). Aux chasses de Chambord, on a connu des rois descendant de Paris avec leurs courtisans, et des présidents accueillant les têtes couronnées. Détail de la tapisserie “Arrivée en campagne” (XVIIe siècle).

Des chaises grincent dans le huis clos chambourdin et on espère un instant : depuis le 1er janvier, c’est un non-chasseur qui préside Chambord. Ça ne s’était pas vu depuis vingt ans, sous Chirac. Guillaume Garot, député PS de la Mayenne proche de Ségolène Royal, découvre la puissance de feu électorale des chasseurs.

Ils ont le soutien de groupes parlementaires à l’Assemblée et au Sénat, de patrons de grandes entreprises, publiques ou non. C’est un lobby puissant fasciné par Chambord. Guillaume Garot s’en amuse : « Je n’ai jamais eu autant d’amis, ni reçu autant de cartes de vœux ! »

 9.2.1 - Les petits chamboulements du nouveau président

Nommé par François Hollande, il n’était pas candidat à ce poste convoité par plus de 200 fines gâchettes. Plutôt intéressé par l’intérêt écologique et culturel de ce « château mythique », le nouveau président du domaine national de Chambord annonce, « sinon une révolution, une évolution ». Il « découvre » cet univers, mais ne détient pas encore le sésame des chasses à Chambord.

Il n’est d’ailleurs guère pressé d’entrer dans le bal des cartons d’invitation : « Je vais d’abord aller voir comment se déroule une chasse, puis je me pencherai sur la question des invités. » Il ne s’interdit pas de « bousculer le protocole », ni de faire payer les chas­ses. Pour une battue dans les domaines privés de Sologne, dont aucun n’égale la perfection de Chambord, les tarifs atteignent plusieurs centaines d’euros par jour.

C’est un parlementaire chasseur qui donne la bonne piste. Jean d’Haussonville, directeur général de l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé en 2005 pour gérer le domaine national de Chambord, est le grand chambellan du château. « C’est lui qui fait le casting. »

Pantalon en velours et veste de tweed, cet énarque diplomate, en poste depuis l’ère Sarkozy, reçoit à Chambord avec beaucoup d’égards, bien que visiblement lassé d’être interrogé sur « ce perpétuel sujet de fantasme journalistique ». Il rappelle que, à Chambord comme à Rambouillet, « les chasses présidentielles ont été supprimées il y a cinq ans » et assure : « La normalisation est en cours. »

On peut donc y assister ? Réponse : un « niet » peu diplomatique. « Ça ne se fait pas, les personnes qui y participent ne tiennent pas à apparaître. C’est du domaine privé. » Et de comparer : « Quand le chef de l’État donne un dîner, on ne divulgue pas la liste des invités. »

Jean d’Haussonville est directeur du domaine et chargé du « casting » des invités aux chasses présidentielles. « C’est comme une première de l’Opéra de Paris  », dit-il.

Faute de chasse, on se rabat sur le musée du château. Les dernières photos de chasse à Chambord, datées des années Giscard, jaunissent dans les vitrines. Comme si le temps s’était arrêté à l’époque révolue où la République invitait des dirigeants plus ou moins recommandables. « On ne pratique plus l’invitation de dictateurs », précise Jean d’Haussonville. Fini aussi « les cartons écrits à la plume d’oie » et « les sacs de jute cousus à la main pour emballer la viande ».

Chambord s’est démocratisé, ses battues accueillent désormais des « méritants », chasseurs ayant obtenu les meilleures notes au permis et « tous les parlementaires qui en font la demande », soit quelques centaines de personnes par an tout au plus. « C’est comme une première de l’Opéra de Paris », dit le directeur.

Délaissant son assiette de sanglier de Chambord sauce grand veneur, Jean d’Haussonville détaille son plan d’équilibre financier : « En 2016, la chasse ne coûtera plus un centime au contribuable », évoquant de mystérieux mécènes, chefs d’en­treprise ou personnalités fortunées, français et étrangers, remerciés de leurs dons défiscalisés par d’inoubliables parties de chasse au gros.

 9.2.2 - A bas les étiquettes !

A Chambord, se croisent hauts fonctionnaires français et européens, per­sonnalités étrangères dont l’anonymat est protégé : « Si un officier de l’OTAN, un parlementaire européen ou le ministre d’un pays ami vient chez nous, on ne ­le dira pas. »

La liste des parlementaires français habitués du « club » très masculin de Chambord, « des élus du peuple », rappelle Jean d’Haussonville, est tout aussi secrète : « Ce sont des personnages publics qui n’ont pas envie de publicité. »

Pourtant, quelques-uns ne font pas mystère de leur passion pour le brame du cerf en septembre : les sénateurs UMP Ladislas Poniatowski, François Baroin, Serge Dassault et Gérard Larcher, le socialiste François Patriat, les députés de droite Eric Ciotti, Christian Jacob, David Douillet… « Même pendant la guerre Fillon-Copé, on chassait ensemble à Chambord, se souvient un parlementaire de droite. On se disait qu’il y avait une suite à tout ça, on n’allait pas se tirer dessus. »

Droite ou gauche, les étiquettes tombent. Sur les chemins empierrés du domaine, c’est la paix des braves : « Au déjeuner, on parle politique. Mais avec la complicité liée à la chasse, des liens se créent, c’est une autre tonalité. On refait le monde, même si aucune affaire ne s’est jamais conclue là-bas », raconte Claude Bartolone. « On côtoie des industriels, des lobbyistes, des hauts fonctionnaires, c’est “the place to be” », explique Jérôme Peyrat, conseiller de Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris et membre, avec quelques parlementaires chasseurs, du très stratégique Conseil d’orientation de Chambord, en charge de l’avenir culturel et cynégétique du domaine, où se ­distribuent bon nombre de « fusils ». La chasse, dit-il, est un excellent poste d’observation politique : « L’occasion d’apprécier le caractère de chacun : ceux qui sont fair-play et les autres. »

Le seul permis requis est celui de chasser. La rosette et la notice au Who’s Who sont bien vus, mais facultatifs. « On vient avec nos fusils, des armes dangereuses à ne pas mettre entre toutes les mains », explique Claude Bartolone. Pierre Lellouche a laissé un souvenir cuisant : « Il a failli dégommer Frédéric Péchenard, le directeur de la police nationale. La balle n’est pas passée loin », se souvient un sénateur témoin de la scène. Le député UMP de Paris n’a jamais été réinvité.

Dans sa petite mairie en face du château, un homme fulmine. « La chasse est un mal nécessaire, mais que ce soit toujours les mêmes, je ne suis pas d’accord. C’est un domaine public, pas seulement ouvert aux amis des amis. » Pull de chasse décoré d’un cerf, écarlate de colère, André Joly est né à La Guillonnière, ferme familiale transformée en relais de chasse dans la forêt de Chambord. Ce chasseur, qui a sa propre partie à l’automne sur le domaine, est en guerre contre l’EPIC et son directeur, qui veut régenter la commune et lui donner le lustre d’un site classé par l’Unesco.

Fini les boutiques de souvenirs à deux sous, les toilettes municipales en préfabriqué et l’hôtel Saint-Michel, un 2-étoiles. Ses invités chasseurs ont beau adorer cette relique de la IVe République, où l’on peut encore dormir dans le lit de Georges Pompidou, Jean d’Haussonville veut faire table rase du passé. L’hôtel, relooké par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, passera bientôt à 4-étoiles et la place du village sera libérée de ses sanisettes.

N’en déplaise à André Joly qui fait de son combat celui de la « République contre la monarchie, qui est revenue à Chambord », en pétard contre « ces messieurs qui font la loi ». Cette saison, il a compté 17 chasses. Et « certains sont venus six fois ».

Il s’agit, officiellement, de « battues de régulation » : un demi-millier de sangliers et quelques dizaines de cervidés, chassés en tir sélectif, doivent être éliminés chaque année pour éviter la surpopulation dans cette forêt grande comme Paris intra-muros. Car depuis cinq siècles, le périmètre du domaine royal n’a pas changé. Les cerfs continuent de bramer en septembre et les sangliers de labourer la route de la Reine, entretenue par l’Office national des forêts.

« Les battues sont nécessaires », justifie un parlementaire. « Si ce n’est nous, ce sont les gardes-chasse de l’ONC [Office national de la chasse, NDLR] qui le feront. Cela aurait moins de panache. » Bien dire « battues de régulation », donc. Même si, effet de l’habitude et de la tradition, on continue de se précipiter selon son grade et ses relations à « la chasse des ambassadeurs », « la chasse franco-belge », celles « du préfet », « du maire », « du conseil général », « des présidents de fédération de chasse » Et à celles « du château », courtisées et huppées, orchestrées par le directeur.

Le rituel est immuable. On se retrouve à déjeuner, à la Thibaudière, le relais construit par Georges Pompidou, hérissé de cors et de défenses impressionnants. A la tombée de la nuit, devant le château, les honneurs sont rendus aux quarante sangliers abattus, en présence de la garde républicaine. Les chasseurs se débarrassent des gilets fluo et dévoilent leurs plus belles tenues.

Le tableau de chasse est vendu à des marchands de gibier. Certains achètent leurs trophées en souvenir, comme Claude Bartolone ses défenses de sanglier, ou Pierre Charon, fier de l’écusson – on dit aussi « massacre » – qui trône dans son salon : « Un cerf magnifique, 14 cors, je l’ai tiré à 160 mètres… Le Graal pour un chasseur. » Qu’est-ce qui a changé depuis Georges Pompidou, immortalisé dans la vitrine du musée de Chambord ? « Rien, tranche un employé du domaine proche de la retraite. Ce ne sont plus les mêmes gens, c’est tout. »



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Emmanuel Macron vainqueur de l'élection présidentielle française 2017
Emmanuel Macron a été élu président de la république française
avec 66,10% des suffrages exprimés, soit 20 753 704 voix.

 10 - Législatives 2017 - 1er tour :
Emmanuel Macron proche du Pouvoir absolu

11 juin 2017

Un carton plein pour Emanuel Macron...
et des urnes à moitié vides.


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Emmanuel Macron the new Louis-Napoléon Bonaparte of France ?


Le premier tour des législatives, ce 11 juin,
a confirmé la dynamique de l’élection présidentielle, malgré une abstention record.
La République en Marche semble partie pour le Pouvoir absolu.
Mais ou sont les démocrates ?

 11 - Législatives 2017 - 2e tour :
Les troupes d'Emmanuel Macron emportent la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

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Emmanuel Macron a obtenu dimanche l'une des plus larges majorités parlementaires de la Ve République lors du second tour des élections législatives, mais moins écrasante qu'attendu et avec une abstention record.

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Selon les résultats définitifs - même si les 11 sièges pour les Français de l'étranger ne sont pas encore officiellement attribués -, La République En marche et son allié du MoDem s'adjugent 351 sièges, très largement au-delà de la majorité absolue de 289 sièges, mais nettement sous la barre des 400 que laissaient augurer le premier tour et les sondages.

La majorité va devoir s’organiser. Les députés de La République en marche et leurs alliés vont devoir trouver leur président de groupe mais aussi proposer un nom pour la présidence de l’Assemblée nationale. L’élection à ce poste aura lieu mardi 27 juin. François de Rugy a d’ores et déjà déclaré qu’il était candidat. L’écologiste, réélu dimanche en Loire-Atlantique, avait rallié Emmanuel Macron en février malgré sa participation à la primaire à gauche et son engagement à soutenir le vainqueur. Les noms de personnalités issues des Républicains circulent également.

Mais ce lundi matin, Benjamin Griveaux, porte-parole d’En marche ! et nouveau député de Paris, a signalé qu’il serait « souhaitable » que la présidence de l’Assemblée revienne à un élu issu des rangs de La République en marche (LRM) qui a « une majorité claire, absolue ». « Il y a suffisamment de forces vives » chez LRM « pour qu’on puisse s’appuyer sur une femme ou un homme qui viendra de notre majorité », a confirmé Christophe Castaner, le ministre des relations avec le Parlement.


 12 - 21 juin 2017
Liste exhaustive des ministres et secrétaires d’État composant le gouvernement Philippe II

La composition du deuxième gouvernement d'Edouard Philippe a été annoncée ce mercredi, trois jours après le second tour des élections législatives.

 12.1 - Ministres

  1. Gérard Collomb, 69 ans : ministre d’Etat, ministre de l’intérieur.
  2. Nicolas Hulot, 62 ans : ministre d’Etat, ministre de la transition écologique.
  3. Nicole Belloubet, _ ans : ministre d'Etat, garde des Sceaux.
  4. Jean-Yves Le Drian, 69 ans : ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
  5. Florence Parly, _ ans : ministre des Armées.
  6. Jacques Mézard, 69 ans : ministre de la Cohésion des Territoires.
  7. Nathalie Loiseau, _ ans : ministre chargée des Affaires européennes.
  8. Agnès Buzyn, 54 ans : ministre des solidarités et de la santé.
    Liens de parenté avec Emmanuel Macron :
    > http://gw.geneanet.org/wikifrat?lang=fr&pz=honore+gabriel&nz=de+riqueti+de+mirabeau&ocz=0&em=R&ep=agnes&en=buzyn&m=NG&select=input&fn=emmanuel&sn=macron&v=&et=S
  9. Françoise Nyssen, 65 ans : ministre de la culture.
  10. Bruno Le Maire, 48 ans : ministre de l’économie.
  11. Muriel Penicaud, 62 ans : ministre du travail.
  12. Jean-Michel Blanquer, 52 ans : ministre de l’éducation nationale.
  13. Stéphane Travert, _ ans : ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
  14. Gérald Darmanin, 34 ans : ministre de l’Action et des Comptes publics.
  15. Frédérique Vidal, 53 ans : ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
  16. Annick Girardin, 52 ans : ministre des outre mer.
  17. Laura Flessel, 45 ans : ministre des sports.
  18. Elisabeth Borne, 56 ans : ministre auprès du ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports.

 13 - Secrétaires d’Etat

  1. Marlène Schiappa, 34 ans : secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
  2. Sophie Cluzel, 56 ans : secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées.
  3. Mounir Mahjoubi, 33 ans : secrétaire d'Etat chargé du numérique.
  4. Brune Poirson, _ ans : secrétaire d'Etat auprès de Nicolas Hulot.
  5. Jean-Baptiste Lemoyne, _ ans : secrétaire d'Etat auprès de l'Europe et des Affaires étrangères.
  6. Julien Denormandie, 37 ans : secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des Territoires.
  7. Geneviève Darrieussecq, _ ans : secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées.
  8. Benjamin Griveaux, _ ans : secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie.


 14 - Emmanuel Bonaparte Ier

 14.1 - C’est le thème qui monte et pas seulement en France : la crainte des pleins pouvoirs.

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Le pont d’Arcole en moins, la razzia d’Emmanuel Macron sur l’exécutif et bientôt sur le législatif évoque irrésistiblement celle du jeune général Bonaparte après le 18 Brumaire. Nul coup d’Etat cette fois-ci, bien sûr. Mais l’éjection radicale des députés sortants par la vague macronienne rappelle immanquablement la célèbre apostrophe de Murat à Saint-Cloud : «Foutez-moi tout ce monde-là dehors !» En plus courtois, naturellement mais avec le même résultat. Valeurs actuelles, qu’on a connu moins chatouilleux sur les libertés publiques, met les pieds dans le plat en portraiturant le président en Premier consul passant les Alpes sur son cheval blanc (en fait, c’était un âne…) avec ce titre sans ambiguïté : «Macron 1er, les dangers des pleins pouvoirs».

Au vrai, l’affaire a peut-être été lancée… Par le New York Times. Dans un éditorial cinglant, le quotidien new-yorkais fustige le projet d’inscription de l’état d’urgence dans la loi ordinaire, qui lui paraît contraire aux principes constitutionnels. Libération avait précédé le NYT en titrant «Contre l’état d’urgence permanent». Mais, selon Régis Debray, nous sommes déjà américains, ce qui donne un écho plus éclatant aux voix venues des Etats-Unis…

On se gardera de crier au loup : Mussolini ne perce pas forcément sous Macron, restons calmes. Mais tout de même : les projections parlementaires ramènent l’opposition de gauche à une tête d’épingle, ce qui ne suffira pas pour jouer les aiguillons. La droite survivra mais, divisée entre «constructifs» et droitiers impénitents, elle ne pèsera guère. De toute manière, pour paraphraser Audiard, une masse de novices en marche ira toujours plus loin que douze députés assis. D’autant que l’électorat conservateur, peut-être à suite des signaux d’alarme tirés par la presse sur le code du travail et l’état d’urgence, est passé avec armes et bagages chez Macron. A Neuilly et dans le XVIème, la bourgeoisie a déjà choisi : pour que rien ne change, il faut que tout change. Comme le coup de balai en cours épargne soigneusement les intérêts des possédants, il n’y a aucun risque pour Marie-Chantal à rallier la révolution centriste avec l’ardeur des convertis. Vive Macron, diantre !




 14.1.1 - Une presse tenue en lisière

A cela s’ajoute une communication inspirée de celle d’Obama, qui avait domestiqué d’un large sourire la presse américaine. Macron verrouille son expression, elle-même réduite au minimum au nom de la rareté présidentielle. La presse est tenue en lisière et quand une source interne donne des infos aux journalistes, on agite aussitôt la menace d’un procès pour «vol de documents», comme vient de le faire la ministre du Travail. A ce train-là, nous atteindrons bientôt l’idéal de tous les régimes : une information sans journalistes.

Cette concentration des pouvoirs posera problème. Là encore, le parallèle napoléonien plane sur la nouvelle république. Il s’agit de réformer au pas de charge, sans trop s’embarrasser de ceux que Bonaparte appelait «les bavards», c’est-à-dire les députés, en visant sans cesse le centre de l’échiquier politique, ce qui désarme les oppositions. «Ni bonnet rouge, ni talon rouge», disait Napoléon (si sans-culotte, ni aristo). «Ni droite ni gauche», dit Macron. Un Consulat sans les roulements de tambour. On se reportera à l’un des aphorismes les plus signifiants du futur empereur : «Il faut imposer au peuple le gouvernement qu’il souhaite.»

Le macronisme est un bonapartisme souriant.

 14.2 - Le président Macron : Napoléon ou Bonaparte le Petit ?

La diffusion de l’Ode à la joie de Beethoven au Louvre le soir de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence peut être comprise comme un symbole d’adhésion à l’Union européenne. Ce choix contrastant avec la multitude de drapeaux tricolores qui étaient agités pendant que cet hymne était diffusé et que le président élu marchait seul vers la tribune où il allait s’exprimer in vivo face à ses supporters. Mais ce choix ne va-t-il pas au-delà d’une référence à l’inscription politique et culturelle de la France dans l’Europe ? Ce show s’est fait dans un site lieu d’une pyramide…, tout proche du palais des Tuileries qui furent aussi la résidence du premier consul à partir de 1800, puis de l’Empereur. Et Beethoven a été, un temps seulement, un admirateur de Bonaparte. Il dédia sa Symphonie héroïque à celui que l’on a qualifié de ni monarchiste, ni républicain… ou de mi monarchiste, mi républicain. Son adulation cessa quand celui-ci se fit couronner empereur, rompant ainsi avec les espoirs démocratiques qu’avait portés la Révolution française. La comparaison avec Emmanuel Macron a été faite par son parcours fulgurant dû à son âge, puisqu’on doit remonter à Bonaparte pour trouver un chef d’Etat français plus jeune que le nouvel élu. Les historiens pourraient aussi insinuer que ce sont des banquiers qui financèrent le coup d’État du 18 Brumaire et rappeler que ceux-ci furent récompensés par la création de la Banque de France. Ils en devinrent les actionnaires et elle bénéficia du monopole de l’émission des billets de banque (dans un premier temps à Paris seulement).

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La comparaison ne limite sans doute pas à la jeunesse de celui qui prend les rênes du pouvoir et à sa proximité avec le monde financier. Dans son discours au Louvre, le président élu a affirmé vouloir étonner à nouveau l’Europe et le monde par les réformes qu’il souhaite entreprendre. N’est-ce pas ce que promit et fit Bonaparte ? Et son audace fut aussi sa volonté de rompre avec les conflits entre factions politiques du Directoire qui paralysaient le pays. Il entreprit des réformes institutionnelles qui marquèrent la France pendant des décennies, et inspirèrent bien au-delà de ses frontières et de son temps. Et nous en sommes en partie encore les héritiers.

Mais, la comparaison s’arrête sans doute là.

Bonaparte, dans un premier temps, s’était entouré de nombreux savants, comme il l’avait fait pour sa campagne d’Egypte où 165 savants et ingénieurs l’avaient accompagné ; savants en particulier réunis dans le mouvement désigné comme celui des Idéologues. On trouve aujourd’hui autour d’Emmanuel Macron beaucoup de gestionnaires, respectables certes, mais dont l’ambition dans le renouvellement intellectuel paraît limitée. Il s’agit surtout, selon leur propre expression, d’adapter le pays. Et en particulier aux principes de la concurrence et au moule néolibéral qui met les États au service des marchés. Les intellectuels qui le soutiennent sont surtout connus pour avoir médiatisé les idées d’autres ; mais pas non plus pour leur caractère innovant. Rien de nouveau, si ce n’est l’affichage d’un ni gauche, ni droite. Peu de choses à voir par exemple avec les débats qui portèrent au pouvoir François Mitterrand trente-six ans plus tôt.

Parmi les multiples idées nouvelles actuelles, qui rompent avec les XIXe et XXe siècles, il y a celles qui dépassent l’opposition Marché/État pour reconnaître et développer des communs gérés notamment par la société civile. Celle-ci n’y est pas réduite au rôle de roue de secours pour compenser les dégâts de la libre concurrence et de la bureaucratie. La faible attention que le nouveau président manifeste aux questions de transition énergétique par exemple ne fait qu’illustrer cette lacune. Mais la problématique des communs ne se limite pas au champ environnemental puisqu’elle peut s’appliquer aussi à la propriété intellectuelle et du vivant et jusqu’à la finance et la monnaie. Cette révolution des communs est absente de sa pensée idéologiquement tragiquement datée.

Enfin, limite plus forte encore d’une comparaison entre Bonaparte et Macron : leur rapport à la démocratie. Le premier n’avait pas à rechercher une majorité parlementaire démocratiquement élue pour appliquer ses réformes, ni à se soucier d’une future réélection pour pérenniser et poursuivre ses réformes au-delà d’un quinquennat. Il agissait en tant que despote éclairé. Le nouveau président, avec la recherche d’une légitimité des urnes peut être considéré comme démocrate. Mais la vision d’un monde bipolaire opposant une majorité à ses opposants apparaît elle aussi tout aussi datée. Ne méconnaît-elle pas l’enrichissement contemporain du concept de démocratie fondée non pas seulement sur des consultations avant de décider mais sur la reconnaissance de la contestation et de l’opposition des minorités afin de parvenir à des réformes en profondeur se faisant avec (et non pas contre). Cela implique par le dialogue l’ensemble des parties prenantes. N’est-ce pas d’ailleurs la façon la plus efficace de gérer un commun par une subsidiarité ascendante allant du local au global. L’enquête par porte à porte auprès des Français par les militants du mouvement En Marche ! est certes innovante mais n’est qu’un sondage d’opinion nouvelle manière. Elle n’a rien d’une cogestion des intérêts a priori contradictoires. La retransmission de la marche d’un homme seul vers la foule assemblée dans la cour du Louvre n’augure pas d’un tel changement et d’une telle modernité… qui pour le coup aurait bien pu étonner l’Europe comme Bonaparte le fit en un autre temps. De façon contradictoire, il veut instituer la négociation interne aux entreprises. Mais, pour y parvenir… l’imposer par ordonnances.

 14.3 - 6 points communs qui relient Emmanuel Macron et Louis-Napoléon Bonaparte

Les points de convergence entre les deux hommes ne se limitent pas seulement à leur jeune âge au moment de leur investiture.

Depuis son élection le 7 mai dernier, on a beaucoup glosé sur l'âge du nouveau président de la République, comme si la jeunesse constituait un obstacle à l'exercice du pouvoir exécutif. Il est vrai qu'à 39 ans, Emmanuel Macron est le plus jeune président de la République depuis l'instauration de cette fonction en décembre 1848. A cette date, Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon Ier, avait été élu à l'âge de 40 ans, et depuis, personne n'avait accédé à cette fonction suprême aussi jeune.

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Mais les points de convergence entre les deux hommes ne se limitent pas seulement à leur jeune âge au moment de leur investiture.

Tout d'abord, Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, tout comme Emmanuel Macron en 2017, bénéficie du statut de l'homme providentiel. Mais si! Vous savez... cette figure récurrente de la mythologie politique qui apparaît dans les périodes de crises, et qui se présente comme le sauveur ultime du pays. A l'issue de la Révolution française de février 1848, qui met fin à la monarchie de Juillet, un gouvernement provisoire est constitué. Louis-Napoléon Bonaparte, alors exilé en Angleterre et quasi-inconnu en France, se présente aux élections législatives de septembre et remporte pas moins de 5 départements. Un bon début pour cet homme providentiel à l'ascension fulgurante qui en rappelle bien d'autres.

A la suite de la promulgation de la constitution de la IIème République, il se porte candidat à l'élection présidentielle. Encore inconnu en France quelques mois auparavant, ses adversaires ne manquent pas de le railler: "Quel imbécile que ce Mr Bonaparte" s'exclame Alexandre Ledru-Rollin à la tête de l'extrême gauche. Adolphe Thiers, chef de file des royalistes, mise sur le manque de charisme du candidat et convainc ses confrères de le soutenir en voyant en lui "un crétin qu'ils mèneront [sic]". Des réactions qui ne sont pas si éloignées de celles de la classe politique française à l'égard d'Emmanuel Macron il y a encore un an.

Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est le premier président élu au suffrage universel (masculin), avec près de 75% des voix. La victoire, sans appel, s'appuie sur la forte division de ses opposants et sur la popularité de son patronyme. En 1848, la légende napoléonienne bat son plein. Les cendres de l'empereur défunt rapatriées de l'île de Sainte-Hélène vers la France en 1840 ont encore renforcé l'attachement des Français à l'ancien empereur déchu. L'élection de Louis-Napoléon Bonaparte inspire à François Guizot, ministre sous la monarchie de Juillet, les mots suivants: "c'est beaucoup d'être à la fois une gloire nationale, une garantie révolutionnaire et un principe d'autorité".

Eugène Cavaignac, deuxième homme de l'élection et chef du gouvernement provisoire ne remporte que 19% des voix. La victoire semble sans appel... mais sur les 10 026 000 citoyens inscrits sur les listes électorales à cette époque, seuls 7 497 000 se sont prononcés, portant le taux d'abstention à 25%. Une forte abstention qui n'est pas sans rappeler celle du second tour de l'élection présidentielle de 2017.

A l'image de son programme d'homme providentiel, Louis Napoléon Bonaparte reste l'homme du consensus durant les 4 années de son mandat. Face aux socialistes, aux monarchistes légitimistes ou orléanistes, le nouveau président louvoie. Bien que profondément attaché au conservatisme de part sa filiation, il croit également au progrès. Son réformisme social (il autorise les syndicats, libéralise le pays) le rapproche des républicains mais son statut de prétendant à la monarchie impériale héréditaire empêche toute alliance avec eux. Ce n'est quand même pas toujours facile d'être le neveu de l'ogre corse. Un statut politique paradoxal donc qui n'est pas sans rappeler celui d'Emmanuel Macron à mi-chemin entre la droite et la gauche.

Enfin, dès lors qu'il accède à la présidence de la République, Louis Napoléon Bonaparte devient bien entendu un célibataire convoité mais son cœur est déjà pris par une jeune actrice anglaise de 15 ans sa cadette: Harriet Howard. Le président l'a rencontrée à Londres en 1846 lors de son exil politique. Très amoureuse, la jeune femme n'hésite pas à financer la campagne électorale de son amant. Malheureusement pour elle, en tant que maîtresse, elle doit rester dans l'ombre après l'élection et ne peut pas prétendre au rôle de première dame et d'hôtesse de l'Élysée. C'est finalement la cousine du prince-président, la princesse Mathilde, ennemie jurée d'Harriet Howard, qui exerce ce rôle. Nul doute qu'Harriet Howard aurait apprécié le souhait d'Emmanuel Macron d'officialiser le statut de première dame...

 14.4 - Macron, celui qui voulait être le Roi-Soleil

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Emmanuel Macron s’exprime devant le Congrès à Versailles, ce lundi 3 juillet. Cette journaliste britannique a observé de près sa présidentialisation et, selon elle, il s’inspire du premier chef d’État français adepte de la communication : Louis XIV.

a décision d’Emmanuel Macron d’ouvrir le château de Versailles au président russe Vladimir Poutine, lors de sa visite du 29 mai, était parfaitement logique pour le nouveau président français, qui a déclaré vouloir exercer un pouvoir “jupitérien”.

Dans la galerie des Glaces, un portrait exécuté par Charles Le Brun montre Louis XIV brandissant la foudre, symbole du roi des dieux romains, m’a expliqué l’historien Joël Cornette. Et les similitudes ne s’arrêtent pas là. Selon M. Cornette, il semble bien que le président – qui a salué Charles de Gaulle et François Mitterrand comme de vrais monarques républicains – ait soigneusement étudié le Roi-Soleil.

...

14.4.1 - Et si Emmanuel Macron se prenait pour le Roi Soleil

Les similitudes entre le nouveau chef de l'État et Louis XIV sont plus nombreuses qu'il n'y parait.

Ah si Versailles m'était conté. Eh bien justement ce matin, Versailles m'est conté sous la plume d'un professeur d'histoire, Michel Vergé-Franceschi dans Marianne. "Versailles, écrit-il, ce château que le monde entier envie à la France au point de l'avoir imité partout sans arriver à le copier." À l'intérieur du château vivait un curieux couple. Un roi, Louis XIV, jeune, beau, séduisant avec une volonté de réformes confiées à Colbert. Aux côtés du Roi, une femme, la sienne, aimée envers et contre tous, quoique plus âgée que lui : Madame de Maintenon. "Le roi m'a honorée jusqu’à mes 70 ans passés", aime-t-elle à répéter.

Au début du règne, la France va mal, Louis XIV veut ouvrir le pays à la mondialisation, il veut du café de Martinique, du coton américain, des soies de Chine et d'Inde. Il veut conquérir les marchés , il construit la galerie des Glaces pour arracher le monopole du verre à Venise, il construit la manufacture des Gobelins pour arracher le velours à Gênes et les tapisseries aux Flandres.


 15 - 14 juin 2017

Le président français, invité par Mohammed VI ce mercredi à un dîner de rupture du jeûne en famille, n'a pas émis la moindre critique sur la répression de la révolte du Rif.

Le verdict a été prononcé au moment où l’avion présidentiel français se posait sur le tarmac de l’aéroport de Rabat. Le tribunal d’Al-Hoceima, ville du nord du Maroc, a condamné 25 jeunes manifestants à dix-huit mois de prison ferme pour «troubles à l’ordre public, rébellion, participation à un attroupement non-autorisé et armé». Ils avaient été arrêtés deux semaines auparavant lors des heurts provoqués par la tentative d’arrestation de Nasser Zefzafi, leader du Hirak, le mouvement social qui secoue la région du Rif depuis des mois.

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Loin de cette agitation, mercredi, Mohammed VI est venu en famille accueillir Emmanuel Macron et son épouse à la descente de l’avion. Les formalités diplomatiques avaient beau être réduites au minimum, le protocole monarchique interdit une trop grande simplicité: sur le tarmac de la capitale, le chef de l’Etat a passé en revue un bataillon de la garde royale et serré 44 paires de mains alignées le long du tapis rouge, avant de rejoindre le Palais pour une audience privée avec le souverain. Brigitte Macron, pendant ce temps, a accompagné la princesse Lalla Salma à l'exposition Picasso du musée d’art contemporain de Rabat

15.1 - «Ce ne sera pas un "copain"»

Que se sont dits le président investi depuis un mois et le roi monté sur le trône il y a bientôt dix-huit ans? L’entrevue entre les deux hommes, d’abord en tête-à-tête, puis en présence de quelques conseillers, a duré plus longtemps que prévu. «L’univers politique et culturel de Macron n’est pas tourné vers le Maghreb. Il n’avait jamais mis les pieds au Maroc, même pas pour un week-end à la Mamounia [l’hôtel de luxe de Marrakech où sont régulièrement invitées des personnalités politiques françaises, ndlr], remarque le politologue marocain Mustapha Sehimi. Ce ne sera pas un "copain", comme Hassan II avait qualifié Valéry Giscard d'Estaing, ni même un ami comme Chirac. Il y aura une continuité avec la position française, mais sans doute pas d’activisme sur les dossiers maghrébins.» Le chercheur Mohamed Benhamou, spécialiste des questions de sécurité, n’y voit pas forcément un défaut: «Macron n’est pas prisonnier du passé. Pour une fois, la relation entre les deux capitales ne sera pas parasitée par de vieilles histoires, estime-t-il. Vu de Rabat, le président français est un homme pragmatique, un technicien, ce qui est en phase avec la nouvelle culture diplomatique marocaine.»

 15.2 - «Normal qu’il y ait des manifestations»

Entre la discussion «privilégiée» avec Mohammed VI et le ftour –la rupture du jeûne du ramadan– dans l’intimité de la famille royale, Emmanuel Macron a consacré treize petites minutes à une conférence de presse, sa seule prise de parole publique de son séjour marocain. Il s’est dit «touché par la nature très personnelle de la discussion qui s’est nouée» avec le roi. Les deux chefs d’Etat ont abordé la question de la Libye, de la crise du Golfe, de la politique africaine du Maroc et de la lutte contre le changement climatique, selon le président français. Sur le plan sécuritaire, il a salué la «vigilance» de Rabat sur «les foyers potentiels de déstabilisation de la région».

Interrogé sur la révolte du Rif, Emmanuel Macron a osé quelques mots, très bienveillants avec son hôte: «Nous avons évoqué ce sujet dès le début, je l’ai abordé de manière très directe et naturelle, a-t-il expliqué. J’ai senti que le roi considère qu’il est normal qu’il y ait des manifestations, […] que son souhait est d’apaiser la situation en apportant de la considération à ces régions et des réponses très concrètes en termes de politiques publiques. La discussion que nous avons eue ne me donne pas lieu de craindre à une volonté de répression.» Dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants sont pourtant à nouveau sortis dans les rues d’Al-Hoceima: ils demandent la libération de leurs camarades emprisonnés.

 16 - 10 et 11 juin 2017

 16.1 - Balade à vélo au Touquet pour le 25e président de la République française

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Brigitte et Emmanuel Macron ont voté au Touquet.


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Emmanuel Macron doit regagner la capitale dans la journée. A 16 heures, le chef de l’État doit s'entretenir avec Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, indique son agenda. Il sera également à Paris pour suivre les résultats du premier tour des législatives. Dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle le 23 avril dernier, avec 34,35% des voix, suivie de Jean-Luc Mélenchon (LFI, 19,13%) et d'Emmanuel Macron (18,45%). Au second tour, la candidate FN avait également devancé Emmanuel Macron (52,06% contre 47,94%).


 17 - 15 mai 2017

 17.1 - Avant de s’envoler pour l’Allemagne, le nouveau président de la république française a nommé Édouard Philippe Premier ministre

 18 - 25 mai 2017

 18.1 - Féroce poignée de main entre Donald Trump et Emmanuel Macron
Macron crushed it!
Entre concours de virilité et poignée crispée.
C'était LA poignée de la journée.

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Les journalistes, notamment américains, ont disséqué la première poignée de main ce jeudi entre Donald Trump et Emmanuel Macron.

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Moins d'un mois après son élection, Emmanuel Macron a rencontré Donald Trump -arrivé au pouvoir, lui, en janvier- lors du sommet de l'Otan qui a lieu ce jeudi à Bruxelles. Une poignée de main symbolique entre les deux dirigeants, qui ne partagent pas nombre de points de vue. D'autant plus que le président américain a un style très particulier en matière de serrage de main, qu'il faut connaître, et maîtriser, particulièrement devant les caméras.


 19 - Les 100 avec qui il va diriger la France

A l'exception de quelques poids lourds de la politique, les membres de la garde rapprochée d'Emmanuel Macron sont des inconnus. C'est pourtant avec eux qu'il va gouverner. Économistes, haut fonctionnaires, entrepreneurs ou élus locaux, une nouvelle génération arrive au pouvoir. Revue de détail avec liens de parenté.

 19.1 - Les Ministrable

 19.2 - Les historiques

 19.3 - Les cadres

 19.4 - Les politiques

 19.4.1 - Les poids lourds

 19.4.2 - Les hollandais

 19.4.3 - Les chiraquiens

 19.4.4 - Les écolos

 19.4.5 - Les parlementaires

 19.4.6 - Les encombrants

 19.5 - Les Economistes

 19.6 - Les experts

 19.6.1 - Les intellectuels

 19.6.2 - Les scientifiques

 19.6.3 - Les superflics

 19.6.4 - Les juriste

 19.6.5 - Les diplomates

 19.6.6 - Les créateurs

 19.7 - Les people

 19.8 - Les jeunes

...

  • Liste en cours de réalisation éffectuée avec :
  1. L'OBS n°2740 daté du 11 au 17 mai 2017
  2. Challenges n°521 daté du 9 au 17 mai 2017


 20 - ENA : Une promo remplace l'autre !

 20.1 - La promotion Senghor bouscule les Voltaire

Emmanuel Macron, Gaspard Gantzer, Sébastien Proto, Boris Vallaud... ils sont tous de la promo 2004 de l'Ena.

« Les Senghor vont remplacer les ­Voltaire », lâche un vieil ami de François Hollande en souriant. Le plus célèbre des anciens élèves de la promotion Léopold Sédar Senghor sorti de l’Ena en 2004 est le sémillant ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, nommé à ce poste après avoir passé deux ans à l’Elysée. Gaspard Gantzer, 36 ans, conseiller communication du ­président, est un de ses camarades. A l’Elysée, on trouve aussi Boris Vallaud, mari de la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, qui a succédé à Emmanuel Macron. Le directeur de cabinet du ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, Thomas Andrieu, vient de la même bande.

D’autres anciens élèves sont passés par les cabinets ministériels depuis 2012 : Amélie Verdier, 38 ans, fut directrice de cabinet de Bernard Cazeneuve au Budget ; Etienne Grass, ex-directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem au ministère des Sports ; Nicolas Namias, conseiller du Premier ministre Jean-Marc Ayrault devenu directeur de la stratégie de la banque d’investissement Natixis en 2014. L’ambitieux Mathias Vicherat, directeur du cabinet d’Anne Hidalgo, est encore des leurs. La promotion Senghor, tout comme en son temps la promotion ­Voltaire (dont sont issus Hollande, Sapin, Jouyet, Royal ou Villepin) a aussi fourni à la droite quelques jeunes prometteurs : Sébastien Proto, conseiller de Nicolas Sarkozy passé par le ­cabinet de Xavier Bertrand, ou Marguerite Bérard-Andrieu (mariée à Thomas Andrieu), ­passée dans celui d’Eric Woerth avant d’intégrer le groupe bancaire BPCE. « Une partie des Français choisit Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen à cause de ça, à cause de cet entre-soi », conclut ce compagnon de route de Hollande.


Lundi 8 mai 2017

 21 - En Marche! : Catherine Barbaroux, née Catherine Agusdin-Gutierrez le 1er avril 1949 à Paris, jusque-là déléguée du mouvement, en a été nommée lundi présidente par intérim en remplacement d'Emmanuel Macron à l'issue d'un conseil d'administration.


 22 - Le candidat d'En Marche!, arrivé en tête du premier tour, a déclaré que l'heure était désormais au rassemblement

Emmanuel Macron, arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, a gagné son pari. A 39 ans, jamais élu, avec un parti fondé il y a à peine un an, il est arrivé en tête du premier tour avec 24% des voix selon notre estimation Elabe pour BFMTV. "On tourne clairement aujourd'hui une page de la vie politique française", s'est félicité le candidat d'En Marche! peu après 20h ce dimanche soir, dans une déclaration transmise à l'AFP.

"Les Français ont exprimé leur désir de renouvellement. Notre logique est désormais celle du rassemblement que nous poursuivrons jusqu'aux élections législatives", a-t-il poursuivi.

 22.1 - Explosion de joie au QG de Macron

A l'annonce de la qualification au second tour de la présidentielle d'Emmanuel Macron, les militants d'En marche!, réunis au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris, ont explosé de joie, émus parfois jusqu'aux larmes.

Soutien de Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot, estime que le candidat socialiste a été victime de "la fuite du vote utile". "Les Français ont voté utile avant de voter pour leurs convictions. Une partie des électeurs de Benoît Hamon à la primaire a dit: “Son projet est mon projet mais, là, soit j'ai peur de Fillon et je vote Macron, soit je ne veux plus voter socialiste et je vote Mélenchon”", décrypte l'ancien candidat d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

23 avril 2017

 23 - Macron fête sa qualification à La Rotonde Montparnasse

Arrivé en tête au premier tour de l'élection présidentielle, le chef de file d'En Marche! a convié son premier cercle pour dîner dans la célèbre brasserie parisienne ce dimanche. En fêtant sa première place dans la mythique brasserie parisienne, dimanche soir, le candidat d’En marche ! a ravivé le souvenir du Fouquet’s de Nicolas Sarkozy.

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C’est le symbole de son ascension. Ça deviendra celui de sa victoire, s’il bat la candidate du Front national (FN) Marine Le Pen au second tour de la présidentielle le 7 mai. C’est à La Rotonde, mythique brasserie du quartier Montparnasse, que le leader d’En marche ! Emmanuel Macron a pris ses habitudes, quand il était ce talentueux banquier bien décidé à conquérir Paris.

C’est là aussi qu’il réunissait le groupe d’économistes chargés d’élaborer le programme économique de François Hollande, en 2012. Là encore qu’il se fournit pour les déjeuners de travail organisés à son QG, depuis le début de sa campagne : « C’est la salade Rotonde ! Ça vous va ? », glisse-t-il à ses invités.

C’est dans cette brasserie autrefois fréquentée par Cocteau, Apollinaire et Hemingway, tenue par des générations d’Auvergnats, que M. Macron avait donc convié ses amis à prendre un verre, après l’annonce des résultats du premier tour, dont il est arrivé en tête, dimanche 23 avril. « On s’y retrouve quand vous serez sortis des plateaux télé », a-t-il lancé à ses soutiens, en début de soirée. Un SMS de son staff est venu confirmer l’invitation.

« Pas de leçons à recevoir du petit milieu parisien »

Lourdes tentures rouges, orchidées blanches, lampes tamisées : derrière les vitres, le candidat et sa femme Brigitte reçoivent leurs invités. Se mêlent « soutiers » de la campagne, conseillers et soutiens politiques, comme les députés Arnaud Leroy et Christophe Castaner, les sénateurs François Patriat et Gérard Collomb ou l’éminence grise Jacques Attali

Sont également présents une poignée de « people » : l’académicien Erik Orsenna, l’animateur Stéphane Bern, les acteurs Pierre Arditi et François Berléand, la chanteuse Dany ou l’amie des Chirac, Line Renaud.

La joyeuse troupe partage un poisson et des asperges ou picore des radis, une coupe de champagne à la main. On se congratule sous le regard des caméras qui ont suivi le candidat comme un vainqueur...



30 août 2016

 24 - Emmanuel Macron a démissionné du gouvernement. Il est remplacé par Michel Sapin à l'Economie

Emmanuel Macron a annoncé ce mardi qu'il quittait le gouvernement. Le président de la République a accepté sa démission.

C'est à Bercy, dans les locaux même de son désormais ex-ministère de l'Économie, qu'Emmanuel Macron a donné sa première conférence de presse après sa démission, aux alentours de 18h15.

Emmanuel Macron a démissionné ce mardi de ses fonctions de ministre de l'Economie. Il avait été nommé à ce poste fin août 2014. Le ministre des Finances, Michel Sapin, récupère son portefeuille. Sa démission était pressentie depuis plusieurs mois, avec le lancement de son mouvement En Marche, début avril, et attendue par ses partisans, comme le sénateur et maire de Lyon Gérard Collomb, qui milite pour sa candidature à la présidentielle de 2017.


 25 - Biographie

Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un banquier d'affaires, haut fonctionnaire et homme politique français. Affecté en 2004, après sa scolarité à l'École nationale d'administration (ENA), à l'Inspection générale des Finances, il poursuit sa carrière en tant que banquier d'affaires chez Rothschild & Cie de 2008 à 2012, puis occupe de mai 2012 à juin 2014 les fonctions de secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Depuis le 26 août 2014, il est le ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Manuel Valls II.

Summary


Il est le fils de Jean-Michel Macron, médecin professeur de neurologie au CHU d'Amiens et responsable d'enseignement à la Faculté de Médecine de cette même ville ; sa mère, Françoise Macron-Noguès, est médecin-conseil de la Sécurité sociale. C'est à sa grand-mère, directrice de collège dont les parents étaient illettrés, qu'il doit son engagement à gauche.

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Études

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Il effectue ses études de la sixième à la première au lycée La Providence, un établissement catholique d'Amiens fondé par la congrégation des jésuites. Il poursuit sa scolarité au lycée Henri-IV où il obtient le bac S mention très bien. Il est admis ensuite en CPGE B/L - Lettres et sciences sociales9, échoue au concours d’entrée à l’École normale supérieure10 avant d'obtenir un DEA de philosophie à l'université de Paris-Nanterre (mémoire sur l'intérêt général, en rapport avec la philosophie du droit de Hegel, sous la direction d'Étienne Balibar) et devient l’assistant du philosophe Paul Ricœur, pour la rédaction de son livre La Mémoire, l’histoire, l’oubli entre 1999 et 2001. Il est également membre du comité de rédaction de la revue Esprit.


Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (2001), il intègre l'ENA à Strasbourg de 2002 à 2004 dans la promotion Léopold Sédar Senghor où, fait rare, aucun classement final n'est établi à la sortie à la suite d'un vice de forme. Il intègre le corps de l'Inspection des Finances.

Début de carrière comme militant

Membre du PS à partir de l'âge de 24 ans, il y est actif de 2006 à 2009. Il s'investit dans la politique locale du Pas-de-Calais, dans la région de Berck, Étaples, Le Touquet, sans être jamais investi. Il collabore également avec la Fondation Jean-Jaurès à partir de 2006. Il rencontre François Hollande en 2006 par l'intermédiaire de Jean-Pierre Jouyet et s'engage à ses côtés à partir de 2010. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il fait partie du groupe des Gracques, composé d’anciens patrons et de hauts fonctionnaires, qui appelle à une alliance entre Ségolène Royal et François Bayrou. Il essaie ensuite d’obtenir du PS, une investiture aux élections législatives qui suivent en Picardie. Cependant, les socialistes du Nord refusant de le choisir, il n'est pas candidat. Cet échec, associé à la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007, l'encouragent à donner un nouveau tournant à sa carrière.

Carrière professionnelle

Comme haut fonctionnaire, il est rapporteur de la Commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali ») en 2007. Puis en septembre 2008, recruté par François Henrot sur recommandation de Jacques Attali et de Serge Weinberg, il devient banquier d'affaires chez Rothschild. Il indique que l'échec de son militantisme local et l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République l'ont poussé vers ce métier.

En 2010, il est promu associé au sein de la banque.

Début 2012, il est nommé gérant, et pilote l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par Nestlé d'une filiale de Pfizer). Cette transaction évaluée à plus de neuf milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. François Henrot dira de lui qu'« il aurait été, s’il était resté dans le métier, un des meilleurs en France, sans doute même en Europe ».

Il est également membre de la promotion 2012 des « Young Leaders » de la French-American Foundation.

Présidence de François Hollande

Il soutient François Hollande lors de la primaire présidentielle socialiste de 2011. De juillet à décembre 2011, il anime un cénacle d'experts et d'économistes, le groupe de la Rotonde, composé des économistes Philippe Aghion, Gilbert Cette et Elie Cohen, et qui rapporte tous les quinze jours au candidat.

Le 15 mai 2012, Emmanuel Macron devient secrétaire général adjoint de l'Élysée, en tandem avec Nicolas Revel. Il seconde le nouveau secrétaire général, Pierre-René Lemas. Il est notamment l'un des artisans, voire à l'origine du pacte de responsabilité et du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi.

Une candidature lui est proposée dans sa ville natale d'Amiens lors des élections municipales de 2014 mais il décline l'offre. C'est en raison de cette absence de mandat électoral que François Hollande écarte l'idée de lui confier le ministère du Budget dans le premier gouvernement de Manuel Valls.

Au printemps 2014, il est invité à la réunion du groupe Bilderberg à Copenhague.

Le 10 juin 2014, l’Élysée annonce qu'il quitte le cabinet de François Hollande. L’Élysée annonce que Laurence Boone succédera le 15 juillet à Emmanuel Macron dans son rôle de conseiller économique et financier. Ce dernier, qui était également l'un des deux secrétaires généraux adjoints de l’Élysée avec Nicolas Revel, ne sera en revanche pas remplacé dans cette fonction. Le secrétaire général de l’Élysée Jean-Pierre Jouyet indique alors qu’Emmanuel Macron quittait la présidence « pour mener des projets personnels dans les domaines de l’enseignement et de la recherche ».

Le 26 août 2014, il est nommé ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II en remplacement d'Arnaud Montebourg. Devenant ainsi le plus jeune ministre de l’Économie depuis Valéry Giscard d'Estaing dans le premier gouvernement de Georges Pompidou en 1962, il est alors qualifié par certains médias d'« anti-Montebourg ».

 25.1 - Prises de position

Qualifié par les observateurs de social-libéral ou de social-démocrate, perçu comme appartenant à l'aile droite du Parti socialiste, il est en faveur du rétablissement de l'équilibre des finances publiques et du libre jeu du marché.

Durant la campagne présidentielle de François Hollande, il déclare en petit comité au sujet de sa proposition de taxe à 75 % sur les très hauts revenus : « C'est Cuba sans le soleil ! ». Il était davantage favorable à la suppression des niches fiscales.

Lorsque le ministre de l'Industrie Arnaud Montebourg tente de sauver les emplois menacés du site ArcelorMittal de Florange, il affirme que la « gauche romantique » doit ouvrir les yeux, et ajoute : « La gauche est censée changer le réel mais, compte tenu des contraintes, changer le réel sera compliqué ».

En octobre 2013, il déclare à Mediapart :

  • « On ne peut plus présenter la gauche comme l’extension infinie des droits. [...] L’idéologie de gauche classique ne permet pas de penser le réel tel qu’il est. Il nous manque des outils – il faut le reconnaître. La gauche n’a pas assez repensé ses objets. [...] Ce qu’on appelle de manière un peu vieillotte le « socialisme de l’offre », c’est faire attention à la répartition de la charge entre les différents acteurs de l’économie. […] Ce « socialisme de l’offre » suppose donc de revisiter un des réflexes de la gauche, selon lequel l’entreprise est le lieu de la lutte des classes et d’un désalignement profond d’intérêts. [...] La gauche moderne est celle qui donne la possibilité aux individus de faire face, même aux coups durs. Elle ne peut plus raisonner en termes de statuts. La société statutaire où tout sera prévu va inexorablement disparaître ».

Il confie par ailleurs : « À l’automne 2013, j’aurai pu sortir [du secrétariat général de l'Élysée] car notre réforme des retraites n’était pas à la hauteur de ce qu’on devait faire ».

Dans une interview accordée au Point la veille de sa nomination comme ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique dans le gouvernement Valls II, il déclare :

  • « Nous pourrions autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. C'est déjà possible pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à condition qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés ? »

Le cabinet du Premier ministre indique alors que le gouvernement « n'a pas l'intention de revenir sur la durée légale du travail à 35 heures », dont la modification éventuelle « relève de discussions entre partenaires sociaux » que l'exécutif « respectera ».

 25.2 - Vie privée

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En 2007, il épouse Brigitte Trogneux, issue d'une famille de chocolatiers amiénois, au Touquet où il possède une villa. Il a rencontré son épouse alors qu'elle était son professeur de français et animait le club théâtre en classe de première au lycée de La Providence à Amiens.

Il a suivi, pendant dix ans, des études de piano au conservatoire d'Amiens et y a obtenu un troisième prix. Il pratique par ailleurs la boxe française et le football. Il est également administrateur du Théâtre de la Ville.

Il est proche de Michel Rocard depuis 2002.

Il « revendique le bonheur d’être sept fois "grand-père"
des petits-enfants de sa femme »
_ Le Nouvel Observateur, 26 août 2014.

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Les 7 "petits enfants" d'Emma­nuel Macron qui venaient le voir à Bercy,
pour­ront bien­tôt gamba­der dans les jardins de l'Élysée,
avec le chien, un dogue argentin prénommé Figaro.

25.2.1 - Ce week-end, le couple présidentiel a adopté un labrador croisé griffon prénommé Nemo.

28 août 2017

Emmanuel et Brigitte Macron ont accueilli un nouvel habitant à l’Élysée. En effet, alors qu’ils étaient de passage dans leur résidence du Touquet ce week-end, le couple s’est rendu à la SPA de Tulle en Corrèze et a adopté un labrador croisé griffon de couleur noire âgé d’un an déjà. Côté prénom, 2017 étant l'année du "N", ils ont décidé de l'appeler Nemo, en hommage au capitaine du roman de Jules Vernes, Vingt mille lieux sous les mers. Selon Natacha Harry, la présidente du service de protection des animaux, le président de la République et son épouse "sont venus chercher Nemo dimanche car ils savaient qu’ils pourraient faire connaissance ces prochains jours, étant donné que le Président n’a pas de déplacement prévu à l'étranger cette semaine".

Nemo n’est pas le premier chien à arpenter les couloirs de l’Elysée. Depuis la présidence de François Mitterrand en 1987, la tradition veut que les chefs d'Etats accueillent un animal de compagnie. En 2014, François Hollande avait adopté Philae, un labrador.


12 novembre 2015

 26 - Macron, un ovni en politique devenu « la coqueluche du Tout-Paris »

Depuis qu’il a été nommé ministre de l’économie, le 26 août 2014, Emmanuel Macron est devenu le plus populaire des ministres de François Hollande. A l’origine du tournant politique du quinquennat du président, il incarne un fantasme pour beaucoup de personnalités politiques et du monde des affaires.

 26.1 - A 16 ans, l’exil parisien

A 16 ans, élève de première, lauréat du concours général de français, il est tombé amoureux de sa professeur, Brigitte Trogneux, mère de trois enfants et de vingt ans (note de la claviste 24) son aînée. Toute la France connaît aujourd’hui la romance qui plaît tant à l’électorat féminin. On sait moins qu’Emmanuel a dû quitter la maison familiale et s’exiler à Paris, protégé par sa grand-mère Germaine, une ancienne principale de collège. Elle lui trouve un toit dans la capitale pour sa terminale au lycée Henri-IV. Tous deux médecins, les parents d’Emmanuel Macron ont voulu éloigner leur fils de ce qu’ils tiennent pour la promesse d’un malheur certain. « Une blessure, pour cet être si sensible, si social, si solaire », raconte Aurélien Lechevallier, conseiller diplomatique d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Il fut l’un de ses premiers amis parisiens et celui qui l’entraîna en prep’ENA.

 26.2 - « Le banquier de chez Rothschild »

Macron est entré au bas de l’échelle, mais il est rapidement promu associé gérant et conclut, en 2012, un deal à 9 milliards d’euros entre Nestlé et Pfizer qui restera dans les annales de Rothschild. Avec son sens de la psychologie et un brio certain, le trentenaire a vampé le sexagénaire Peter Brabeck, président de Nestlé, qui ne jure plus que par lui. « Au moins j’ai fait un métier », plaide-t-il, alors que le Front de gauche oublie son nom pour l’appeler « le-banquier-de-chez-Rothschild ». « J’ai appris la vie des affaires, le commerce, c’est tout un art. J’y ai découvert l’international, et un savoir-faire financier qui me sert aujourd’hui. » Il y gagne aussi 2 millions d’euros.

 26.3 - « La force des évidences »

Lorsque le président lui a proposé le ministère de l’économie, il était en train de faire du vélo au Touquet. « J’ai demandé une heure de réflexion. Je voulais être sûr d’être libre et de pouvoir agir. Il sait que je ne suis pas un homme de conflit, mais que je peux partir. » Les intimes qui connaissent son exil parisien, à 16 ans, ont compris qu’il n’avait pas peur de l’autorité ; en 2007, ce sont ses parents qui ont rendu les armes pour écouter, conquis et émus, le discours de marié de leur fils sur « la force des évidences ».

 26.4 - Un ovni en politique

« Il est arrivé à Bercy sans jamais avoir fait de politique », persiflent ses ennemis. Il hérisse l’aile la plus frondeuse du parti socialiste. « J’en ai entendu, dans les porte-à-porte, des gens qui disaient : “si vous ne nous défendez pas contre le travail du dimanche, on votera FN”, souligne la députée des Hautes-Alpes Karine Berger. Au bureau national du PS, les élus se plaignent : “il nous fait perdre les élections”. » On lui reproche de ne jamais se soucier du calendrier électoral, lui qui n’a ni attache municipale ni législative.

Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a aussi trouvé sa formule pour cet ovni en politique. Macron ? « Une start-up », avec sa mobilité et ses échéances à court terme. « Il incarne la gauche post-historique, pro-business et sociétale. »

 26.5 - Un « collabo » pour la droite

La droite a vu le danger qu’il représente. Quelques mois après la nomination de Macron à Bercy, Nicolas Sarkozy demandait ironiquement au ministre de « rejoindre » Les Républicains. Depuis, l’ex-président a donné d’autres éléments de langage à ses troupes : « Macron, cet humoriste qui nous sert de ministre ! » Tous les candidats à la primaire – sauf Alain Juppé – s’y sont mis aussi. Le banquier Philippe Villin est devenu son plus féroce adversaire depuis que Le Figaro, dont il fut le vice-président, défend le ministre de l’économie contre les frondeurs du PS. Un jour, il écrit un SMS assassin au patron de la rédaction du quotidien, Alexis Brézet, et l’envoie par erreur… à Macron. « Absurde de faire de Macron une victime ! S’il est libéral, il n’avait rien à faire chez les socialistes. C’est juste un collabo. On le fusillera politiquement à la Libération en mai 2017 ! » « Bien reçu », a répondu laconiquement le ministre.

 27 - Le ministre de l'Economie s'est rendu vendredi en fin de journée dans le parc d'attractions du Puy du Fou, à l'invitation de Philippe de Villiers en qui il a salué un "entrepreneur culturel".

"Je viens saluer ici l'entrepreneur culturel" en la personne de Philippe de Villiers. "Le Puy du Fou, c'est un fleuron français, c'est une formidable réussite culturelle, une réussite économique avec 1.500 emplois directs, plus de 3.000 emplois indirects et des milliers de bénévoles", a déclaré le ministre de l'Economie, accompagné de son épouse Brigitte.



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"C'est le 2e parc d'attractions de France, juste derrière Eurodisney", a rappelé Emmanuel Macron. "Il y a eu l'engagement, la volonté d'un responsable politique qui est aussi véritablement un engagé de cette économie culturelle", a-t-il souligné à propos de Philippe de Villiers.

Interrogé par des journalistes qui s'étonnaient de sa présence aux côtés de M. De Villiers, fondateur du mouvement pour la France (MPF) et créateur du parc où jamais un ministre socialiste n'est venu, M. Macron a répondu: "Pourquoi c'est étonnant? (...) L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste (...). Mais quelle importance? Quand vous êtes ministre, vous êtes ministre de la République et, donc, vous servez l'intérêt général".

"Notre pays est paralysé parfois par une espèce de sectarisme, par des oppositions stériles qu'on voudrait créer. Il y a des divergences, elles sont réelles", a poursuivi le ministre. "C'est normal, c'est la vie politique. Philippe de Villiers a ses convictions que je respecte, j'ai les miennes, sur l'Europe, sans doute sur la société française. Nous appartenons à un même pays".

"Je considère que c'est tout à fait mon rôle" de "rendre hommage au travail qui a été fait", a-t-il ajouté. "Ma présence ici, en tant que ministre de l'Economie, de l'Industrie, et toute la soirée que nous passons ensemble, a pour but de saluer le travail du Puy du Fou, cette formidable réussite et cette aventure commencée en 1978".

 27.1 - On est aujourd'hui en train de traverser des temps difficiles

"On est aujourd'hui en train de traverser des temps difficiles, il y a eu beaucoup d'interrogations sur notre capacité à attirer les touristes. L'année en cours s'annonce être une année excellente à nouveau" pour le parc du Puy du Fou, a-t-il insisté.

Le Puy du Fou, sur la commune Les Epesses, a accueilli plus de 2 millions de visiteurs en 2015.

Le ministre de l'Economie a été accueilli à l'entrée de l'arène par Philippe de Villiers et son fils Nicolas, actuel directeur. Il a assisté avec son épouse à un spectacle, "Le Signe du triomphe", mêlant combat de gladiateurs, fauves (lion, tigres ...). Il a terminé le pouce levé pour épargner la vie d'un prisonnier gaulois.

M. Macron a ensuite salué les spectateurs et rencontré des saisonniers du parc d'attractions, avant de prendre les rênes d'un char, conduit par quatre chevaux.

"C'est la première fois que je vois un ministre conduire un char avec autant d'audace et surtout cette capacité à apprendre", a réagi Philippe de Villiers à la prestation de M. Macron. Le ministre "a écouté le conducteur. Il a fait un premier tour qui était de bonne qualité et un deuxième tour fulgurant. (...) Je pense qu'il y a pour M. Macron, devant lui, un avenir pour conduire toute sorte de char", a poursuivi le fondateur du MPF.

Emmanuel Macron, "c'est quelqu'un qui est ouvert au monde de l'entreprise (...) et doté d'une qualité de plus en plus rare, c'est la curiosité", a estimé Philippe de Villiers. "Ce qui nous réunit, c'est qu'on est tous Français. C'est une belle rencontre aujourd'hui, un ministre de la France qui vient à la rencontre du parc de l'histoire de France", a fait valoir l'homme politique vendéen, en précisant avoir invité M. Macron alors qu'ils s'étaient retrouvés "voisins de table dans un restaurant à Paris".

Après l'épisode du char, Emmanuel Macron est ensuite passé par la cité médiévale puis par une tranchée de la guerre 14-18. Le ministre devait poursuivre en assistant à un ou plusieurs spectacles.


 28 - La galaxie Macron, un vaste réseau de soutiens et de sources d'inspiration

Autour d'Emmanuel Macron, qui veut désormais se consacrer entièrement à son mouvement politique En Marche!, gravite une galaxie de personnalités, allant de véritables soutiens à de simples sources d'inspiration pour l'ex-ministre. Petit tour d'horizon de son réseau.

 28.1 - Monde économique

- Henry Hermand: cet homme d'affaires de 92 ans qui a fait fortune dans l'immobilier commercial est considéré comme le parrain en politique d'Emmanuel Macron. Rocardien, il est impliqué dans plusieurs think-tanks, et est notamment administrateur du cercle de réflexion Terra Nova, proche du PS.

- Claude Bébéar: fondateur du groupe d'assurances Axa, il a aussi créé l'Institut Montaigne, cercle de réflexion libéral réputé proche du patronat. Selon le Figaro, il l'aurait poussé, avec l'ex-président du Crédit Lyonnais Jean Peyrelevade, à lancer son mouvement. Contactés par l'AFP, aussi bien M. Bébéar que M. Peyrelevade ont démenti cette information.

- Marc Simoncini: le fondateur du site de rencontres Meetic, qui a rallié En Marche!, s'est réjoui dès mardi de la démission du ministre et assuré qu'il "serait toujours à titre personnel derrière lui".

- Saïd Hammouche: le patron du cabinet de recrutement Mozaik RH, surnommé le "DRH des banlieues", a rallié En Marche! lors de sa création.

- Catherine Barbaroux: la présidente de l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie), qui avait remis à Bercy en janvier un rapport proposant de revoir les qualifications professionnelles nécessaires pour exercer certains métiers, est membre du conseil d'administration d'En Marche!, selon l'entourage d'Emmanuel Macron.

- Xavier Niel, patron d'Iliad-Free, a tenu des propos très élogieux de M. Macron dans une interview en mai à Society. Interrogé par l'AFP sur un éventuel soutien, M. Niel a répondu: "Je ne fais pas de politique".

 28.2 - Relais politiques

- Gérard Collomb, sénateur-maire (PS) de Lyon, cofondateur du courant des réformateurs. Il doit rencontrer mercredi une cinquantaine de parlementaires de gauche pour discuter d'éventuels parrainages. Les "noms qui vont apparaître" parmi les soutiens de Macron "vont surprendre", notamment au centre-droit, at-il promis mercredi.

- Les députés PS Richard Ferrand (rapporteur de la loi Macron, ancien soutien de Martine Aubry), Arnaud Leroy (ex-soutien de Montebourg), Christophe Castaner, Stéphane Travert et Corinne Erhel, le sénateur PS François Patriat. Chez les Radicaux de gauche, le député Alain Tourret. 43 parlementaires étaient présents le 12 juillet à la Mutualité pour le meeting parisien d'"En Marche".

- Au centre et à droite: dans Le Parisien mercredi, Jean-Christophe Lagarde a estimé que son parti, l'UDI, avait "vocation à parler" avec M. Macron qui a "des points communs" avec les centristes, et n'a pas exclu une candidature commune à la présidentielle. L'ex-ministe de Jacques Chirac Renaud Dutreil, présent lui aussi à la Mutualité en juillet, a exprimé son "soutien" et sa "confiance" à Emmanuel Macron mercredi dans L'Opinion.

 28.3 - Cercle intellectuel

- Laurent Bigorgne: le directeur de l'Institut Montaigne est un ami proche d'Emmanuel Macron. L'adresse légale d'En Marche! a été déposée à son adresse personnelle.

- Thierry Pech: l'entourage de M. Macron revendique le soutien du directeur du cercle de réflexion Terra Nova, proche du PS, qui pour sa part a démenti récemment dans Libération œuvrer pour En Marche!, tout en reconnaissant une "proximité intellectuelle" avec l'ex-ministre.

- Erik Orsenna: l'écrivain était présent au premier meeting à la Mutualité.

- Philippe Aghion: considéré comme un autre parrain de M. Macron, l'économiste, professeur au Collège de France, a indiqué à l'AFP être un "bon ami" de l'ex-ministre, qui s'inspire de ses doctrines économiques, mais assuré ne pas être impliqué dans son mouvement politique.

- Jacques Attali: avant d'arriver à Bercy, le jeune Macron avait été en 2007 rapporteur général adjoint de la commission Attali sur la libération de la croissance, des travaux dont il s'est largement inspiré une fois au ministère. Selon le mouvement, il ne fait pas partie à proprement dit de la galaxie Macron, mais les deux hommes échangent souvent.

Par ailleurs, Emmanuel Macron, titulaire d'un DEA de philosophie, puise régulièrement son inspiration chez des grands philosophes et penseurs comme Paul Ricoeur (1913-2005) dont il a été l'assistant.

 28.4 - Entourage et équipe

- Brigitte Macron: son épouse, une ancienne professeure de français d'une vingtaine d'années son aînée, s'est beaucoup impliquée dans En Marche!, apparaissant de plus en plus au côté de son mari, notamment dans les médias.

- Julien Denormandie: ex-directeur adjoint du cabinet d'Emmanuel Macron à Bercy, qui a quitté le ministère avant l'été, il est désormais coordinateur d'En Marche!

- Ismaël Emelien: cet ancien de l'agence Havas est aussi un ancien du cabinet de M. Macron. Il est chargé de la stratégie et des études dans le mouvement.

- Benjamin Griveaux: ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn, passé aussi par le Conseil général de Saône-et-Loire et la communication du groupe Unibail-Rodamco, il est devenu porte-parole d'En Marche!

- Julie de La Sablière: la patronne de l'agence de communication Little Wing est l'attachée de presse d'En Marche!

- Adrien Taquet: un des patrons de l'agence de publicité Jesus et Gabriel, il s'est occupé du design du site web, de la signature En marche!, du clip vidéo?)

- Christian Dargnat: ancien de BNP Paribas Asset Management, il s'occupe de la levée de fonds et de la gestion des dons.

  • Publié le 31/08/2016 à 15:12 | AFP


 29 - Dans un livre, Anne Fulda raconte Macron côté intime

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La journaliste Anne Fulda dans un livre raconte l'intimité d'Emmanuel Macron, de son enfance à son amour pour Brigitte Trogneux.

Cache-t-il une montagne de secrets pour que tant de livres s'écrivent sur lui? Anne Fulda, journaliste au Figaro et alpiniste du jour, entame l'ascension du mont Macron par la face intime. Sur son enfance, elle déconstruit le récit que l'ancien ministre de Hollande aime mettre en avant. Ainsi, son père, Jean-Michel Macron, neurologue, explique à l'auteure dans un témoignage rare : "On lui a construit une enfance avec des images d'Epinal qui se vendent bien. Avec sa grand-mère enseignante et son arrière-grand-mère illettrée. Cela fait très IIIe République! Alors les parents, dans ce schéma, ils sautent!" Sa mère, Françoise Noguès-Macron, médecin, l'a couvé. Tennis, conservatoire, vacances au ski à Courchevel, collège chez les jésuites… Aujourd'hui, elle semble souffrir de cet effacement biographique.

29.1 - "Attiré par la lumière comme un papillon"

Depuis, Macron fils a épousé Brigitte Trogneux, issue d'une famille discrète et influente de sa ville d'Amiens. Dans ce livre, l'épouse revient sur son rôle. Déjà à Bercy, elle participait aux réunions d'agenda! Désormais, "sans anticiper", jure-t-elle, elle se "documente" sur le quotidien des premières dames. Question vie privée, elle se dévoile aussi. "Le jour où il sera infidèle, c'est qu'il sera amoureux. Ce n'est pas un homme de bagatelle, ça ne l'intéresse pas." Ami de people et de grands patrons, Macron est décrit par Fulda en homme "attiré par la lumière comme un papillon". Un papillon de lumière désormais sous les projecteurs.

  • Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Anne Fulda, Plon, 203 p., 15,90 euros - http://www.lejdd.fr

Birth

1 - Extrait d'acte de naissance n°5148

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Le vingt et un décembre mil neuf cent soixante dix sept à dix heures quarante minutes (10h40) est né en notre commune Emmanuel Jean-Michel Frédéric MACRON du sexe masculin-------

2 - Mentions Marginales

Marié à Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais) le 20 octobre 2007 avec Brigitte Marie Claude TROGNEUX. Mentionné le 15 novembre 2007 par M.J. Dumeige, Officier de l'Etat Civil par délégation.

  • Amiens, Année 1977, Acte n°5148

Family Note

Marriage with Brigitte TROGNEUX

 1 - « Quoi que vous fassiez, je vous épouserai ! »

"L'amour a tout emporté sur son passage et m'a conduite au divorce.
Impossible de lui résister. Mes parents, déjà âgés, ne voulaient pas trop savoir...
Quant à moi, les différences d'âge, j'y étais habituée depuis l'enfance.
L'essentiel était de préserver les miens, qui ont accepté ces bouleversements.
Le reste, c'est de l'écume".

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Le cliché de la quinqua accessoirisée d'un rutilant jeune premier à son bras tient plus du mythe de cinéma. Dans plus de la moitié des couples où la femme est la plus âgée, l'homme a moins de quatre ans d'écart avec sa partenaire. Les cas où il a au minimum dix années de moins qu'elle représentent à peine 10% de ces couples « avant-gardistes ». Quant aux unions avec plus de quinze ans d'écart en faveur de Madame, à l'instar d'Emmanuel Macron et Brigitte Trogneux, elles sont encore bien plus rares et ne forment que 2% des couples où la femme est la plus âgée (et 0,3% des couples en 2012, contre 2,3% pour les couples où l'homme a au moins quinze ans de plus que la femme).


Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Trogneux se connaissent depuis dix-neuf ans. Le futur ministre de l'Économie avait 16 ans quand il a rencontré celle qui était son professeur de français. Malgré leurs vingt années d'écart (note de la claviste 24) [1], ils sont tombés amoureux et, faisant fi du scandale et du qu'en-dira-t-on, ne se sont plus quittés. C'est à l'hôtel Westminster de la cité balnéaire nordiste que le ministre de l'Économie, originaire d'Amiens, s'est marié.

1- Cette note de la claviste, qui nous rappelle le bon temps est faite pour satisfaire Wikipédia, qui nous cherche gentiment quelques noises.



Brigitte Trogneux embrasse Emmanuel Macron,
à l'Élysée, le jour de son investiture.
Photo Reuters, 14 mai 2017


 2 - Brigitte Macron : une « autre régularité » pour en finir avec la cougar

Loin d’être une anecdote people insignifiante, le couple qu’il forme avec Brigitte Trogneux-Macron est un élément constitutif de l’image « transgressive » d’Emmanuel Macron. Dans un paysage politique qui ne cesse de louer la différence et le réformisme, la description négative de ce couple politique dont le seul tort est d’exister en dehors des normes est en réalité le parangon de l’incommensurable force d’inertie de la politique française. Analyse du traitement médiatique du couple Macron, cette « autre régularité »

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Brigitte Trogneux-Macron, l’épouse du ministre et fondateur de « En Marche » Emmanuel Macron, est presque première dame. « Première dame dans le cœur des stars » d’après le magazine people Closer « vraie première dame » d’après Gala ou Planet… en tant que femme d’homme politique de premier plan que l’on dit présidentiable, Brigitte Macron pourrait un jour être propulsée First Lady française.

Pourtant, Brigitte Macron n’est que très lapidairement décrite dans les médias. On la devine érudite, intellectuelle, littéraire, mère de famille nombreuse, jeune grand-mère, issue d’une famille d’entrepreneurs et d’artisans chocolatiers du Nord de la France, sportive… Mais ce ne sont ni ses qualités, ni sa personnalité ( souvent résumées en trois lignes) qui intéressent la presse. Celle-ci préfère se concentrer sur une information semblant primordiale : son écart d’âge avec Emmanuel Macron. En plusieurs décennies de relation, on peut imaginer que le couple a eu le temps de s’y faire mais voilà, les commentateurs semblent découvrir que tous les couples politiques ne sont pas formés d’un homme plus âgé + une femme plus jeune.

Pas un seul article consacré au couple n’évite la question de leur différence d’âge. Du plus subtil au moins élégant. Dans Gala, elle est qualifiée de cougar. Sur RTL, Tanguy Pastureau a lancé qu’elle était « mûre comme une poire à tarte ». Certains articles flirtent même avec l’indécence, évoquant une relation « pédophile » – bien que Brigitte Trogneux ait rencontré Emmanuel Macron lorsqu’il avait déjà passé l’âge de la majorité sexuelle, âge à partir duquel la loi considère les jeunes gens comme aptes à donner un consentement éclairé. L’humour comme barrière de protection face à ce que l’on ne saisit pas..?

2.1 - Un bouleversement de la hiérarchie des genres ?

Si cette relation amoureuse génère autant de commentaires désobligeants, c’est qu’elle est médiatiquement inhabituelle. Le paysage politique est tellement rompu au schéma « couple hétérosexuel avec homme plus âgé et femme plus jeune » que cette « inversion de la norme » bouscule. A titre de comparaison, Donald Trump a 70 ans et son épouse Melania Trump, 46. Pourtant, leurs 24 ans d’écart n’ont jamais fait de gros titre, ils sont évacués avec un geste de « c’est comme ça… » voire un fataliste : « Ah, les hommes ». Pour cause : 100% des présidents de la Vème République ont été mariés à des femmes plus jeunes qu’eux-mêmes.

Nicolas et Carla Sarkozy ont 13 ans d’écart, François Hollande et Julie Gayet 17 ans d’écart, NKM a été longtemps mariée à un homme de 18 ans de plus qu’elle, Isabelle Juppé a 15 ans de moins qu’Alain, et l’on pourrait longtemps continuer la liste.

Si l’écart moyen se creuse à mesure des générations (culte du jeunisme féminin de plus en plus présent ?) il était déjà présent chez les anciens couples présidents / premières dames. Yvonne de Gaulle avait 10 ans de moins que le Général, Anne-Aymone Giscard d’Estaing 7 ans de moins que son époux, Danielle Mitterrand avait 8 ans de moins que François et Anne Pingeot, 27 ans de moins que le Président. Seul Jacques Chirac, âge de 6 petits mois de plus que Bernadette, fait figure d’exception.

Au-delà de la sphère politique, le site de rencontres OK Cupid, dans une étude relayée par Terra Femina, a démontré que les hommes entre 20 et 50 ans étaient tous, sans distinction de leur propre âge, en recherche d’une partenaire âgée de 21 ans en moyenne.

Cette accumulation de cas particulier finit par définir un cas général, une « norme », au sens philosophique du terme. La norme se définit comme « l’ensemble des règles de conduite suivies au sein d’un groupe social, inscrite dans l’inconscient collectif. Son non respect place l’individu à la marge. »

La norme sociale, chez les présidents et les présidentiables, est donc d’être en couple hétérosexuel composé d’une femme plus jeune et d’un homme plus âgé. Il n’en faut pas plus pour secouer la représentation des genres…

Ainsi dans un papier délirant, le journal Causeur publie un montage d’Emmanuel Macron posant sur fauteuil en rotin façon Emmanuelle (le film érotique vintage) L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy le qualifie de « un peu homme, un peu femme » dans des propos rapportés par Anna Cabana dans Le Point. En inversant la hiérarchie des normes du genre dans le couple, Emmanuel Macron voit son appartenance même au genre masculin remise en question !

 2.2 - Joséphine de Beauharnais & le show business

Ce qui semble incongru en France en 2016 n’est pourtant pas nouveau. Emmanuel Macron n’est pas le premier homme politique à tomber amoureux d’une femme plus âgée : la plus célèbre reste Joséphine de Beauharnais (accusée par des historiens de tricher sur sa date de naissance) épouse de Napoléon, Impératrice des Français, qui fut d’ailleurs largement blâmée pour cela. (« Napoléon amoureux », Olivier Miquel, Rabelais Editions)

En terme de sémantique, les mots utilisés pour désigner la femme plus âgée sont peu flatteurs et souvent connotés sexuellement. Le terme de « cougar » proviendrait ainsi, à la base, des vestiaires et aurait été popularisé par l’univers des sites pornos. Il s’agit donc, en le plaquant sur une femme, de la ramener à sa condition d’objet sexué, de prédatrice, d’animal sauvage. Animaliser l’humain pour la discréditer.

Mais les hommes de ces couples ne sont pas épargnés. Ils sont qualifiés de « toyboy » (homme-jouet) plaçant l’ensemble de la relation sur un plan strictement sexuel. Peu importe que ces couples partagent des sentiments, des ambitions, une famille, un engagement, ils sont ramenés à leur condition sexuelle uniquement, rejoignant en cela le traitement médiatique réservé aux couples homosexuels.

Même avant l’avènement du mot « cougar », historiquement, les amoureux sont transformés en « gigolos » dès lors qu’ils sont plus jeunes comme l’amant (18 ans) de la Reine Margot (52 ans) Le choix de ce vocabulaire annihile l’aspect émotionnel de l’union en lui refusant le champ lexical de l’amour pour n’utiliser que celui du sexe, en des termes méprisants.

Si l’univers politique se montre hermétique à ces couples, un autre univers les accepte pourtant et mieux, les valorise même : le show business. Après des pionnières comme Demi Moore qui fut mariée des années à Ashton Kutcher (15 ans de moins qu’elle) Madonna (28 ans de plus que Brahim Zaibat) Joan Collins ou Elizabeth Taylor, de nombreux couples du show-business se sont formés avec une femme plus âgée et un homme plus jeune: Shakira et Gérard Piqué, Eva Mendes et Ryan Gosling, Mariah Carey et Nick Cannon, Susanne Sarandon et Jonathan Bricklin, Halle Berry et Gabriel Aubry, Sharon Stone et Martin Mica, Jennifer Lopez et Casper, Jennifer Aniston et Justin Theroux… plusieurs ont des enfants ensemble, beaucoup sont mariés.

Le couple Brigitte Trogneux / Emmanuel Macron correspond donc – malgré lui – à une norme, qui n’est pas la norme politique mais la norme courante dans le show-business. Loin d’être une anecdote people insignifiante, c’est un élément constitutif de l’image « transgressive » d’Emmanuel Macron, en phase avec sa communication politique d’homme « moderne », en phase avec son époque, réformateur jusque dans sa vie privée. Constitutive aussi de ce qui lui est reproché: la richesse, la beauté, les paillettes, l’appartenance à une « élite » réelle ou supposée.

Car dans sa position et son action politique, qu’on l’approuve ou non, il a fait sienne la ligne de la transgression tranquille : ministre d’un gouvernement socialiste dans être adhérent du parti, créateur d’un mouvement parallèle et gratuit, se revendiquant en dehors du classement « gauche /droite »…

 2.3 - Le couple, cette « autre régularité »

Dans un paysage politique qui ne cesse de louer la différence et le réformisme, le traitement négatif de ce couple politique dont le seul tort est d’exister en dehors des normes est en réalité le parangon de l’incommensurable force d’inertie de la politique française.

Dans « La norme et la pathologique », Canghuilem (médecin et philosophe) définit que « contrairement à la loi, la norme n’est pas uniformément déterminé, elle n’est pas strictement fonction des conditions initiales. Pour être une norme, une régularité de fonctionnement suppose toujours sous elle plusieurs autres régularités possibles. » Le couple Macron serait donc tout simplement l’une de ces « autres régularités possibles » chez les êtres humains. Nul besoin de se référer à un animal sauvage.


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Promenade dominicale main dans la main pour Brigitte et Emmanuel Macron.
Sur la butte de Montmartre, devant le Sacré-Cœur, le couple s’affiche “à la Kennedy”.

 Sources

  • Individual: CdBdM / www.lemonde.fr et Wikipédia
  • Birth: Amiens, Année 1977, Acte n°5148
  • Spouse: Mentions Marginales - Amiens, Année 1977, Acte n°5148
  • Family: CdBdM

  Photos and archival records

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 Family Tree Preview

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André MACRON 1920-2010
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Jacqueline ROBERTSON 1922-1998
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Jean NOGUÈS 1914-2002
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Germaine ARRIBET 1916-2013
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Jean-Michel MACRON 1951
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Françoise NOGUÈS 1950
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Emmanuel MACRON 1977